“Notre Château” de Emmanuel Régniez.
Ed. Le Tripode 2016. Pages 141.
Résumé: Un frère et une sœur
vivent reclus depuis des années dans leur maison familiale, qu’ils ont baptisée
« Notre château ». Seule la visite hebdomadaire du frère à la librairie du
centre ville fait exception à leur isolement volontaire. Et c’est au cours de l’une
ces sorties rituelles qu’il aperçoit un jour, stupéfait, sa sœur dans un bus
de la ligne 39. C’est inexplicable, il ne peut se l’expliquer. Le cocon
protecteur dans lequel ils se sont enfermés depuis vingt ans commence à se
fissurer.
On pourrait penser au film Les Autres de Alejandro Amenábar, de Shining de Kubrick. Ou à La Maison des feuilles de Danielewski. En reprenant à son compte l’héritage de la littérature gothique et l’épure de certains auteurs du nouveau roman, Emmanuel Régniez réussit un roman ciselé et singulier, qui comblera les amateurs d’étrange.
On pourrait penser au film Les Autres de Alejandro Amenábar, de Shining de Kubrick. Ou à La Maison des feuilles de Danielewski. En reprenant à son compte l’héritage de la littérature gothique et l’épure de certains auteurs du nouveau roman, Emmanuel Régniez réussit un roman ciselé et singulier, qui comblera les amateurs d’étrange.
La 7 de la
page 7: “Nous ne pouvions pas beaucoup sortir et cette saison était propice aux
rêveries”
Premier
roman de Emmanuel Régniez, “Notre château” est d’une qualité rare pour un
premier roman. Si au début, les répétitions m’ont fait un peu peur, au fil des
pages, je m’y suis faite (parfois même, j’en redemandais…) Elles rythment le
récit et forment un mélodie littéraire assez efficace. Régniez fait le choix de
se concentrer sur l’ambiance de son roman. Les personnages font partie de cette
atmosphère. On reste enfermé dans ce château en leur compagnie. On les trouve
inquiétants, on s’interroge sur qui ils sont réellement. Sont-ils des fantômes
venus nous hanter depuis une époque lointaine, nous racontant l’histoire de
leurs morts mystérieuses? Pourquoi
ne peuvent-ils pas sortir? Quels sont les secrets qu’ils nous cachent.
Véritable
hommage à la littérature angoissante, on ne peut s’empêcher de trouver des
similitudes avec “Nous avons toujours vécu au château” de Shirley Jackson. Les
ambiances se chevauchent et les personnages nous inquiètent par les mêmes
procédés. On se demande où Régniez nous emmène. Quelle douloureuse blessure se
cache derrière les visages blêmes de Véra et d’Octave.
On entre
dans ce château avec plaisir et frissons. On la quitte en gardant la chair de
poule mais en soupirant de déception que cela soit déjà fini. Une envie de ne
pas quitter le château de Régniez nous étreint et on ne souhaite qu’y
retourner. Et vite!
Les amateurs
du genre seront ravis de lire “Notre château” de Emmanuel Régniez. On attend la
suite de cet auteur avec impatience. Beaucoup d’impatience.
Extrait: “Nous avons été tristes. Très tristes. J’ai
pleuré. Véra a pleuré. Nous avons pleuré. Puis est arrivé le jour où l’on cesse
de pleurer, où il n’y a plus de larmes. On ne se sent pas mieux pour autant,
mais on arête de pleurer. Parfois, quelques larmes reviennent. J’ai surpris,
récemment, ma sœur un matin en train de sangloter dans la salle de bain. Elle
n’a pas remarqué ma présence. Je l’ai laissée avec ses larmes. On doit être
seul avec ses larmes.”
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