Ed. Le Livre de Poche 2017. Pages 149.
Résumé: « Ce qui est monstrueux n'est pas nécessairement indigne. »
La 7 de la page 7: "Sans cette prédiction de dernière minute, Neville aurait réservé à cet instant un trésor d'effusion."
Avec "Le crime du comte Neville", Amélie Nothomb nous offre une critique acérée du milieu nobiliaire dont elle est issue. Les codes y sont décortiqués et appliqués à chacun des personnages. Si on a une référence, lointaine, à Oscar Wilde, c'est bien un roman de Nothomb que le lecteur tient en main. Le ton est souvent léger alors que les propos sont très loin d'être drôles. La famille Neville est une de ces familles dont la richesse n'est plus qu'apparence. Désargentée, la famille vivote comme elle peut. Le père, le comte de Neville se voit faire une prémonition. Il tente alors tout ce qu'il est possible pour contrecarrer cette prophétie. Il oublie que ce n'est pas nous qui conduisons notre destin. Que ce qui est écrit est irrémédiable. Avec ce roman, Nothomb allie le drôle et le pathétique avec souplesse et dextérité. Un seul bémol, heureusement que le roman est court car il n'aurait probablement pas tenu sur la longueur.
Extrait: "Ce n'était pas un hasard si la garden-party du pluvier constituait le plus important événement mondain des Ardennes belges depuis si longtemps: pendant un dimanche après-midi, il devenait possible de croire que l'on appartenait à un milieu chimérique qui méritait le nom de noblesse que le vers sublime "Ô Saison, Ô château" avait un sens que la vie consistait en une danse pleine d'élégance avec de belles dames mystérieuses dont les pieds menus effleuraient à peine l'herbe des jardins."
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