dimanche 31 mai 2015

La Compagnie des Menteurs de Karen Maitland

"La Compagnie des Menteurs" de Karen Maitland.
Ed. Pocket 2014. Pages 664.
Titre Original: Company of Liars.

Résumé: 1348. La peste s'abat sur l'Angleterre. Rites païens, sacrifices rituels et religieux : tous les moyens sont bons pour tenter de conjurer le sort. Dans le pays, en proie à la panique et à l'anarchie, un petit groupe de neuf parias réunis par le plus grand des hasards essaie de gagner le Nord, afin d'échapper à la contagion. Neuf laissés-pour-compte qui fuient la peste mais aussi un passé trouble. Bientôt, l'un d'eux est retrouvé pendu, puis un autre noyé, un troisième démembré... Seraient-ils la proie d'un tueur plus impitoyable encore que l'épidémie ? Et si celui-ci se trouvait parmi eux ? Toutes les apparences ne vont pas tarder à s'avérer trompeuses et, avec la mort qui rôde de toutes parts, les survivants devront faire preuve d'une incroyable sagacité, au milieu des secrets et des mensonges, pour trouver le mobile des meurtres et résoudre l'énigme avant qu'il ne soit trop tard...

La 7 de la page 7: "Je vends de la foi en bouteille: de l'eau du Jourdain prélevée à l'endroit même où la colombe est descendue, les os des innocents massacrés à Bethlehem, et les éclats des lampes portées par les vierges sages." 

"La Compagnie des Menteurs" a été "élu thriller historique par le New York Times" annonce fièrement la couverture. En toute honnêteté, on ne comprend vraiment pas pourquoi. 
Si la plume est agréable à lire, les longueurs interminables de l'histoire auront vite fait de fatiguer le plus courageux des lecteurs. 
Et c'est justement ce qui est dommage dans ce livre. Car tout y était pour qu'on apprécie ce roman. Malheureusement, les passages interminables gâchent la lecture. Ce qui nous a empêché de réellement entrer dans l'histoire et de s'investir dans les personnages. 
Vraiment dommage et on ne rééditera pas l'expérience. 

Extrait: "Nous devons tous gagner notre vie, dans ce monde et il y a autant de manières de le faire qu'il y a de gens."

 

Un Tueur sur la Route de James Ellroy

"Un Tueur sur la Route" de James Ellroy
Ed. Rivages/Noir 2001. Pages 352.
Titre Original: Silent Terror.

Résumé: "Il existe une dynamique dans la mise en œuvre de l'horreur : servez-là garnie d'hyperboles fleuries, et la distance s'installe même si la terreur est présente, puis branchez tous les feux du cliché littéral et figuratif, et vous ferez naître un sentiment de gratitude parce que le cauchemar prendra fin, un cauchemar au premier abord trop horrible pour prendre fin. Je n'obéirai pas à cette dynamique, je ne vous laisserai pas me prendre en pitié. Charles Manson, qui déblatère dans sa cellule mérite, lui, la pitié ; Ted Bundy, qui proteste de son innocence pour que les femmes solitaires lui écrivent, mérite la mépris. Je mérite crainte et respect pour être demeuré inviolé jusqu'au bout du voyage que je vais décrire, et puisque le force de mon cauchemar interdit qu'il prenne fin un jour, vous me les offrirez."
Ainsi parle Martin Michael Plunkett, âgé de 35 ans, coupable de plusieurs dizaines de meurtres sexuels couvrant tout le territoire des États-Unis sur une période de dix années.
Avec Un Tueur sur la Route, James Ellroy s'est attaché à faire le portrait, de "l'intérieur", d'un "serial killer". 

La 7 de la page 7: "Puisque je n'ai aucun espoir de jamais quitter cette prison, je me refuse à cela- ce serait tout simplement malhonnête." 

James Ellroy nous fait entrer dans la psyché meurtrière d'un assassin sans concession. La plume d'Ellroy est toujours aussi efficace. Il nous mord, nous poignarde. On est mal à l'aise face au discours de Martin. Ellroy fait sortir le loup de notre bois. Notre côté sombre est attiré par cet homme sans foi ni loi. On ne peut pas le sauver car il n'y a strictement rien de sauvable chez ce personnage. 
Ellroy nous démontre ici que compassion et horreur font parfois très bon ménage. 
Comme à son habitude, Ellroy mélange fiction et personnages réels. Ici, il nous livre en pâture à Charles Manson et se paie le luxe de le démolir au passage. 
De plus, "Un Tueur sur la Route" semble le meilleur choix pour commencer l’œuvre d'Ellroy.
Du très bon Ellroy et du très grand polar.

Extrait: "Mais par-dessus tout, je dispose de mon esprit; mon silence. Il existe une dynamique dans la mise en œuvre marchande de l'horreur: servez-la garnie d'hyperboles fleuries, et la distance s'installe, même si la terreur est présente; puis branchez tous les feux du cliché littéral ou figuratif, et vous ferez naître un sentiment de gratitude parce que le cauchemar  prendra fin, un cauchemar au premier abord trop horrible pour être vrai.  Je n'obéirai pas à cette dynamique. Je ne vous laisserai pas me prendre en pitié; Ted Bundy, qui proteste de son innocence pour que des femmes solitaires lui écrivent, mérite le mépris. Je mérite crainte et respect pour être demeuré inviolé jusqu'au bout du voyage que je vais décrire, et puisque la force de mon cauchemar interdit qu'il prenne fin un jour, vous me les offrirez."
 

jeudi 28 mai 2015

Mes Conversations avec Les Tueurs de Stéphane Bourgoin

"Mes Conversations avec Les Tueurs" de Stéphane Bourgoin.
Ed. Points 2013. Pages 172.

Résumé: "Cela fait trente ans que j'interroge les serial killers. J'ai rencontré plus de soixante-dix de ces tueurs et tueuses multirécidivistes aux quatre coins de la planète. J'ai accumulé des ouvrages de criminologie, journaux de faits divers, archives de police, photos et vidéos de scènes de crimes, confessions, dessins et écrits.
Dans mes livres, j'ai toujours présenté les serial killers de manière distanciée, sans porter le moindre jugement ni faire part de mon ressenti. Dans Mes conversations avec les tueurs, je désire vous faire partager l'envers du décor. Vous montrer l'épreuve physique de ces rencontres, les moments d'angoisse qui précèdent les entretiens, la peur, parfois. Vingt ans plus tard, mon corps se souvient encore de la terreur qui s'est emparée de moi lors de ma rencontre avec Gerard Schaefer, un ex-policier accusé du meurtre de 34 femmes en Floride. Dès l'instant où je me suis trouvé face à lui, j'ai eu le sentiment d'être confronté au Mal absolu.
Je suis préparé, mentalement, à rencontrer ces "personnages" plus ou moins hors du commun. Mais à mon retour à Paris, je me demande parfois si ces voyages ont eu lieu. Oui, ils sont bien réels. Et incroyables."

La 7 de la page 7: "Les inspecteurs en planque remarquent le canon d'une arme à feu qui dépasse de la banquette arrière, ainsi que des feuilles manuscrites dont l'écriture ressemble énormément aux messages envoyés par le tueur." 

"Mes Conversation avec Les Tueurs" est peut-être le plus perturbant des livres écrits par Bourgoin. Certes, on est toujours confronté à ce que l'être humain a de plus noir, mais ici, on tombe dans une toute autre catégorie. 
En effet, ici, on entre plus dans la tête de l'auteur que dans celle des tueurs qu'il rencontre. Comment gère-t-on une rencontre avec l'abominable Gerard Schaefer? Comment rester stoïque devant l'ignominie vomissante de ses propos? 
Bourgoin se livre sans retenue. 

Extraits: "La définition la plus évidente du serial killer consiste à le décrire comme un récidiviste du meurtre. Pendant des mois, parfois des années, il assassine, avec un certain intervalle de temps entre ses crimes. Selon la terminologie du FBI, on parle habituellement de tueur en série lorsque celui-ci commet plus de trois meurtres, avec un mobile d'ordre psychologique, la plupart du temps."

" A mes yeux, Gerard John Schaefer est un cas unique de cumul des pires perversions et paraphilies dans l'"univers" des tueurs en série. Pour résumer, on pourrait dire qu'il représente le pervers absolu." 

#mesconversarionsaveclestueurs #stephanebourgoin #la7delapage7 

Les Visages de Jesse Kellerman

"Les Visages" de Jesse Kellerman.
Ed. Points 2011. Pages 474.
Titre Original: "The Genius"

Résumé: Lorsque Ethan Muller met la main sur une série de dessins d’une qualité exceptionnelle, il sait qu’il va enfin pouvoir se faire un nom dans l’univers impitoyable des marchands d’art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans dans une maison délabrée. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c’est le travail d’un génie. Mais les ennuis commencent lorsqu’un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d’enfants victimes des années plus tôt d’un mystérieux tueur en série. Ethan va alors se lancer dans une enquête qui va bien vite virer à l’obsession.C’est le début d’une spirale infernale à l’intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers.

La 7 de la page 7: "J'avais deux expositions en cours: une série de jolies peintures chatoyantes d'Egao Oshima et des organes génitaux en papier mâché de Jocko Steinberger." 

Grand Prix des lectrices de ELLE 2010, et on ne voit pas vraiment pourquoi. Si l'écriture est assez bien maîtrisée, force est de constater qu'on s'ennuie ferme. Le personnage principal est difficile à apprécier et de nombreuses longueurs ne nous permettent pas de s'intéresser vraiment à l'histoire. 
On en gardera pas un souvenir impérissable. 

Extrait: "Au début, je me suis mal comporté. Je ne vais pas vous mentir, alors autant jouer cartes sur table dès maintenant: si j'aimerais croire que je me suis racheté par la suite, il ne fait aucun doute que mes intentions, du moins au début, ont manqué quelque peu de noblesse." 

#lesvisages #thegenius #jessekellerman #la7delapage7   

lundi 18 mai 2015

Nécropolis de Herbert Lieberman

"Nécropolis" de Herbert Lieberman.
Ed. Points 1999. Pages 505.
Titre original: City of the Dead.

Résumé: Nécropolis, c'est la "Cité des morts" : New-York, sillonnée par les fous, les mythomanes et les drogués, les assassins et les paumés de toute sorte : en proie aux intrigues de la municipalité et aux trafics d'influence ; quadrillée par les voitures de police et les ambulances dans un grand concert de hululements de sirènes et crissements de pneus. Destination finale : la morgue. Presque toujours.
Au centre de ce roman, Paul Konig, médecin légiste en chef, règne sur les dépôts macabres et surveille la ville où a disparu sa fille.

La 7 de la page 7: "L'homme n'a rien d'un mou ni d'un libéral." 

Publié pour la première fois en 1976, "Nécropolis" est un des premiers romans qui met en avant, non pas un enquêteur, mais un expert médico-légal. Jour après jour, Konig voit passer cadavre après cadavre. Constatation d'une ville qui devient de plus en plus violente, "Nécropolis" met tout en place pour que le lecteur se sente oppressé par une atmosphère étouffante et froide. 
Lieberman nous dépeint un New-York sombre que l'on découvre à travers les yeux épuisés de Konig. Tout cela maîtrisé par une plume acérée et intelligente. On en redemande. 

Extrait: "Gémissements de sirènes. Hurlements de voitures de police qui se ruent vers le nord. Ambulances qui foncent dans leur sillage. En avant, la toile d'araignée grise du Queensboro bridge. Sur l'autre rive, zébrées comme des sucres d'orge, les cheminées de l'usine Con Ed de Ravenswood, qui vomissent leurs fumées vers le ciel. Et juste au-delà, Queens, muraille hideuse qui barre l'horizon. Des péniches et des remorqueurs remontent paresseusement le courant. Des mouettes tournoient et piaillent dans le ciel." 

#necropolis #cityofthedead #herbertlieberman #la7delapage7 

L'Invisible de Robert Pobi

"L'Invisible" de Robert Pobi.
Ed. Points 2013. Pages 480.
Titre Original: Bloodman.

Résumé: Montauk, Nouvelle-Angleterre. Jack Cole revient pour la première fois depuis près de trente ans dans la maison où il a grandi. Son père, Jacob Coleridge, un peintre reconnu et célébré dans tout le pays à l’égal de Jackson Pollock, y vit reclus depuis des années, souffrant de la maladie d’Alzheimer. Son état a récemment empiré et une crise de démence l’a conduit à l’hôpital. Si ses jours ne sont pas en danger, ses moments de lucidité sont rares. Jack, qui a le corps entièrement tatoué d’un chant de L’Enfer de Dante, souvenir d’une jeunesse perturbée, est lui aussi un artiste en son genre. Travaillant en indépendant pour le FBI, il possède un don unique pour lire les scènes de crime et entrer dans l’esprit des psychopathes. Alors qu’un terrible ouragan s’approche des côtes, Dan Hauser, le shérif de la ville, profite de la présence de Jack pour lui demander de l’aider à résoudre un double assassinat, celui d’une femme et d’un enfant dont on ignore les identités. Devant la méthode employée par le tueur, Jack ne peut s’empêcher de faire le lien avec un autre crime, jamais résolu, le meurtre de sa mère lorsqu’il avait 12 ans. Alors que le village est bientôt coupé du monde par la tempête, les meurtres se succèdent et Jack est bientôt convaincu que son père connaît l’identité de l’assassin. La clé réside-t-elle dans les 5 000 mystérieux tableaux qu’il a peints inlassablement ces dernières années et qui semblent constituer une sorte d’étrange puzzle ? C’est dans l’esprit de son père que Jack va cette fois devoir entrer, comme il entre d’habitude dans celui des criminels, pour trouver une vérité complètement inattendue.

La 7 de la page 7: "C'était toute la différence." 

Premier roman de Pobi, "L'Invisible" est une réussite.   On pourra lui reprocher quelques longueurs et des personnages parfois peu fouillés. Petits détails vite oubliés quand on met en avant la plume légère et fluide de Pobi.
Cependant, on attend le deuxième roman avec impatience.

Extrait: "Soixante mètres sous la surface de métal ondulant de l'Atlantique, une poignée de fantômes glissaient sur le fond de l'océan dans un roulement heurté et tumultueux, déferlant dans un ballet diluvien."

#linvisible #bloodman #pobi #la7delapage7 

Trainspotting de Irvine Welsh

"Trainspotting" de Irvine Welsh.
Ed. Points 2008. Pages 381.
Titre Original: Trainspotting.

Résumé: Ils sont quatre amis d'un quartier pourri d'Edimbourg partageant la même passion pour le délire à hauts risques, celui de la piquouse fatale et de l'héroïne, aussi efficacement destructrice qu'une bombe atomique dans un champ de coquelicots. Mais que faire d'autre quand on survit entre vols à l'étalage, assurance chômage, soirées glauques et baston à coups d'aiguilles à tricoter. Entre deux pintes de bière, chacun raconte sa vie et son quartier. Sick Boy qui voudrait travailler, Mark, persuadé de pouvoir décrocher, Spud, niais et complètement paumé et Matty qui ne touche pas à la dope, jusqu'au jour où il se laissera tenter. Pourtant, au milieu du désespoir, surnage une envie de vivre plus forte que tout le reste. S'en sortir grâce à un dernier coup de bluff, tenter le tout pour le tout.

La 7 de la page 7: "Ca, je n'aurais pas pu le supporter." 

 
Lire "Trainspotting" c'est se prendre une claque syntaxique. C'est aussi se prendre une gifle sociale. Les héros de Welsh représentent tout ce qui va mal dans une société qui va encore plus mal qu'eux. 
Chaque personnage représente une faille et chacun parvient à être attachant à sa propre manière. 
Ils se baladent dans la vie comme ils se baladent dans le roman. 
Souvent faussement considéré comme un livre sur une jeunesse corrompue par la drogue, "Trainspotting' est surtout un livre sur une jeunesse en déroute et en contradiction avec une société qui les a créés. 
Adapté au cinéma par Danny Boyle et devenu culte pour toute une génération, "Trainspotting" se laisse lire et relire. 

Extrait: "Johnny était autant junky que dealer. Il faut grimper l'échelle très haut pour trouver un dealer qui ne consomme pas. On l'appelait "Mère Supérieure" à cause du temps qu'il avait passé à prier sous ses propres ordres. J'ai bientôt commencé à me sentir nettement détruit et tout. Des crampes dégueulasses m'ont agrippé pendant la montée d'escalier à la piaule de Johnny. Je mouillais comme une éponge vivante, un litre de Volvic par marche. Sick Boy allait pire encore mais le pauvre commençait à sortir de ma vie. J'avais conscience qu'il était plié en deux par-dessus la rampe devant moi uniquement parce qu'il me barrait la route qui allait jusqu'à Johnny et ses seringues. Il pompait l'air comme un poisson, les griffes fichées dans la rampe, avec la tête de celui qui va gerber sur la concierge."

#trainspotting #irvinewelsh #la7delapage7

No Country For Old Men de Cormac McCarthy

"No Country for Old Men" de Cormac McCarthy. 
Ed. Points 2007. Pages 320. 
Titre Original: No Country For Old Men. 

Résumé: A la frontière du Texas, Moss découvre un carnage : un homme à moitié mort, d'autres déjà froids des armes, de l'héroïne et deux millions de dollars. La tentation est trop forte. Mais on ne vole pas impunément des narcotrafiquants. Moss devient l'objet d'une impitoyable chasse à l'homme. A ses trousses, un vieux shérif et un tueur psychopathe de la pire espèce...

La 7 de la page 7:  "Le soleil est levé depuis moins d'une heure et l'ombre de l'arête et des yuccas et des rochers s'étend au loin sur la plaine d'inondation." 

L'univers littéraire de McCarthy n'est pas reconnu pour être des plus joyeux. "No Country For Old Men" ne déroge pas à la règle. 
McCarthy nous emmène dans un univers glauque et menaçant. L'urgence de son propos se fait ressentir à chaque page. 
McCarthy nous offre en pâture à un psychopathe qui ferait passer Patrick Bateman ("American Psycho" Bret Easton Ellis) pour un enfant gâté privé de kermesse annuelle.
Le sentiment de malaise nous accompagne durant toute l'histoire. Même après. 

Extrait: "Il est entré comme ça par la porte mine de rien. Shérif il avait un de ces machins une espèce de bouteille d'oxygène comme en ont les malades qui ont de l'emphysème ou je ne sais quoi. Et il avait un flexible passé à l'intérieur de sa manche et relié à un de ces pistolets à tige comme ceux dont ils se servent aux abattoirs. D'accord. En tout cas ça y ressemblait. Vous le verrez quand vous viendrez. D'accord. Tout est sous contrôle. D'accord." 

#nocountryforoldmen #cormacmccarthy #la7delapage7 

La Route de Cormac McCarthy


"La Route" de Cormac McCarthy.
Ed. Points 2011. Pages 432.
Titre Original: The Road.

Résumé: L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie.

La 7 de la page 7: "Ils mangèrent froid leur pauvre repas et s'allongèrent dans leur couchage, la lampe posée entre eux." 

Il y a peu de livres qui, une fois refermés, continuent de vous couper le souffle. 
"La Route" est sombre. "La Route" est angoissant. Mais que cette route est belle. 
Belle d'espoir qui guide chaque pas du père et du fils. Deux philosophies opposées qui se tiennent la main pour continuer sur cette route dont on ne connaît ni le début ni la fin. 
Ils ont tout perdu mais marchent quand même, car qui sait ce qui se trouve au bout de la route. 
Une histoire de vie plus que de survie, McCarthy nous livre ici un véritable bijou littéraire. Une leçon de vie aussi. Que ferions-nous si nous devions emprunter cette route? Or, sans le savoir, nous y sommes déjà. Nous avons déjà fait notre choix. Et vous? Vous marchez ou vous abandonnez? 

Extrait: "Il fut réveillé par le froid dans la nuit et il se leva et cassa encore du bois pour le feu. Les formes des petites branches d'arbre d'une incandescence orange dans les braises. Il souffla sur les flammes et y remit du bois et s'assit en tailleur, adossé au pilier de pierre de pont. De gros blocs de pierre calcaire empilés sans mortier. En haut la ferronnerie brune de rouille, les rivets aplatis au marteau, les traverses et les croisillons de bois. Le sable là où il était assis était tiède au toucher mais loin du feu la nuit était d'un froid tranchant. Il se leva et traîna sous le pont une nouvelle provision de bois. Il écoutait. Le petit ne bougeait pas. Il s'assit à côté de lui et caressa ses pâles cheveux emmêlés. Calice d'or, bon pour abriter un dieu. S'il te plaît, ne me dis pas comment l'histoire va finir. Quand il releva les yeux au loin sur l'obscurité de l'autre côté du pont, il neigeait." 

#laroute   #the road #cormacmccarthy #la7delapage7

13 heures de Deon Meyer

"13 heures" de Deon Meyer.
Ed. Points 2011. Pages 576.
Titre Original: 13 Uur.

Résumé: Le Cap. 5h36: une Américaine monte la côte de Lion's Head en courant. Elle est jeune, belle, et terrifiée. Parce que traquée. Comme une bête. 5h37 : l'appel réveille l'inspecteur Benny Griessel. Il y a eu meurtre. Une femme, la gorge tranchée, à deux pas de St. Martin, l'église luthérienne de Long Street. 7h02: saoule, l'ex-sensation du chant Alexa Barnard découvre le cadavre de son mari volage par terre. Et un pistolet juste à côté d'elle. 9h00: avec deux meurtres à résoudre et une insupportable envie de boire, Griessel comprend que former une nouvelle génération de flics risque d'être plus compliqué que prévu. Passé 12h00: la course contre la montre engagée pour sauver une jeune touriste de la mort vire au cauchemar. Et à 5h30, on tire sur Griessel, en plein coeur. Soit treize heures ordinaires dans la vie d'un inspecteur des homicides du Cap.

La 7 de la page 7: "Mais une fois seul dans le bureau d'Afrika, le discours fut tout autre." 

 
On attendait beaucoup de ce roman dont le 4ème de couv' est plus qu'alléchant. On se disait qu'on allait, pour une fois, changer un peu de paysage et que cela ferait du bien. 
Et comme toujours quand on attend beaucoup (trop?) d'un livre, soit il surpasse nos espoirs soit il nous laisse comme une sensation de déception entre les mains. 
Malheureusement, "13 heures" tombe dans la deuxième catégorie. Si il n'y a rien à reprocher à l'histoire, sinon un petit côté prévisible et simpliste, le style est lourd. L'écriture n'élève pas une histoire déjà faible. Et pour couronner le tout, il y a beaucoup trop de longueurs qui se succèdent, ne permettant pas aux lecteurs de s'investir dans le roman. 
"13 heures" porte bien son titre...

Extrait: "Cinq heures trente-six: une fille gravit en courant la pente escarpée de Lion's head. Sur le gravier, le bruit de ses chaussures de course dit l'urgence. A cet instant précis où les rayons du soleil découpent sa silhouette à flanc de montagne tel un projecteur, elle est l'image même de la grâce et de l'insouciance." 

#13heures #13uur #deonmeyer #la7delapage7 

Le Poète de Michael Connelly

"le Poète" de Michael Connelly.
Ed. Points 2013. Pages 543.
Titre original: The Poet. 

Résumé: Le policier Sean McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture. Chargé d'une affaire de meurtre abominable, son enquête n'avançait pas. Lorsqu'il apprend le suicide de son frère, Jack, son jumeau, journaliste de faits divers, refuse d'y croire. En cherchant à comprendre, il découvre d'autres cas de policiers apparemment poussés au suicide par des meurtres non résolus. Tous ont été retrouvés avec, à leur côté, des lettres d'adieu composées d'extraits de poèmes d'Edgar Poe. Un effrayant tableau d'ensemble commence à se dessiner. Jack fait pression sur les agents du FBI pour qu'une enquête soit ouverte sur ces suicides en série.

 La 7 de la page 7: "On connaît pas la raison, dit enfin Wexler." 

Première apparition de Sean McEvoy. Et quelle première apparition! Connelly nous offre ici, non seulement une enquête policière remarquable, mais il nous tient en haleine avec son style d'écriture fluide et intelligent. 
On se laisse embarquer, malgré soi, dans ce policier haletant et malin. Connelly nous prend par surprise et ne nous lâche plus avant qu'on ne pose le livre, satisfait de connaître enfin la vérité et content d'avoir pu lire une bonne histoire policière. 

Extrait: "La mort, c'est mon truc. C'est grâce à elle que je gagne ma vie. Que je bâtis ma réputation professionnelle. Je la traite avec passion et la précision d'un entrepreneur de pompes funèbres, grave et compatissant quand je suis en présence des personnes en deuil, artisan habile quand je suis seul avec elle. J'ai toujours pensé que, pour s'occuper de la mort, le secret était de la tenir à distance. C'est la règle. Ne jamais la laisser vous souffler dans la figure."

#lepoete #thepoet #michaelconnelly #la7delapage7

Toujours prêt, Jeeves? de P.G. Wodehouse

"Toujours prêt, Jeeves?" de P.G. Wodehouse.
Ed. 10/18. Pages 246.
Titre original: Jeeves and the Feudal Spirit.

Résumé: Mais quelle mouche a donc piqué Bertram Wooster ? Profitant de l'absence de Jeeves, il s'est laissé pousser une fine moustache comme en portent les acteurs à la mode.
Comment lui, l'arbitre des élégances de la bonne société britannique, a-t-il pu se laisser aller à un tel faux pas ? Personne dans son entourage ne saurait en effet soutenir sans un haut-le-cœur la vision de cet écoeurant filet de poils. Personne, sauf Florence Craye, une ancienne fiancée, dont ce nouvel attribut viril va inopportunément ranimer la flamme. Et voilà Bertie dans une position bien délicate au moment même où sa tante Dahlia aurait le plus grand besoin de son aide...
En maître de l'humour anglais, P.G. Wodehouse tisse une nouvelle intrigue savoureuse que seul l'impeccable Jeeves saura, comme toujours, dénouer.

La 7 de la page 7: "Bon. Percy ira se faire cuire un oeuf." 

On aime Jeeves et on aime Bertie. Mais force est de constater qu'on les préfère en version originale. On ne va donc pas passer des heures à essayer d'en faire une chronique objective... On y reviendra quand on l'aura lu en anglais. 

  #Toujourspretjeeves #jeevesandthefeudalspirit #pgwodehouse #la7delapage7

Prenez soin du chien de J.M. Erre

"Prenez soin du chien" de J.M. Erre.
Ed. Points 2007. Pages 278.

Résumé: Rue de la Doulce-Belette, Max Corneloup, auteur de romans-feuilletons, et Eugène Ruche, peintre sur coquilles d'œuf, habitent en vis-à-vis. Chacun suspecte l'autre de l'épier. La méfiance règne, d'autant plus que le voisinage n'est pas spécialement sain d'esprit. Sans compter les commérages de Mme Ladoux, la gardienne... Quand un cadavre est découvert, c'est une véritable psychose qui s'installe. Seraient-ils allés trop loin?

La 7 de la page 7: "Soulagé, il est descendu de son trône, l'a reniflé d'un air entendu, l'a caressé de sa queue frétillante, avant de l'envoyer par-dessus bord d'un sec petit coup de derrière." 

Si vous êtes un inconditionnel du genre policier sérieux où le personnage principal est un détective charismatique et d'une intelligence d'observation à toute épreuve... Passez votre chemin parce que "Prenez Soin du Chien" est tout sauf sérieux et le personnage principal est loin d'être une flèche. 
Par contre, si vous avez envie de passer un bon moment de rire, n'hésitez pas une seule seconde! 
Non seulement le livre est drôle mais en plus il est bien écrit. La plume est légère et on se retrouve à finir le livre en quelques heures seulement. Impossible à lâcher. On veut connaître la suite. Vous ne verrez plus jamais vos voisins comme avant! 

Extrait: "j'ai beau ne pas croire à la loi des séries, je n'arrive pas à me raisonner. Je sens que mon voisin est toujours là! Je tourne en rond et je ne peux plus écrire la moindre ligne. La solution serait peut-être de m'inspirer de lui pour mon feuilleton radio... Mais comment parler de cet individu sans manquer à la charité chrétienne la plus élémentaire? Son visage n'est pas déplaisant...avec son nez obscène, ses petits yeux enfoncés et son teint rougeaud, il serait plutôt hideux. Il s'affuble de chemises de mauvais goût pour agrémenter une maigreur syphilitique, et cet acharnement remarquable dans la laideur empêche de lui donner un âge avec certitude. Il doit être célibataire. Depuis longtemps. Ca se voit."  

#prenezsoinduchien #jmerre #la7delapage7

L'hôtel New Hampshire de John Irving


"L'hôtel New Hampshire" de John Irving
Ed. Points 1995. Pages 572.
Titre Original: The Hotel New Hampshire.

Résumé: Un des ouvrages les plus célèbres de l'auteur du Monde selon Garp, L'Hôtel New Hampshire contient tous les éléments que l'on retrouve habituellement dans son oeuvre. En effet, drôle, astucieuse, originale et enthousiasmante est la saga de cette famille peu conventionnelle. Nostalgique et passionnée est la voix de John Berry, le narrateur qui parle sans équivoque du rêve de son père : tenir un hôtel. La famille Berry, les deux parents et leurs cinq enfants, ainsi qu'un ours et un chien, vont ainsi vivre des péripéties hilarantes dans trois hôtels différents, sur deux continents. Avec gravité, parfois, et toujours avec un humour grinçant, Irving fascine le lecteur au travers de cette histoire peu banale. Frank, l'aîné, Franny, la plus étrange, John, Lily et Egg le cadet sont les héros d'aventures loufoques. Des déboires de leur labrador Sorrow, d'abord empaillé puis victime d'un cruel accident d'avion, aux désirs incestueux de John et Franny, c'est un monde étrange selon Irving auquel nous sommes ici confrontés. Ce roman fait d'Irving l'un des écrivains les plus talentueux et imaginatifs de sa génération.

La 7 de la page 7:  "La femme de Robert Berry étant morte en couches, il avait alors quitté l'Iowa, pour s'installer dans l'est." 

John Irving nous livre ici une histoire tendre et dure à la fois. Les personnages sont intéressants et, comme toujours chez Irving, totalement loufoques.
L'histoire est parsemée de détails très drôles qui cachent une réalité parfois trop douloureuse à supporter. L'inverse est également vrai. Irving cache de nombreuses douleurs par des jeux de mots ou des situations qui désamorcent les situations les plus tendues. 

Extrait: "Mon père nous disait toujours qu'il avait alors trouvé cocasse l'idée que le grand Freud allait d'un instant à l'autre s'engouffrer avec la moto sous la véranda et, dans la lumière des lampes accrochées très haut de part et d'autre de l'impeccable allée de gravier, se présenter aux employés de l'hôtel."

#lhotelnewhampshire #thehotelnewhampshire #johnirving #la7delapage7

lundi 11 mai 2015

Mystic River de Dennis Lehane

"Mystic River" de Dennis Lehane. 
Ed. Rivages/Noir 2004. Pages 584.
Titre original: "Mystic River"

Résumé: Ce jour de 1975, quand éclate une bagarre en pleine rue entre Sean Devine (le plus raisonnable), Jimmy Marcus (la tête brûlée) et Dave Boyle (le plus timoré), les trois garçons sont loin de se douter que leur destin va basculer de façon irrémédiable. Une voiture s’arrête, deux hommes qui se prétendent de la police font monter Dave avec eux sous prétexte de le ramener chez lui. Dave ne reparaîtra que quatre jours plus tard. On ne saura jamais ce qui s’est passé pendant ces quatre jours. Mais les trois garçons cesseront de se fréquenter. Vingt-cinq ans plus tard, ils sont mariés et pères de famille. Sean est un policier brillant mais miné par ses problèmes conjugaux, Jimmy, un ex-chef de gang s’est rangé en achetant un magasin d’alimentation ; quant à Dave, il a brièvement connu la gloire en devenant une star du base-ball, mais aujourd’hui, il part lentement à la dérive. C’est un événement tragique, comme un écho au kidnapping de Dave, qui va les mettre de nouveau en présence : l’assassinat brutal de Katie, la fille aînée de Jimmy, âgée de dix-neuf ans. A mesure que Dean mène l’enquête, ce sont autant de voiles qui se lèvent sur des vérités aussi troubles que les eaux de la Mystic River, dont les profondeurs recèlent bien des secrets inavouables. Pris dans l’engrenage infernal de la souffrance, du remords et du désir de vengeance, les trois anciens amis n’auront plus d’autre choix que de s’affronter en un combat dont aucun ne peut sortir indemne.

La 7 de la page 7: "Son père ramassa quelques clous épars sur l'établi de son autre main." 

Excusez-moi des termes employés mais, ce bouquin nous est tombé sur le coin de la tronche avec une force de gladiateur!!
Vous voulez plus de détails? Bon d'accord. Lehane parvient à nous transposer dans un Boston sombre et inquiétant. On halète en tournant les pages. On ne voudrait jamais voir l'histoire se terminer et en même temps on entrevoit la fin avec urgence. Plus qu'un simple polar, "Mystic River" est une ode à Boston. Lehane nous fait voyager à travers des odeurs, des humeurs... Il nous y transporte, littéralement. Histoire de rédemption qui, on le sait, se terminera forcément mal, "Mystic River" est un cri d'amour et de haine. Amitiés d'enfance érodées par la vie et par les choix différents, "Mystic River" nous renvoie vers cette enfance qui est si loin de nous mais qui façonne les adultes que nous sommes devenus. Les personnages sont merveilleusement bien fournis et chacun a sa place. On souffre de leurs histoires et de leurs blessures. Lehane manie la plume avec élégance et dureté. Il ne ménage pas son lecteur. On ferme le livre avec tristesse et une envie de le recommencer, là, tout de suite.

Extrait: "Quand Sean Devine et Jimmy Marcus étaient gosses, leurs pères travaillaient tous les deux à la confiserie Coleman, d'où ils rentraient imprégnés de l'odeur écœurante du chocolat chaud. Cette odeur était devenue une partie intégrante de leurs vêtements, des lits dans lesquels ils dormaient, des dossiers en vinyle de leurs sièges de voiture. Chez Sean, la cuisine sentait la crème glacée au chocolat, et la salle de bain, le caramel. A l'âge de onze ans, Sean et Jimmy vouaient aux bonbons une haine si féroce qu'ils ne mangeaient jamais de dessert et devaient toute leur vie boire leur café sans sucre."  

#mysticriver #dennislehane #la7delapage7

L'île des morts de P.D. James

"L'île des Morts" de P.D. James
Ed. Le Livre de Poche 2007. Pages 403
Titre Original: "The Skull Beneath The Skin" 


Résumé: Un château victorien bâti sur une île : c'est là qu'un riche excentrique a convié quelques amis pour le week-end.
Au programme des réjouissances, une pièce de théâtre montée par une troupe d'amateurs. Mais quelqu'un trouble la fête, se livrant jà de macabres plaisanteries aux dépens des invités. La mort rôde autour de l'île. La terreur s'installe. Cordélia Gray, la jeune détective de La Proie pour l'ombre, joue les gardes du corps et observe d'un œil acéré ces convives dont les bonnes manières dissimulent des vices inavouables.
Energique, intuitive, elle dénoue un à un les fils de cette toile d'araignée criminelle.

La 7 de la page 7: "Contre toute logique, Cordélia fut déçue." 
Un très bon roman policier mais je dois avouer que j'ai eu énormément de mal à entrer dans l'histoire. Je ne sais pas vraiment pourquoi car l'histoire est vraiment bien ficelée. Je ne me suis pas sentie concernée par la vie de Cordélia Gray. Le personnage ne m'a pas touchée.

Et c'est vraiment dommage, car l'histoire en elle-même est représentative de tout ce qui fait un bon roman policier. Personnages mystérieux. Lieux reculés. Rebondissements efficaces.

Et c'est là que je me suis dis que peut-être le problème venait de moi... Et je me suis mise à penser aux autres romans policiers qui m'avaient laissée indifférente.


J'ai donc identifié le problème. Mon cher moi a un gros problème avec la description des enquêtrices dans certains romans. Je m'explique. Elles sont soit des femmes fortes, au tempérament bien trempé à qui on ne la joue pas. Elles savent tout et ont tout sacrifié à leur sacro-sainte carrière. Soit elles sont nunuches à souhait. Elles ont besoin qu'on les protège tellement elles sont fragiles. Elles ont subi un gros traumatisme (en général l'homme qu'elles vénéraient est mort dans d'atroces circonstances telles que enseveli par la lave lors d'une enquête au sommet de l'Etna.) Elles ont un besoin pathologique de se trouver là où elles ne devraient pas ("J'étais en route pour cette splendide petite pâtisserie pour m'acheter un cheese cake tout mignon pour accompagner mon thé à la verveine quand j'ai réalisé que seul Brad pouvait être l'assassin. Oh, bonjour Brad, je pensais justement à toi"')  

Bien sûr je ne généralise pas. Toutes les héroïnes de roman policier ne tombent pas dans les mêmes schémas.

 Tout cela pour dire, c'est ce qui est arrivé avec Cordélia Gray. Un besoin quasi suicidaire de confronter les éléments accusateurs (peut-on parler de preuves?) aux personnages incriminés.

Globalement, c'est le style "Je sais que c'est toi, et j'ai un besoin impératif de te le dire alors que nous sommes seuls sur une île isolée de tout. Non non non, je ne veux pas en parler d'abord à la Police!"

Donc... L'histoire est très bien ficelée mais le personnage principal est insipide. Ma lecture a été gâchée par cet élément et il me faudra donc en relire du même auteur pour pouvoir me faire une idée moins suggestive de ses oeuvres. 

Extrait: "Cela ne faisait aucun doute: la nouvelle plaque apposée près de la porte était de guingois. Cordélia n'avait pas besoin, comme Bevis, de se faufiler entre les voitures qui encombraient Kingly Street au milieu de la matinée et de regarder, yeux mi-clos, à travers un flot éblouissant de fourgonnettes et de taxis, pour constater cette évidence strictement mathématique: ce parfait petit rectangle de bronze qui avait coûté si cher penchait d'un bon centimètre." 

#liledesmorts #theskullbeneaththeskin #pdjames #la7delapage7

Lunar Caustic de Malcom Lowry

"Lunar Caustic" de Malcom Lowry 
Ed. 10/18 2004. Pages 216. 
Titre Original: "Lunar Caustic" 

Résumé: Bill est alcoolique. Après une cuite de trop, il se réveille dans le service psychiatrique d'un hôpital new-yorkais. En proie au manque et à des crises de delirium tremens, cet univers carcéral lui apparaît sous un jour glauque, presque irréel. Heureusement qu'il peut se réchauffer le cœur auprès de ses compagnons de misère : Garry, qui a toujours une histoire à raconter, M. Kalowsky et Battle, le fou dansant. Les allées et venues des bateaux qu'ils observent à longueur de journée les font rêver d'une autre vie.
Mais il y a aussi cette vieille péniche rouillée, échouée pour toujours devant leurs fenêtres...

La 7 de la page 7: "Tous suivaient le bateau, le regard lourd d'une étrange, ardente supplication." 

Comme il faut vite l'apprendre aux enfants, on ne dit pas "Ce n'est pas bon" mais "je n'aime pas"... Et c'est exactement ce qu'il faut dire de ce livre. L'oeuvre de Lowry n'a plus rien a démontré à personne mais "Lunar Caustic" n'est clairement pas son meilleur roman. Certains y verront le génie de l'artiste et d'autres se contenteront de subir ce récit poétiquement plaintif (et ils le subiront deux fois...). On ne va pas s'étendre plus sur le sujet.  

Extrait: "Un homme sort d'un bistrot, du côté des docks, au petit matin, une bouteille de whisky dans sa poche. l'odeur de la mer emplit ses narines et glisse sur les pavés aussi légèrement qu'un bateau qui quitte le port." 

#lunarcaustic #malcomlowry #la7delapage7

Le Livre de la Mort de Anonyme

"Le Livre de la Mort" de Anonyme. 
Ed. Le Livre de Poche 2013. Pages 499. 
Titre Original: "The Book of Death"

Résumé: Il est sans doute préférable pour votre bien-être que personne n’inscrive jamais votre nom dans Le Livre de la mort, sans quoi il vous resterait très peu de temps pour formuler vos dernières volontés. Aussi on peut aisément comprendre que celui-ci fasse l’objet de multiples convoitises, en général assez mal intentionnées. Et que quelques contrariétés guettent son actuel détenteur, l’infortuné Sanchez.
Officiellement mort, le Bourbon Kid, le tueur le plus impitoyable que la terre ait jamais portée, devrait, pour sa part, pouvoir aspirer à des jours heureux en compagnie de Beth, son amour de jeunesse enfin retrouvé. Encore faudrait-il que sa nouvelle identité reste secrète, sans quoi ses nombreuses victimes et ses ennemis, plus nombreux encore, pourraient bien s’unir pour élaborer une terrible vengeance. Mais quand Beth est kidnappée et qu’il s’avère être le seul à pouvoir sauver la petite ville de Santa Mondega d’un terrible bain de sang, le Bourbon Kid n’a plus qu’une solution : revenir d’entre les morts. Plus sauvage et impitoyable que jamais.

La 7 de la page 7: "En temps normal, Santa Mondega grouillait déjà de vampires, qui pour une grosse partie étaient des policiers." 


On revient en force à Santa Mondega dans ce quatrième opus des aventures du Bourbon Kid. Officiellement mort, il a retrouvé l'amour et tient réellement à mettre de la distance entre lui et une bouteille de Bourbon.



Mais qui croit vraiment que les vampires, loups-garous et autres momies vont vraiment lui laisser le loisir d'en rester là? Pour notre plus grand plaisir, il doit sortir de son paisible (et "pacifique") anonymat afin de défendre l'amour de sa vie qui vient de se faire enlever.



Si on ajoute à tout cela que les êtres maléfiques se sont mis d'accord pour anéantir toute personne qui ne boit pas de sang, n'est pas recouvert de poils ou n'est pas mort depuis des milliers d'années, on est en présence de la bonne équation pour un retour fracassant du Kid qui, pour une fois, semble être le seul espoir de Santa Mondega.


Sans aucun doute le meilleur volume des aventures du Bourbon Kid. On y retrouve les ingrédients qui ont fait le succès des précédents avec une dose d'optimisme en plus. 

Extrait: "Les poumons en feu, une jeune fille courait à vive allure, dans les ruelles sombres et sordides de Santa Mondega. Celui qui la poursuivait n'avait toujours pas abandonné sa traque. Elle entendait distinctement derrière elle le son de ses pas, étouffé par la neige qui recouvrait tout. Elle n'avait pas osé se retourner depuis qu'il avait surgit des ténèbres. Elle avait clairement vu le blanc de ses yeux, au milieu des grosses taches de maquillage noir qui recouvraient la majeure partie de son visage. Il était totalement vêtu de noir, et elle avait d'abord cru être en présence d'une ombre géante dotée d'yeux. Puis elle avait vu ses dents. D'énormes crocs de vampire. Et elle avait alors pris ses jambes à son cou." 

#lelivredelamort #thebookofdeath #anonyme #la7delapage7 
 

Le Cimetière du Diable de Anonyme

"Le Cimetière du Diable" de Anonyme. 
Ed. Le Livre de Poche 2012. pages 499
Titre original: "The Devil's Graveyard"


Résumé: Vous n’avez pas lu Le Livre sans nom ? Vous êtes donc encore de ce monde, et c’est tant mieux. Vous allez pouvoir assister à un spectacle sans précédent, mettant en scène Judy Garland, James Brown, Johnny Cash, les Blues Brothers, Kurt Cobain, Elvis Presley, Janis Joplin, Freddie Mercury, Michael Jackson… et le Bourbon Kid.
Les héros du Livre sans nom se retrouvent cette fois dans une délicieuse petite bourgade enplein milieu du désert pour assister à un festival de musique au nom prometteur : Back from the dead. Imaginez un Dix petits nègres rock revu et corrigé par Quentin Tarantino… Vous y êtes ? C’est encore mieux !

La 7 de la page 7: "Dans le Cimetière du Diable, le matin d'Halloween ne ressemblait à aucun autre." 


Troisième opus du Bourbon Kid, "Le Cimetière du diable" est en fait le premier... Non, ce n'est pas compliqué, c'est juste que l'histoire commence avant le début du "Livre sans nom"...

On y retrouve, bien entendu, le Kid. Mais le contexte est assez particulier.

Le meurtrier se rend à un concours de chant qui s'appelle "Back From the Dead". Le principe? Des sosies de chanteurs morts s'affrontent afin de gagner le gros lot. On y croise Elvis, Michael Jackson, Janis Joplin, Kurt Cobain et beaucoup d'autres.
Sanchez aussi est de la partie! Non personne ne s'inquiète, il n'y va pas pour chanter, danser ou tout autre possibilité artistique.  Il a juste gagner un voyage dans l'hôtel Pasadena!
Étrange hôtel ceci dit en passant. Que s'y passe-t-il? Que se cache-t-il derrière cet étrange concours?
Anonyme nous revient donc avec ce troisième tome du Bourbon Kid. La mécanique est toujours aussi bien huilée et pleine de références qui feront sourire les moins jeunes d'entre nous... 

Extrait: "Le Kid attrapa une barre chocolatée sur le présentoir qui se dressait sur le comptoir. D'une pichenette, il écarta un bout de cartilage sanguinolent collé à l'emballage, avant de l'ouvrir. Il croqua un morceau, et tout en considérant que le goût de la barre était tolérable, il se dirigea vers la sortie afin de rejoindre sa voiture, laissant Jacko s'occuper des emplettes." 

#bourbonkid #lecimetieredudiable #thedevilsgraveyard #la7dela7emepage 

 

L'oeil de la Lune de Anonyme

"L'oeil de la Lune" de Anonyme.
Ed. Le Livre de Poche 2012. pages 548 
Titre original: "The Eye of the Moon" 
Résumé: "Personne n’a oublié le Bourbon Kid, mystérieux tueur en série aux innombrables victimes. Ni les lecteurs du Livre sans nom, ni les habitants de Santa Mondega, l’étrange cité d’Amérique du Sud, où sommeillent toujours de terribles secrets. Alors que la ville s’apprête à fêter Halloween, le Bourbon Kid célèbre lui le dix-huitième anniversaire de son premier homicide. Il est alors loin de se douter qu’il est devenu la proie d’une agence très spéciale. Une proie particulièrement coriace, de celles qu’il ne faut pas rater, sous peine d’une impitoyable vengeance. Mais cela n’est rien à côté de ce qui attend Santa Mondega lorsqu’une mystérieuse momie disparaît du musée local…."

La 7 de la page 7: "Si ce qu'il verrait ne lui plaisait pas, il lui resterait une vingtaine de mètres d'avance au cas où il devrait choisir l'option "prends tes putains de jambes à ton coup"." 

On reprend les mêmes et on recommence! (Enfin, on garde surtout ceux qui ont survécu à la colère du Kid)

Dans ce tome, on fait un bond en arrière de 18 ans. On revient sur les origines du Bourbon Kid. Comment est-il devenu ce meurtrier sanguinaire? Qu'est-ce qui a bien pu se passer cette fameuse nuit d' Halloween qui a changé la vie du Kid, de son frère Casper et de son amie Beth?
Mais ce n'est pas encore assez! Non on nous rajoute une momie qui s'évade du musée où travaille Beth! Mais pourquoi tout le monde cherche cet œil de la lune? Tout le monde se bat pour l'avoir!
Et d'où viennent ces mercenaires qui se sont lancés à la recherche du Kid? Plein de questions qui ne trouvent leur réponse que dans "L’œil de la lune" !!
Pendant ce temps-là, les vampires et les loups-garous continuent leurs petites vies à Santa Mondega. Mais comme toujours quand le Kid se boit son bourbon, les choses vont vite dégénérer!
Pour ce deuxième tome des aventures du Bourbon Kid, Anonyme reste fidèle à son style et à ses personnages. Il est rare de voir d'aussi bonne suite à un premier roman qui avait déjà cartonné. 

#bourbonkid #loeildelalune #theeyeofthemoon #la7delapage7  


Le Livre Sans Nom de Anonyme

"Le Livre Sans Nom" de Anonyme. 
Ed. Le Livre de Poche 2011. pages 509.
Titre Original: "The Book With No Name"


Résumé: Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets.
Un serial killer qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique livre sans nom. La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique. Deux flics très spéciaux, des barons du crime, des moines férus d'arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d'oeil à Seven et à The Ring, et voilà le thriller le plus rock'n'roll et le plus jubilatoire de l'année ! Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte.
II a ensuite été publié en Angleterre puis aux Etats-Unis, où il connaît un succès fulgurant.

La 7 de la page 7: "Ringo, c'est moi." 



Il y a des livres que l'on prend par hasard dans une librairie. On lit le 4ème de couv' et on se dit "Tiens,  pourquoi pas". On sort son portefeuille. On paie. On rentre chez soi. On ouvre le livre... Ensuite on ferme le livre sans s'être rendu compte qu'on est déjà arrivé à la fin. 
"Le Livre sans nom" fait catégoriquement partie de ces romans. 
Une histoire complètement déjantée qui part dans tous les sens et qui pourtant est totalement cohérente. Des personnages complètement barrés à qui l'on s'attache avec un mousqueton. On entre dans un film de série Z et on s'y complait. On en redemande. On veut la suite! 

Dans "Le Livre sans nom" on atterrit dans une petite ville , Santa Mondega, connue seulement de ses habitants. Réputée comme la ville la plus dangereuse au monde, elle regorge d'êtres surnaturels.


Il y a cependant un nom qui revient sans cesse: le Bourbon Kid. Habillé de sa capuche tombante, c'est la terreur de la ville. Personne ne sait vraiment qui il est mais tous savent que si il boit du bourbon, c'est la fin des haricots. Il dégomme toute personne qui a l'audace de bouger un cil. Le dernier massacre en date a eu lieu au Tapioca, le bar de Sanchez. Fort rondelet et pas très dégourdi, il est pourtant le seul survivant du coup de colère du Kid. Le seul? Non pas vraiment, Sanchez est parvenu à sauver Jessica des foudres du Bourbon Kid. Au bout de cinq ans, celle-ci sort du coma.


Loin de là, deux moines, Kyle et Peto se voient chargés de récupérer une pierre magique, l’œil de la lune. Celle-ci rend toute personne qui la porte invulnérable. Manque de chance pour eux, cette pierre se trouve à Santa Mondega.


On mélange tout ça et on y ajoute l'inspecteur Miles Jensen qui vient aider les forces de police d' Archibald Somers à mener l'enquête sur le Bourbon Kid. Mélange détonnant! Jubilatoire! Comme avoir le script d'un Tarantino et de pouvoir s'inventer soi-même le film! Terrible!! Ça tire dans tout les sens! Des répliques qui fusent! On a pas le temps de respirer et on a qu'une envie: tourner les pages encore et encore et que cela ne s'arrête jamais! 

Extrait: "Le Tapioca était un bar qui avait vraiment du caractère. Ses murs étaient jaunes, et pas d'un jaune agréable: plutôt un jaunâtre de fumée de cigarette. Rien d'étonnant à cela: l'une des nombreuses règles tacites du Tapioca était l'obligation, pour l'ensemble de la clientèle, de fumer. cigares, pipes, cigarettes, joints, narguilés, cigarillos, bangs, tout était autorisé, excepté ne pas fumer. Ne pas fumer était tout à fait inacceptable. Le fait de ne pas boire d'alcool était aussi considéré comme un péché, mais le plus grand des péchés, c'était d'être un inconnu dans ces lieux." 

#bourbonkid #lelivresansnom #thebookwithnoname #anonyme  




 

L'amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder

"L'amour dure trois ans" de Frédéric Beigbeder. 
Ed. Folio 2001. pages 194. 
Résumé: " La troisième année, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne nouvelle : dégoûtée, votre femme vous quitte. La mauvaise nouvelle : vous commencez un nouveau livre. " 

La 7 de la page 7: "D'habitude, ce qui m'arrive n'est jamais grave"

Première bonne nouvelle, ce livre, assez court se lit d'une seule traite. Un bon rythme qui ne vous fait pas voir passer le temps qu'il prend à être lu. Deuxième bonne nouvelle, si vous êtes célibataire, vous serez content de l'être. 
Mais pas d'inquiétude à avoir pour les couples! Vous pourrez toujours vous dire que l'amour de Beigbeder dure trois ans mais le vôtre est éternel! 
Marc Marronnier revient sur son divorce et les raisons qui ont conduit à l'inévitable fin de l'idylle.   En même temps qu'il retombe amoureux, il se demande si son nouveau couple va subir le même cercle vicieux de trois ans. 
Une histoire somme toute assez simple mais diablement efficace. Un style presque oral qui se dirige directement aux lecteurs. Des paragraphes courts et souvent crus. Si vous n'aimez pas le style Beigbeder, passez votre chemin. Mais si vous aimez, vautrez-vous dedans accompagné d'un bon verre de vin! 

Extrait: "L'amour est un combat perdu d'avance. Au début, tout est beau, même vous. Vous n'en revenez pas d'être aussi amoureux. Chaque jour apporte sa légère cargaison de miracles. Personne sur Terre n'a jamais connu autant de plaisir. Le bonheur existe, et il est simple:c'est un visage." 
#lamourduretroisans #fredericbeigbeder

Copycat de James Patterson

"Copycat" de James Patterson
Ed. L'Archipel 2012. Pages 330.
Titre Original: "Tick Tock"

Résumé: Trois explosions, un double meurtre... Le poseur de bombes fou, le Fils de Sam, le Vampire de Brooklyn... Les plus célèbres tueurs en série du siècle passé semblent avoir repris du service en ce début de millénaire, plongeant New-York dans le chaos.
New-York tremble... Épaulé par Émilie Parker, du FBI, le détective Michael Bennett découvre que les trois attentats à la bombe et les deux meurtres commis en l'espace de trois jours sont l’œuvre d'un copycat, un tueur qui imite ses prédécesseurs.
Et ce n'est qu'un début! Mais dans quel but? Il n'existe aucun lien apparent entre les victimes. Un casse-tête pour Bennett, qui va pourtant devoir démasquer le coupable et lui faire comprendre que... Copier n'est pas jouer.

La 7 de la page 7: "Il n'est pas toujours aisé de montrer à ses enfants que l'on garde son sang froid en toutes circonstances, surtout par une journée d'été aussi chaude." 

On va faire preuve d'une franchise brutale... Ce roman est à classer dans la catégorie "je claque du pognon dans n'importe quoi"... Une explication? Elle arrive. 
On est complètement passé à côté du personnage principal. Aucun intérêt. On ne parvient pas à le trouver sympathique et sa vie nous indiffère au plus haut point. Et de ce fait, l'histoire perd de son intérêt. Pourtant, il faut avouer que le 4eme de couverture nous avait bien alléché...
Quand on souhaite offrir des conversations entre le Fils de Sam et son personnage principal, on tente quand même de donner plus de substance à son personnage. Le projet était beau, le résultat nettement moins. On ne va donc pas s'éterniser sur le sujet. Suivant!!

Extrait: La 7 de la page 7 est amplement suffisante... Suivant!! on a dit...

#copycat #jamespatterson 

American Psycho de Bret Easton Ellis

"American Psycho" de Bret Easton Ellis 
Ed. Points 1997. Pages 513.
Titre original: "American Psycho"

Résumé: Patrick Bateman, 26 ans, flamboyant golden-boy de Wall Street, fréquente les endroits où il faut se montrer, sniffe quotidiennement sa ligne de coke, et surtout ne se pose aucune question. Parfait yuppie des années quatre-vingt, le jour il consomme. Mais la nuit, métamorphosé en serial killer, il tue, viole, égorge, tronçonne, décapite.
Portrait lucide et froid d'une Amérique autosatisfaite où l'argent, la corruption et la violence règnent en maîtres...

La 7 de la page 7: "Il lui ressemblait beaucoup" 

Après deux premiers succès littéraires, Simon&Schuster, maison d'édition d'Ellis, lui demande d'écrire un roman sur un serial killer New-Yorkais. A la réception du manuscrit, le verdict tombe. Le livre est trop monstrueux, ils ne le publieront pas. La maison Vintage décide de sauter sur l'occasion. 
Ils mettent en circulation des extraits d"American Psycho"... Les réactions ne se font pas attendre: opinion publique et ligues féministes appellent au boycott de l'auteur et de ses distributeurs. Ellis est, quotidiennement, menacé de mort et doit faire appel à des gardes du corps. Cependant, Vintage résiste. Ellis aussi. "American psycho" devient un best-seller incontournable et se trouve placé aux centres de tous les débats.  
Exagéré? Sans doute? Justifié? Probablement. "American Psycho" est de ces romans qu'on vénère ou qu'on déteste. Quelque soit votre choix, on ne peut pas lui retirer qu'il ne laisse personne indifférent.
Critique au vitriol d'un Amérique désensibilisée et superficielle qui connaît le prix de tout et la valeur de rien. Ellis nous offre une vision intransigeante des mœurs américaines. Patrick Bateman, le personnage principal, nous est livré en pâture avec toutes ses contradictions et toute sa cruauté. 
Est-ce un roman violent? Bien sûr que oui! Est-ce que cette violence est justifiée? Bien sûr que non. Et c'est justement là où le livre dérange. Histoire imaginaire qui flirte de beaucoup trop près avec une réelle Amérique en déroute. 
On peut avancer beaucoup de thèses quant à la représentation figurative de Bateman. Mais le résultat est le même. Ellis frappe fort et il frappe juste. Tel un sniper, il tire une balle entre les deux yeux divergents de l'Amérique violente et de l'Amérique puritaine. Un vrai coup de maître.

Extrait: 
"(...) J'ai rendez-vous chez Hubert dans vingt-cinq minutes, et je veux récupérer mes draps propres cet après-midi. Mais elle n'écoute pas; elle continue de jacasser dans sa langue hachée, incompréhensible. Je n'ai encore jamais jeté de cocktail Molotov sur quiconque, et je me demande comment on les prépare, de quel matériel on a besoin, essence, allumettes...? Ou peut-être un liquide plus volatil?" 

#americanpsycho #breteastonellis #la7delapage7