“La fille du train”
de Paula Hawkins.
Ed. Sonatine 2015
Pages 379.
Titre Original: “The
Girl on the train”
Résumé: Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois
par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi.
Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors
d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle
la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit
derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine
parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant
qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste
un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason
à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel,
bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le
sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard,
c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La
jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…
La 7 de la page 7:
“Chaque jour, je me dis de ne pas regarder et , chaque jour, je regarde.”
Je vais être très
honnête avec vous. J’ai recommandé ce livre à bon nombre de clients alors que
ce roman traînait dans ma PAL depuis au moins huit mois. Sans mentir, les
retours étaient très bons. Donc je ne prenais pas de grands risques à le
recommander (et en travaillant dans une librairie aéroporturaire, il y a quand
même peu de chance que les clients reviennent pour m’en coller une si ils n’ont
pas aimé...)
Mais au bout du
compte, je l’ai quand même lu cette fameuse “Fille du train”. Et une seule
chose me saute à l’esprit: j’ai vraiment bien fait de le recommander à autant
de gens.
Non seulement les
personnages sont bien écrits, mais ils sont surtout authentiques. Ils ont leurs
qualités mais ils sont surtout définis par leurs défauts. Ils ne sont pas
vraiment attachants. Surtout pas. Il faut pouvoir se distancier d’eux pour
s’imaginer dans ce train aux côtés de la protagoniste.
C’est surtout
l’intrigue qui est magnifiquement exécutée. On part d’une idée assez simple.
Une femme. Un train. Un fantasme. Un drame.
Et de fil en
aiguille, la paranoïa s’installe. Que s’est-il passé? Quelle est l’implication
de Rachel? Est-elle vraiment impliquée? On entre dans un huis clos ouvert. On
tourne les pages avec avidité. On en redemande à chaque chapitre. On veut
savoir. Pire, comme Rachel, on a besoin de savoir.
Si il y a parfois
quelques longueurs, la fin parfaitement maîtrisée et conduite par des
personnages remarquables rachète toutes les petites imperfections, bien
mineures avouons-le, de cette “Fille du train”. A lire au plus vite, dans un train ou ailleurs.
Extrait:”Dans mon malheur, je me suis sentie très
seule. Je me suis isolée, alors j’ai bu, un peu, puis un peu plus, et ça m’a
rendue plus solitaire encore, parce que personne n’aime passer du temps avec
une soûlarde. J’ai bu et j’ai perdu, j’ai perdu et j’ai bu. J’aimais mon
travail, mais je n’avais pas non plus un métier passionnant, et même si ça
avait été le cas... Soyons francs, encore aujourd’hui, la valeur d’une femme se
mesure à deux choses: sa beauté et son rôle de mère. Je ne suis pas belle, et
je ne peux pas avoir d’enfant. Je ne vaux rien. Je ne peux pas dire que mes
problèmes d’alcool ne viennent que de tout cela. Je ne peux pas les mettre sur
le compte de mes parents ou de mon enfance, d’un oncle pédophile ou d’une
terrible tragédie. C’est ma faute. Je buvais déjà, de toute façon, j’ai
toujours aimé boire. Mais je suis devenue plus triste, et la tristesse, au bout
d’un moment, c’est ennuyeux –pour la personne qui est triste et pour tout ceux
qui l’entourent. Puis je suis passée de quelqu’un qui aime boire à alcoolique,
et il n’y a rien de plus ennuyeux que ça.”
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