« La fille d'avant » de JP.
Delaney
Ed Le Livre de Poche 2018. Pages 506.
Titre Original : «The Girl
Before »
Résumé : C’est sans doute la
chance de sa vie : Jane va pouvoir emménager dans une maison
ultra-moderne dessinée par un architecte énigmatique… avant de
découvrir que la locataire précédente, Emma, a connu une fin aussi
mystérieuse que prématurée. À mesure que les retournements de
situation prennent le lecteur au dépourvu, le passé d’Emma et le
présent de Jane se trouvent inextricablement liés dans ce récit
hitchcockien, saisissant et envoûtant, qui nous emmène dans les
recoins les plus obscurs de l’obsession.
La 7 de la page 7 : «Le
propriétaire est un architecte. »
Tout d'abord, qui est JP Delaney ?
Le pseudonyme de Anthony Capella ou encore Tony Strong. A vous de
choisir. Ensuite, « La fille d'avant » est déjà en
cours de production cinématographique sous la direction de Ron
Howard. Et ça, cela peut être un très bon signe comme cela peut en
être un très mauvais avant de commencer sa lecture. Mais comme ce
bouquin m'a été recommandé par une de mes collègues qui, sûre
d'elle, m'a annoncé que « je ne pouvais pas ne pas aimer ».
J'aime les défis, j'ai donc commencé « La Fille d'avant ».
Et elle avait raison. Il faudrait être
particulièrement difficile pour ne pas aimer ce thriller
psychologique. On pourra souligner une lenteur parfois récurrente au
fil des pages, mais personnellement, je n'ai pas vu le temps passer.
Un petit boulet de canon maîtrisé de
main d'expert par Delaney. Deux femmes. Une morte, l'autre en deuil.
La même maison hautement technologique, érigée par un architecte
plus que suspect. La même trame. La même histoire qui se répète.
Mais fondamentalement pas le même récit. Delaney nous prouve avec
efficacité que la même histoire peut être bien différente selon
les personnages que l'on choisit. Et c'est brillant. Le lecteur se
fait balader sans arrêt et cela pour son plus grand plaisir.
L'écriture fluide permet au lecteur de s'imprégner de cette
histoire qui devient de plus en plus complexe, se retrouvant dans
l'impossibilité de relâcher son attention et de continuer à
tourner les pages sans s'arrêter, jusqu'au dénouement final.
Mais au-delà de l'histoire, pourtant
déjà très efficace, ce sont les personnages de Delaney qui font
toute la différence. Emma, Jane, Edward, Simon. Qui sont-ils
réellement ? A qui faire confiance ? Delaney nous offre
des tableaux mouvants de chacun d'entre eux. On ne sait plus où
donner de la tête. Qui croire ? On est bousculé dans nos
certitudes. Qui sont les réelles victimes ? Le bourreau est-il
celui que l'ont croit ? On avance avec délectation dans le
sordide et on en redemande, jusqu'à l'explosion finale qui nous
laisse pantois. On a été pris par surprise et on souhaite à « La
fille d'avant » de connaître le même succès que « La
fille du train ».
Un régal.
Extrait : « Bon, d'accord,
la maison est extraordinaire. Stupéfiante, époustouflante,
incroyable. Les mots ne peuvent pas lui rendre justice. La rue était
trompeuse : deux rangées de grandes maisons quelconques, avec
cette combinaison de brique rouge victorienne et de fenêtres à
guillotine que l'on voit dans tout North London, gravissant la
colline vers Cricklewood comme une ribambelle de figurines découpées
dans du papier à journal, chacune étant la réplique exacte de sa
voisine. Seules les couleurs des portes et des petites fenêtres
au-dessus les différenciaient. »
Je suis contente d'apprendre qu'il va être adaptée, espérant apprécié tout autant le film. Ce qui va être assez difficile vu le coup de coeur que j'ai eu pour ce thriller. Je me suis laissée complètement baladée par l'auteur, par l'histoire de ces deux femmes perdues. Finalement, tout le monde a quelque chose à cacher et presque aucun n'est digne de confiance, j'ai été étonnée par le revirement de certains personnages, je ne l'avais pas vu arriver.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne l'adaptation, j'ai quand même un peu peur quand je vois comment "la fille du train" a été décevant...
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