mardi 21 mars 2017

"Mort un dimanche de pluie" de Joan Aiken

"Mort un dimanche de pluie" de Joan Aiken.
Ed. Rivages 1986. Pages 150.
Titre Original: "Death on a rainy sunday"

Résumé: Mais il plut tous les dimanches cet été-la. D'ailleurs, il plut presque tous les jours. Pour Jane, ce fut l'été de la peur. Un couple étrange envahit sa vie, son mari devint distant et inquiet, ses enfants tombèrent malades, le chat mourut dans un piège à lapins... La terreur s'installa peu à peu, jusqu'à l'explosion finale.

La 7 de la page 7: "Elle se demanda si elle devait prendre Donald." 

"Mort un dimanche de pluie" est un roman court mai diablement efficace. Ce texte transpire le pathétique. Jane, le personnage principal, a un côté assez triste. Elle n'est pas heureuse avec son mari. Une mélancolie plane sur le récit. Une certaine forme de poésie dans le choix des mots permet aux lecteurs de ne pas être brusqués. Jane nous fait de la peine, coincée dans ce mauvais mariage. Et sans que le lecteur ne s'en rende compte, la tension monte entre Jane et son mari. Le déclencheur est le couple McGregor. Le lecteur réalise très vite que quelque chose cloche dans ces deux personnages. Ils sont l'élément perturbateur d'une situation déjà précaire. L'histoire vacille et s'accélère. Le récit devient de plus en plus haletant et la tension monte à son paroxysme jusqu'à ce que Jane découvre la vérité. Elle vit dans le mensonge depuis des années et lorsque la vérité éclate, elle ensevelit tout sur son passage jusqu'à la tragédie finale. Un bon roman à lire un dimanche de pluie. 

Extrait: "A cinq heure du soir, bien que ce fût l'été, le ciel gris était si bas que Jane alluma toutes les lumières. C'était idiot, mais la maison lui paraissait vulnérable et menacée dans le crépuscule précoce. Elle mit un disque de comptines pour Caroline. La salle de séjour, avec ses rideaux écrus, sa moquette claire et ses murs verts Nil avait un air d'aquarium, renforcé par la vue des hautes herbes trempée de pluie derrière les portes-fenêtres. Jane n'aurait pas été surprise de voir passer des poissons. Elle monta au premier et entreprit de vérifier ce qui lui restait de sa garde-robe de bureau, des robes vieilles de cinq ans, toutes à la mauvaise longueur, des vestes qui étaient trop neuves, car pas assez portées, par rapport aux jupes qui étaient censées aller avec. La pluie frappait sans discontinuer la fenêtre de la chambre: les arbres de l'allée étaient fouettés comme des fléaux dans la pluie et le vent; on ne pourra jamais tondre la pelouse tant qu'il fera ce temps, se dit Jane."