Ed. Le Livre de Poche 2016. Pages 668.
Résumé: Un serial-killer sévit sur New York. Sur chaque scène de crime, la
police retrouve une clé usb contenant un message qui leur est adressé.
Le point commun entre les victimes : toutes aimaient exposer leur vie
sur internet... Les inspecteurs Bridge, Alves et Morgans se mettent à la
recherche de celui qu'ils nomment " le cyclope ", en raison de la
caméra frontale qu'il utilise pour filmer le calvaire qu'il fait endurer
à ses victimes avant de les mettre à mort. Mais le tueur les observe...
La 7 de la page 7: "Il ne connaissait d'elle que son prénom, inscrit sur le badge qu'elle portait au travail, mai il avait encore en mémoire les sourires charmants qu'elle offrait avec les cafés."
"Play" nous prend par surprise. En effet, au départ, ce n'est pas une affaire gagnée. Le rythme est lent et on a beaucoup de mal à s'intéresser aux personnages et à l'histoire. Le chapitrage du tueur est pourtant assez intéressant et bien exploité. Mieux géré, il permet au lecteur de rester en connexion avec l'histoire.
Là où le tueur semble complexe, les policiers sont trop prévisibles, trop clichés, partageant des dialogues bateau qui ne permettent aucune identification. Mais cela ne dure que quelques chapitres. Parisot semble trouver son rythme et ses personnages s'intègrent de plus en plus dans une intrigue qui interpelle. Et soudain, l'histoire s'emballe et "Play" devient un page-turner efficacement redoutable. Et jusqu'à la fin, le roman va garder ce rythme impressionnant. Le projet est simple mais efficace: un tueur utilise notre image, ce qu'on en fait pour assouvir ses sombres besoins meurtriers. On se sent soi-même en danger, sans s'en rendre compte.
Ce roman est violent. On assiste à de nombreuses scènes de torture, très explicites. On pourrait se demander si cette violence est nécessaire. Et la réponse est oui. Elle l'est afin de bien entrer dans l'esprit du tueur.
Et c'est justement là que réside la plus grosse déception de "Play". Le mobile du tueur est très très faible. Très décevant. S'engloutir six cents pages pour une fin aussi facile est un peu dommage. Si cela n'enlève rien à l'efficacité du roman, cela reste quand même un gros point faible. Mais que cela ne gâche pas votre plaisir de lecture car "Play" reste un roman agréable à lire.
Extrait: "Paustin s'était relevé d'un coup, manquant de trébucher sur une des pieds du bureau et perdant son sourire aussi vite qu'Alves avait perdu son calme. Il resta sur la défensive, sentant l'adrénaline parcourir son corps. Ses jambes tremblaient malgré lui... Les autres flics observaient la scène avec un sourire en coin. Alves avait calmé Paustin d'un seul regard assassin. Un uppercut oculaire."
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