mardi 13 décembre 2016

"Les Apparences" de Gillian Flynn

"Les Apparences" de Gillian Flynn. 
Ed. Sonatine 2012. Pages 570. 
Titre Original: "Gone Girl" 

Résumé: « À quoi penses-tu ? Comment te sens-tu ? Qui es-tu ? Que nous sommes-nous fait l’un à l’autre ? Qu’est-ce qui nous attend ? Autant de questions qui, je suppose, surplombent tous les mariages, tels des nuages menaçants. »
Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari Nick, propriétaire d’un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Nick découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. Quelque chose de grave est arrivée. Après qu’il a appelé les forces de l’ordre pour signaler la disparition d’Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d’un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Nick ne tarde pas à devenir un suspect idéal. Alors qu’il essaie désespérément, de son côté, de retrouver Amy, il découvre qu’elle aussi cachait beaucoup de choses à son conjoint, certaines sans gravité et d’autres plus inquiétantes. Si leur mariage n’était pas aussi parfait qu’il le paraissait, Nick est néanmoins encore loin de se douter à quel point leur couple soi-disant idéal n’était qu’une illusion.

La 7 de la page 7: "Quand je lui ai demandé comment elle avait pu penser que sa version était lointainement, possiblement, vaguement correcte, elle m'a expliqué qu'elle avait toujours cru que la nana dans la chanson aimait vraiment le mec parce qu'elle mettait son chapeau sur l'étagère du dessus." 

Il y a certains livres qu'on ouvre, comme ça, au hasard d'un quatrième de couverture alléchant et qu'on  ne referme qu'à l'aube même si on ne travaille que dans quelques heures. "Les Apparences" de Gillian Flynn fait partie de ces romans. Les personnages, attachants au début, deviennent de plus en plus sombres. On se base sur leurs "apparences" les concevoir. On croit connaître une situation mais, évidemment, on se trompe car tout n'est effectivement qu'apparences dans ce livre. On se fourvoie du début à la fin. Et c'est justement là que réside l'originalité de ce roman. Dès le départ, le lecteur prend en considérations des faits et ne pense même pas à les mettre en question. Flynn nous emmène là où on ne pensait pas aller. Elle bouscule nos certitudes. On commence à douter de tous et de tout. Le lecteur qui aime les thrillers est parfois déçu par ses lectures (en règle générale, parce qu'il en attend trop de l'intrigue) mais il continue pour tomber sur des romans comme "Les Apparences". C'est, en effet, un petit bijou du genre, une pépite de suspens, un page-turner d'une efficacité effrayante. Un excellent livre pour passer quelques heures sous tension. 

Extrait: "J'aimerais bien qu'on me baise correctement. Ma vie sentimentale semble tourner autour de trois types d'hommes: des types BCBG de l'Ivy League qui s'imaginent qu'ils vivent un roman de Fitzgerald; des boursicoteurs gominés de Wall Street avec des dollars dans les yeux, les oreilles, la bouche; des garçons sensibles et intelligents qui sont tellement conscients qu'on dirait que toute leur vie est une plaisanterie fine. Les héros fitzgéraldiens, si je puis dire, ont tendance à être efficaces au lit, beaucoup de bruit et de gymnastique pour fort peu de résultats. Les financiers sont plein de rage, et mous.Les garçons sensibles baisent comme s'ils étaient en train de composer un morceau de math-rock: une main qui grattouille par ici, un doigt qui improvise une ligne de basse sympa... Je suis une vraie salope, pas vrai?"