"Le trône de fer 2: Le Donjon Rouge" de George R.R. Martin
Ed. J'ai Lu 2008. Pages 543.
Titre Original: "A Game of Thrones: Song of Ice and Fire"
Résumé: Comment Lord Eddard Stark, seigneur de Winterfell, Main du Roi,
gravement blessé par traîtrise, et par là même plus que jamais à la
merci de la perfide reine Cersei ou des imprévisibles caprices du
despotique roi Robert, aurait-il une chance d'échapper à la nasse tissée
dans l'ombre pour l'abattre ? Comment, armé de sa seule et inébranlable
loyauté, cerné de toutes parts par d'abominables intrigues, pourrait-il
à la fois survivre, sauvegarder les siens et assurer la pérennité du
royaume ? Comment ne serait-il pas voué à être finalement broyé dans un
engrenage infernal, alors que Catelyn, son épouse, a mis le feu aux
poudres en s'emparant du diabolique nain Tyrion, le frère de la reine ?
La 7 de la page 7: "Les bâtiments que vous voyez furent édifiés par des esclaves qui, ramenés de razzias lointaines, ont tous procédé selon les usages de leurs nations respectives."
A peine le premier tome déposé, voilà déjà le deuxième tome posé sur ma table de nuit. On se replonge, avec délectation, dans les intrigues de Martin. Malgré le chapitrage par personnage, jamais on ne se laisse Ned seul. Il reste dans un coin de notre tête. On sent que la situation dégénère pour lui et que sa loyauté le perdra. On souhaite qu'il s'en sorte indemne. Mais on sait que c'est peu probable. On s'attriste de son sort même quand le chapitre ne le concerne pas. On frémit pour Arya et on commence à entrevoir des personnages que l'on trouve répugnants. Chacun bouge ses pions en fin stratège. Martin emmène son lecteur dans cette aventure où aucun n'est en sécurité. Chaque personnage peut succomber et le lecteur choisit déjà son camp. Stark? Lannister? Pour lesquels serait il prêt à lever l'épée? Martin nous offre une suite impeccable aussi bien pour l'écriture que pour l'intrigue. Prodigieux. Enivrant. Encore...
Le préféré: Eddard Stark.
Le plus détesté: Joffrey Baratheon.
Extrait: "En un éclair affluaient dans sa cervelle toutes les leçons reçues de Syrio Forel. Prompt comme un daim. Silencieux comme une ombre. La peur est plus tranchante qu'aucune épée. Preste comme un serpent. Calme comme l'eau qui dort. La peur est plus tranchante qu'aucune épée. Fort comme un ours. Intrépide comme une louve. La peur est plus tranchante qu'aucune épée. La peur est plus tranchante qu'aucune épée. La poignée de sa latte était gluante de sueur lorsqu'elle atteignit, hors d'haleine, le palier de la tourelle et une seconde, s'y pétrifia: haut? bas? Grimper menait par le pont couvert qui enjambait la petite cour, droit à la tour de la Main, mais on compterait précisément qu'elle eût emprunté cet itinéraire. Ne jamais faire le geste escompté. Elle dévala quatre à quatre le colimaçon qui, à force de tournicoter, débouchait sur l'antre d'un cellier. Empilés sur une hauteur de vingt pieds, des fûts de bière s'y discernaient , panse à panse, à la faveur de la maigre lumière qu'au ras de la voûte diffusaient d'étroits soupiraux. Culs de sac. Point d'autre issue que par la voie d'accès... Mais elle n'osait pas remonter, ne pouvait pas non plus demeurer là. Il lui fallait retrouver Père et l'aviser du get apens. Père la protégerait."