« Ne fais confiance à personne »
de Paul Cleave
Ed. Sonatine 2017. Pages 460.
Titre original : « Trust No
One »
Résumé : Il y a pire que de tuer
quelqu'un : ne pas savoir si on l'a tué.
Les auteurs de thrillers ne sont pas des personnes très fréquentables. Ils jouent du plaisir que nous avons à lire d'abominables histoires, de notre appétit pour des énigmes qui le plus souvent baignent dans le sang. Ce jeu dangereux peut parfois prendre des proportions inquiétantes et favoriser un passage à l'acte aux conséquences funestes. Eux les premiers, qui pensent connaître toutes les ficelles du crime parfait, ne sont pas à l'abri de faire de leurs fictions une réalité.
Prenez par exemple Jerry Grey, ce célèbre romancier, qui ne sait plus très bien aujourd'hui où il en est. À force d'inventer des meurtres plus ingénieux les uns que les autres, n'aurait-il pas fini par succomber à la tentation ? Dans cette institution où on le traite pour un Alzheimer précoce, Jerry réalise que la trame de son existence comporte quelques inquiétants trous noirs. Est-ce dans ses moments de lucidité ou dans ses moments de démence qu'il est persuadé d'avoir commis des crimes ? Quand la police commence à soupçonner les histoires de Jerry d'être inspirées de faits réels, l'étau commence à se resserrer. Mais, comme à son habitude, la vérité se révèlera bien différente et bien plus effroyable que ce que tous ont pu imaginer !
Les auteurs de thrillers ne sont pas des personnes très fréquentables. Ils jouent du plaisir que nous avons à lire d'abominables histoires, de notre appétit pour des énigmes qui le plus souvent baignent dans le sang. Ce jeu dangereux peut parfois prendre des proportions inquiétantes et favoriser un passage à l'acte aux conséquences funestes. Eux les premiers, qui pensent connaître toutes les ficelles du crime parfait, ne sont pas à l'abri de faire de leurs fictions une réalité.
Prenez par exemple Jerry Grey, ce célèbre romancier, qui ne sait plus très bien aujourd'hui où il en est. À force d'inventer des meurtres plus ingénieux les uns que les autres, n'aurait-il pas fini par succomber à la tentation ? Dans cette institution où on le traite pour un Alzheimer précoce, Jerry réalise que la trame de son existence comporte quelques inquiétants trous noirs. Est-ce dans ses moments de lucidité ou dans ses moments de démence qu'il est persuadé d'avoir commis des crimes ? Quand la police commence à soupçonner les histoires de Jerry d'être inspirées de faits réels, l'étau commence à se resserrer. Mais, comme à son habitude, la vérité se révèlera bien différente et bien plus effroyable que ce que tous ont pu imaginer !
La 7 de la page 7 : « Non,
si j'avais une fille, je le saurais. »
Un écrivain qui souffre d'Alzheimer
confond ses souvenirs avec les histoires qu'il a inventées. En voilà
un programme alléchant pour ce thriller néo-zélandais. On entre
dans ce roman avec les mêmes doutes que son personnage principal.
Que peut-on croire ? Est-on dans la réalité ? Dans les
dérives d'un cerveau malade ? La frontière entre fiction et
réalité est tellement ténue que le lecteur en vient à douter de
tous et de tout. Tout comme Jerry. Ce roman, basé sur le doute, est
assez bien maîtrisé par Cleave et on passe un bon moment de
lecture.
Jerry écrit un carnet alors qu'il n'a
pas encore complètement perdu le sens des réalités. Mais même de
cela, Cleave parvient à nous faire douter. On suspecte tout le monde
sans vraiment savoir si on peut faire confiance à notre héro
principal. C'est plutôt bien trouvé de la part de Cleave.
Toutefois, si les personnages et l'intrigue sont bien menés, on peut
regretter que Cleave en dévoile peut-être un peu trop et un peu
trop vite. Et du coup, on en découvre trop vite par soi-même,
gâchant ainsi la « surprise » finale de Cleave. On s'en
doutait et c'est bien dommage car on aurait voulu être surpris à la
fin. Le roman aurait été alors maîtrisé de bout en bout. Un bon
roman qui laisse quand même à désirer sur la fin.
Extrait : « Cette entrée ne
va pas commencer par une bonne ou une mauvaise nouvelle, mais par
une nouvelle étrange. Deux pages ont été arrachées à ce carnet,
celles qui suivaient la dernière entrée. Ce n'est pas toi qui l'as
fait, et tu n'as pas écrit dessus non plus car toi-moi-nous sommes
toujours sains d'esprit. Deux pages blanches disparues. Il est
cependant possible que Sandra les ait arrachées pour l'une ou
l'autre des raisons suivantes. Soit elle veut que tu penses avoir
écrit quelque chose mais que tu ne te souviennes pas quoi, auquel
cas son mobile est obscur. Soit elle a trouvé le carnet et était en
train de le lire quand elle a renversé quelque chose sur ces pages
et a été obligée de les arracher. En tout cas, dorénavant, tu vas
devoir faire plus attention à ne pas laisser le carnet sorti. »