"Le Cimetière de Prague" de Umberto Eco.
Ed. Grasset 2011. Pages 551.
Titre Original: "Il Cimitero di Praga"
Résumé: Trente ans après Le Nom de la rose, Umberto Eco nous offre le grand
roman du XIXème siècle secret. De Turin à Paris, en passant par Palerme,
nous croisons une sataniste hystérique, un abbé qui meurt deux fois,
quelques cadavres abandonnés dans un égout parisien. Nous assistons à la
naissance de l'affaire Dreyfus et à la création de l'évangile
antisémite, Les Protocoles des sages de Sion. Nous rencontrons aussi des
jésuites complotant contre les francs-maçons, des carbonari étranglant
les prêtres avec leurs boyaux. Nous découvrons les conspirations des
renseignements piémontais, français, prussien et russe, les massacres
dans le Paris de la Commune où l'on se nourrit d'illusions et de rats,
les coups de poignard, les repaires de criminels noyés dans les vapeurs
d'absinthe, les barbes postiches, les faux notaires, les testaments
mensongers, les confraternités diaboliques et les messes noires...
Les ingrédients sont donc réunis pour faire de ce savoureux feuilleton un diabolique roman d'apprentissage. Tout est vrai ici, à l'exception de Simon Simonini, protagoniste dont les actes ne relèvent en rien de la fiction mais ont probablement été le fait de différents auteurs. Qui peut, cependant, l'affirmer avec certitude ? Lorsque l'on gravite dans le cercle des agents doubles, des services secrets, des officiers félons, des ecclésiastes peccamineux et des racistes de tous bors, tout peut arriver...
Les ingrédients sont donc réunis pour faire de ce savoureux feuilleton un diabolique roman d'apprentissage. Tout est vrai ici, à l'exception de Simon Simonini, protagoniste dont les actes ne relèvent en rien de la fiction mais ont probablement été le fait de différents auteurs. Qui peut, cependant, l'affirmer avec certitude ? Lorsque l'on gravite dans le cercle des agents doubles, des services secrets, des officiers félons, des ecclésiastes peccamineux et des racistes de tous bors, tout peut arriver...
La 7 de la page 7: "Ils ont pris sérieux un moine glouton et luxurieux comme Luther (peut-on épouser une moinesse?) pour la seule raison qu'il a ravagé la Bible en la traduisant dans leur langue."
Dans "Le Cimetière de Prague" de Eco, il y a différents niveaux de lecture en fonction des personnages qui s'expriment. On s'attardera surtout sur celui de Simonini car il a le récit le plus central. De plus, ce récit-là est nettement supérieur aux autres. Le reste du récit est parfois trop confus pour qu'on puisse réellement s'y attarder. Et c'est justement la critique que l'on peut faire à cet Eco. Il est inégal et parfois trop confus pour que le lecteur n'ai pas envie de décrocher. Or cela serait dommage d'abandonner "Le Cimetière de Prague" car c'est, certes, un roman exigeant mais c'est surtout un roman intelligent. Sur fonds historiques, Eco nous propose Simonini comme personnage principal. Il nous offre cet être abject qu'on ne peut que détester. Eco aborde la montée de l'antisémitisme et il le fait de façon magistrale. Son roman est efficace. Ce n'est certainement pas son meilleur roman mais il permet au lecteur de descendre dans les méandres de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus atroce. La plume est exigeante et le texte demande de la concentration, comme souvent chez cet auteur. Mais il en vaut la peine, juste pour avoir le privilège de passer quelques pages en compagnie de Freud et de Dumas. Encore un roman qui nous fera regretter longtemps la mort de son auteur.
Extrait: "Depuis que ce Gobineau a écrit sur l'inégalité des races, on a l'impression que si quelqu'un médit d'un autre peuple, c'est parce qu'il juge le sien supérieur. Moi, je n'ai pas de préjugés. Depuis que je suis devenu français (et je l'étais déjà à moitié du côté de ma mère) j'ai compris combien mes nouveaux compatriotes étaient paresseux, arnaqueur, rancuniers, jaloux, orgueilleux sans bornes au point de penser que celui qui n'est pas français est un sauvage, incapables d'accepter des reproches. Cependant, j'ai compris que pour amener un français à reconnaître une tare dans ses engeances, il suffit de lui dire du mal d'un autre peuple, comme par exemple "nous les polonais, nous avons ce défaut ou cet autre défaut" et, puisqu'ils ne veulent être à nul autre seconde, fût-ce dans le mal, aussitôt il réagissent avec un "oh non, ici, en France, nous sommes pires." et allez zou de déblatérer contre des Français, jusqu'au moment où ils se rendent compte que tu les as pris au piège."
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