"Le Corps Exquis" de Poppy Z. Brite
Ed. Au Diable Vauvert 2015. Pages 337.
Titre original: "Exquisite Corpse"
Résumé: Perversion des âmes et poésie du macabre au service d'une des fictions
les plus noires jamais publiées sur les serial killers : sans
concession, choquante, répulsive. Un roman fascinant et extrémiste. Un
livre violent dont aucun lecteur ne sortira indemne.
La 7 de la page 7: "J'ai tenté d'explorer avec des mots les profondeurs de mon âme."
Si vous me dites que "Le Corps Exquis" vous a complètement laissé indifférent, j'aurais quand même beaucoup de mal à vous croire. Que vous ayez totalement détesté, je peux le concevoir, mais "indifférent", non, ce n'est pas possible.
Cette histoire d'amour entre deux serial killer, un jeune garçon obsédé par son ex-amant malade ne peut que répugner ou fasciner. Nécrophilie, cannibalisme, Brite ne nous épargne rien. Une rencontre entre Dahmer et Bundy en somme.
Le texte est brutal et rapide. Brite nous livre, ici, un roman sans concession.
Si l'histoire est sordide, la plume, elle, y est merveilleusement employée. Presque poétique par moment. Ce qui est loin d'alléger l'atmosphère pesante et malsaine du roman. Que du contraire. Cela lui donne une dimension encore plus terrifiante.
"Le corps exquis" est magistral, intelligent, percutant et particulièrement bien écrit. Ce livre se referme en posant plus de questions qu'il ne donne de réponse, laissant le lecteur pantois et essouflé par cette intrigue déroutante. De la grande littérature moderne.
Extrait: "La peine capitale n'a jamais dissuadé les assassins. Même les pires d'entre-nous accueilleraient la mort avec joie. Mais priver un homme du goût de la bière blonde! Je me suis juré de mourir et de rester mort plutôt que de retourner derrière les barreaux."
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