“Ne tirez pas sur
l’oiseau moqueur” de Harper Lee.
Ed. Grasset 2015.
Pages 461.
Titre Original: “To
kill a mockingbird”
Résumé: Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression,
Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et
rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir
violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.
La 7 de la page 7: “Si vous avez besoin que je
vous lise quelque chose.”
Quand j’ai appris que
“Ne tuez pas l’oiseau moqueur” allait enfin avoir une suite, j’ai décidé de le
relire. En français cette fois. En effet, je l’avais déjà lu, bien des années
auparavant, en anglais. Ce livre m’avait profondément touché et j’avais trouvé
la plume particulièrement envoûtante. J’ai donc relu ce roman en français afin
d’être prête pour la suite. C’est donc l’occasion de vous offrir une chronique
sur ce pilier de la littérature américaine. Car c’est bien de chef-d’œuvre
dont on parle quand on cite “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur”. Récit sur l’enfance plus que sur la cause afro-américaine, “Ne tirez pas
sur l’oiseau moqueur” nous fait rencontrer Scout, une enfant du Sud qui vit sans trop se poser de questions
jusqu’au moment où son père, Atticus Finch, décide de défendre un homme noir
accusé du viol d'une femme blanche. Là, ses certitudes s’ébranlent, elle est
confrontée au monde, pas toujours joli, des adultes. Scout ne voit pas de
réelle différence entre les races et elle ne comprend pas pourquoi cette petite
ville d’Alabama est en émoi face à ce procès. Pourquoi tant de gens en veulent
à son père alors qu’il ne fait que son travail? Elle est confrontée aussi à
l’adolescence de son frère, complice de toujours qui est en train de changer et
prend ses distances avec cette petite sœur envahissante. Mais éluder la
question afro-américaine serait trop facile. Car “Ne tirez pas sur l’oiseau
moqueur” est aussi un pamphlet contre le racisme. On ne doute pas une seule
seconde de l’innocence du client d’Atticus. On s’enfonce dans ce Sud du début
du Xxème siècle avec envie et en même temps dégoût. Envie des paysages et de
ces gens à la chaleur qui leur colle à la peau mais également de dégoût envers
leurs idées racistes et leurs
agissements parfois criminels. Mais comme Scout, on se fait rappeler à l’ordre
par Atticus qui nous explique qu’on ne peut juger sans savoir, car cela serait
réagir comme ceux que l’on méprise. “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” est un
grand roman, un récit époustouflant et une plume implacable. Un chef-d’œuvre,
tout simplement.
Extrait: “Elle avait sa propre vision du monde, bien
différente de la mienne, peut-être... Je t’ai déjà dit que si tu n’avais pas
perdu ton sang froid, je t’aurais quand même envoyé lui faire la lecture. Je
voulais que tu comprennes quelque chose grâce à elle, que tu vois ce qu’est le
vrai courage, au lieu de t’imaginer que c’est un homme un fusil à la main. Le
courage, c’est savoir que tu pars battu , mais d’agir quand même et d’aller
jusqu’au bout. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver. Mrs Dubose a gagné,
forte de ses quarante-cinq kilos. Ainsi qu’elle l’entendait, elle est morte
sans rien devoir ni à quelqu’un ni à quelque chose. C ‘était la personne la
plus courageuse que j’ai connue.”
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