"Confessions d'un barjo" de Philip K. Dick
Ed. J'ai Lu 2014. Pages 346.
Titre Original: "Confessions of a crap artist"
Résumé: Jack Isidore a des théories fumeuses sur tout et une collection d'objets
aussi farfelus qu'excentriques. Ce garçon est si inadapté à la réalité
que, lors de leur déménagement dans la banlieue de Los Angeles, sa sœur
Fay et son beau-frère Charley Hume se sentent obligés de l'héberger.
Mais sous le regard de Jack, le vernis de la famille modèle se craquelle
vite pour laisser exploser au grand jour les névroses de ses deux
tuteurs... Entre paranoïa et amour fou, le génie de la science-fiction,
Philip K. Dick, explore cette fois-ci un autre univers : la nébuleuse
chaotique du mariage et de ses faux-semblants. Une histoire dans
laquelle le plus " barjo " n'est certainement pas celui que l'on
croit...
La 7 de la page 7: "Même si ce boulot n'a rien de très rémunérateur, je trouve assez amusant de deviner l'ancien motif de la bande de roulement; il arrive qu'il se distingue à peine."
"Confessions d'un barjo" est un livre qui m'a prise par surprise. Au départ, je pensais que je n'allais pas aimer tant ce roman avait l'air bizarre. Mais, de fil en aiguille, je me suis laissée prendre au jeu. Chaque personnage a un côté complètement barré. Le barjo n'est pas forcément celui qu'on croit. Là où je pense que Dick a fait une prouesse littéraire, c'est qu'après discussion avec d'autres lecteurs de ce roman, chacun avait un barjo différent. Preuve s'il en est que chacun d'entre nous a un petit côté barré et se reconnaît un peu dans un des personnages. Et donc, forcément, le personnage du barjo change de costume. L'écriture est agréable et absolument pas poussive. On tourne les pages avec conviction et on croit en l'histoire, complètement loufoque servie par Dick.
On passe un très bon moment et en plus, cela nous permet de réfléchir en même temps à notre conception idéologique de certaines valeurs. Au final, on est tous le barjo de quelqu'un d'autre, non?
Extrait: "Elle donnait l'impression de quelqu'un de dur, d'adroit sur le plan matériel, alors que dans certaines situations, elle s'apparentait à une adolescente: rigide, pétrie d'attitudes petites-bourgeoises antédiluviennes, incapable de réfléchir par elle-même, qui en revenait aux vieux principes victimes de ce que lui avait enseigné sa famille, choquée par ce qui choquait tout le monde, désireuse de ce que les autres désiraient en général. Elle voulait un foyer, un mari, et l'idée qu'elle se faisait d'un mari c'était un homme qui gagnait une certaine somme, qui mettait la main à la pâte côté vaisselle, jardin... Les conceptions véhiculées par les caricatures des suppléments du dimanche. Ce vaste monde omniprésent d'une vie de famille bourgeoise- perspective issue de la couche sociale la plus ordinaire et qui se transmettait de génération en génération. Malgré ses outrances langagières."
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