Folio 1999. Pages 95.
Résumé: GARCIN : - Le bronze...
(Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses.
(Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous nous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril ... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de grill : l'enfer, c'est les Autres.
(Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n'êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses.
(Il rit.) Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous nous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril ... Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de grill : l'enfer, c'est les Autres.
La 7 de la page 7: "Garcin: J'aurais du m'en douter."
"Huis clos" possède un côté assez rébarbatif du au fait que cette pièce est trop souvent imposée aux jeunes (trop jeunes) élèves de secondaire, à un âge où il est assez difficile d'appréhender le brio de cette pièce. Trois personnages enfermés dans une pièce: Garcin, Estelle et Inès. Si au début, on ne sait pas trop ce qu'il se passe, on comprend vite que ces trois personnages sont, en fait, morts et qu'ils en sont au début de leurs enfers. Au départ, les personnages, surtout Garcin gardent des attitudes très "vivantes" comme un certain matérialisme:
"Garcin: (...) pas de lit non plus. Car on ne dort jamais, bien entendu? "
Chacun des personnages va entrer dans la pièce, chacun à son tour. Lorsqu'entre Inès, elle méprend Garcin pour le bourreau. Erreur, qui en fait, se révèlera ne pas en être une.
"Inès: C'est tout ce que vous avez trouvé? La torture par l'absence? Eh bien, c'est manqué. Florence était une petite sotte et je ne la regrette pas.
Garcin: Je vous demande pardon: pour qui me prenez-vous?
Inès: Vous? Vous êtes le bourreau."
Au début, aucun d'entre eux n'accepte réellement sa condition de mort. Ils le comprennent sans pour autant le comprendre totalement.
"Estelle: Oh! Cher monsieur, si seulement vous vouliez bien ne pas user de mots si crus. C'est... C'est choquant. Et finalement, qu'est-ce que ça veut dire? Peut-être n'avons-nous jamais été si vivants. S'il faut absolument nommer cet... état de chose, je propose qu'on nous appelle des absents, ce sera plus correct. Vous êtes absent depuis longtemps."
Et si les personnages n'ont pas grand chose en commun, on va vite découvrir que chacun d'entre eux est intimement lié aux autres: ils se mentent les uns les autres comme ils se mentent à eux-mêmes.
Passons sur les thèmes tertiaires de la pièce pour se concentrer sur le vrai propos de la pièce. Chacun des personnages est le bourreau d'un autre, en mouvement perpétuel. C'est Garcin qui résume le mieux la situation.
"Garcin: (...) Aucun de nous ne peut se sauver seul; il faut que nous perdions ensemble ou que nous nous tirions d'affaire ensemble."
Or ils vont passer leur temps et surtout leur éternité commune à se renvoyer la balle et en arrivent à cette splendide réplique connue de tous:
"Garcin: (...) Avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent... (...) Alors c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... (...) L'enfer, c'est les autres."
Une pièce qu'il est très intéressant de relire une fois plus vieux. Une vrai réussite.
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