lundi 11 mai 2015

American Psycho de Bret Easton Ellis

"American Psycho" de Bret Easton Ellis 
Ed. Points 1997. Pages 513.
Titre original: "American Psycho"

Résumé: Patrick Bateman, 26 ans, flamboyant golden-boy de Wall Street, fréquente les endroits où il faut se montrer, sniffe quotidiennement sa ligne de coke, et surtout ne se pose aucune question. Parfait yuppie des années quatre-vingt, le jour il consomme. Mais la nuit, métamorphosé en serial killer, il tue, viole, égorge, tronçonne, décapite.
Portrait lucide et froid d'une Amérique autosatisfaite où l'argent, la corruption et la violence règnent en maîtres...

La 7 de la page 7: "Il lui ressemblait beaucoup" 

Après deux premiers succès littéraires, Simon&Schuster, maison d'édition d'Ellis, lui demande d'écrire un roman sur un serial killer New-Yorkais. A la réception du manuscrit, le verdict tombe. Le livre est trop monstrueux, ils ne le publieront pas. La maison Vintage décide de sauter sur l'occasion. 
Ils mettent en circulation des extraits d"American Psycho"... Les réactions ne se font pas attendre: opinion publique et ligues féministes appellent au boycott de l'auteur et de ses distributeurs. Ellis est, quotidiennement, menacé de mort et doit faire appel à des gardes du corps. Cependant, Vintage résiste. Ellis aussi. "American psycho" devient un best-seller incontournable et se trouve placé aux centres de tous les débats.  
Exagéré? Sans doute? Justifié? Probablement. "American Psycho" est de ces romans qu'on vénère ou qu'on déteste. Quelque soit votre choix, on ne peut pas lui retirer qu'il ne laisse personne indifférent.
Critique au vitriol d'un Amérique désensibilisée et superficielle qui connaît le prix de tout et la valeur de rien. Ellis nous offre une vision intransigeante des mœurs américaines. Patrick Bateman, le personnage principal, nous est livré en pâture avec toutes ses contradictions et toute sa cruauté. 
Est-ce un roman violent? Bien sûr que oui! Est-ce que cette violence est justifiée? Bien sûr que non. Et c'est justement là où le livre dérange. Histoire imaginaire qui flirte de beaucoup trop près avec une réelle Amérique en déroute. 
On peut avancer beaucoup de thèses quant à la représentation figurative de Bateman. Mais le résultat est le même. Ellis frappe fort et il frappe juste. Tel un sniper, il tire une balle entre les deux yeux divergents de l'Amérique violente et de l'Amérique puritaine. Un vrai coup de maître.

Extrait: 
"(...) J'ai rendez-vous chez Hubert dans vingt-cinq minutes, et je veux récupérer mes draps propres cet après-midi. Mais elle n'écoute pas; elle continue de jacasser dans sa langue hachée, incompréhensible. Je n'ai encore jamais jeté de cocktail Molotov sur quiconque, et je me demande comment on les prépare, de quel matériel on a besoin, essence, allumettes...? Ou peut-être un liquide plus volatil?" 

#americanpsycho #breteastonellis #la7delapage7 

2 commentaires:

  1. Je suis pas sûre que ça me plairait, mais la façon dont tu en parles donne envie d'aller y voir de plus près !

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    1. C'est vrai que c'est particulier comme livre. Très violent et bourré de descriptions (et de marques...) L'avantage c'est que si tu aimes le livre, il y a de grandes chances que tu aimes le reste de l’œuvre de Ellis. Et puis si au final, tu n'aimes pas, au moins tu auras essayer. C'est un peu comme le cassoulet... On aime ou on aime pas ;-)

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