Ed Grasset (les cahiers rouges) 2015. Pages 570.
Résumé: Catch 22, l'Article 22, est un « attrape-nigaud » qui permet à un
colonel américain d'imposer un nombre de missions sans cesse croissant à
son escadrille de bombardement basée dans une petite île de la
Méditerranée pendant la Seconde Guerre mondiale... Yossaran, héros
tragi-comique de cette épopée burlesque, est décidé à tout tenter pour
sauver sa peau : il estime que sa seule mission, quand il s'envole,
consiste à atterrir vivant. Simuler la folie dans cet univers délirant
lui paraît le meilleur moyen de tirer au flanc. Hélas, l'Article 22
stipule : « Quiconque veut se dispenser d'aller au feu n'est pas
réellement fou. » Cette première oeuvre de Joseph Heller compte parmi
les meilleurs romans américains de l'après-guerre.
La 7 de la page 7: "L'aumônier s'amena le lendemain de l'incendie."
"Catch 22" est un roman bien curieux par bien des côtés. Déjà, c'est un roman de guerre qui n'en est pas un aux premiers abords. Ce roman est drôle tout en restant fondamentalement tragique. Le deuxième (voire troisième) degré est, ici, assez douloureux.
Que cachent ces situations burlesques et ces situations cocasses sinon les atrocités de la guerre? Et c'est dans cet aspect que réside le côté déroutant de "Catch 22". On rit parfois et ensuite on se pose et on se rend compte du tragique de ce qui nous a fait rire.
Si le livre part dans tous les sens, Heller nous livre pourtant une critique acide de la guerre, de son absurdité. L'innocence perdue à jamais pour une guerre absurde qui ne concernait pas ceux qui se sont battus en son nom. Le lecteur se sent comme jeté dans une histoire qui ne l'a pas attendu pour commencer et dont il connaît déjà la fin.
Bien sûr, la plume d'Heller est drolesque au possible et pourtant c'est une véritable tragédie qu'il nous sert. On passe du coq à l'âne, de personnage loufoque à des situations tout aussi absurdes. A-t-on vraiment besoin de sens pour expliquer une guerre absurde. La preuve que non...
Un livre drôlement tragique.
Un livre tragiquement drôle.
Extrait: "En fait, Major, Major devait sa promotion à une machine IBM dotée d'un sens de l'humour presque aussi développé que celui de son père. Quand la guerre éclata, il était encore docile et soumis. On lui dit de postuler pour des cours de cadets d'aviation et il postula, si bien, que dès la nuit suivante, il se retrouva pieds nus dans la boue glacée, à trois heures du matin, face à un sergent du Sud-Ouest, brutal et belliqueux, qui leur déclara qu'il pouvait réduire en bouillie n'importe quel soldat de son peloton et qu'il était prêt à le prouver séance tenante."
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