mardi 24 novembre 2015

"Rebecca" de Daphné du Maurier

"Rebecca" de Daphné du Maurier
Ed. Le Livre de Poche 1985. Pages 410.

Résumé: Sur Manderley, superbe demeure de l'ouest de l'Angleterre, aux atours victoriens, planent l'angoisse, le doute : la nouvelle épouse de Maximilien de Winter, frêle et innocente jeune femme, réussira-t-elle à se substituer à l'ancienne madame de Winter, morte noyée quelque temps auparavant ? Daphné du Maurier plonge chaque page de son roman - popularisé par le film d'Hitchcock, tourné en 1940, avec Laurence Olivier et Joan Fontaine - dans une ambiance insoutenable, filigranée par un suspense admirablement distillé, touche après touche, comme pour mieux conserver à chaque nouvelle scène son rythme haletant, pour ne pas dire sa cadence infernale. Un récit d'une étrange rivalité entre une vivante - la nouvelle madame de Winter - et le fantôme d'une défunte, qui hante Maximilien, exerçant sur lui une psychose, dont un analyste aurait bien du mal à dessiner les contours avec certitude. Du grand art que l'écriture de Daphné du Maurier, qui signe là un véritable chef-d’œuvre de la littérature du XXe siècle, mi-roman policier, mi-drame psychologique familial bourgeois.

La 7 de la page 7: "Il y a des gens qui lisent des guides pour le plaisir d'imaginer d'impossibles voyages." 

J'ai lu ce livre il y a déjà un petit moment. Par une soirée glacée d'automne, j'ai décidé de le relire. La construction narrative de du Maurier est aussi saisissante que dans mon souvenir. On emménage à Manderley en même temps que la protagoniste. On en découvre les coins et les recoins. On frissonne au contact de madame Danvers. Mon souvenir ne m'avait donc pas trompée, "Rebecca" est toujours bien ce très bon roman, digne successeur de l'ère Victorienne. 
Certes, on ne peut s'empêcher de soupirer à la naïveté de la protagoniste. Les pièges sont gros comme des maisons. Mais on aime l'ambiance de ce manoir anglais et l'aura qui entoure Rebecca. 
Allez, on en redemande! Du coup, on va se regarder le film parce que il fait quand même bien pourri dehors! (Et il faut dire que le film est particulièrement bien fait, mais ça, c'est encore une autre histoire.) 

Extrait: "Il ne m'appartenait pas du tout, il appartenait à Rebecca. Elle était toujours dans la maison, comme Mrs Danvers l'avait dit, elle était dans cette chambre de l'aile ouest, elle était dans la bibliothèque, dans le petit salon, dans la galerie au dessus du hall. Même dans le petit vestiaire où pendait son imperméable. Et dans le jardin, et dans les bois, et dans la maisonnette en pierre sur la plage. Ses pas résonnaient dans le corridor, son parfum traînait dans l'escalier. Les domestiques continuaient à suivre ses ordres, les plats que nous mangions étaient les plats qu'elle aimait. Ses fleurs préférées remplissaient les chambres. Rebecca était toujours Mme de Winter. Je n'avais rien à faire ici."  

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