mercredi 30 novembre 2016

"Le Trône de fer: L'ombre Maléfique" (tome 4) de George R.R. Martin

"Le Trône de Fer: L'Ombre Maléfique" (tome 4) de George R.R. Martin. 
Ed. J'ai Lu 2009. Pages 352. 
Titre Original: "A Clash of Kings" 

Résumé:  Plongé dans le chaos, le royaume des sept Couronnes est en proie à une formidable pandémie de violence. Les héritiers du souverain défunt se disputent le trône dans d'âpres et sanglants combats. Et les puissants seigneurs, ralliés aux diverses causes, négligent tout égard pour le peuple, qui supporte souffrances et famine. Les ennemis jurés Catelyn et Tyrion fourbissent chacun leurs armes. Catelyn Stark rejoint Renly Baratheon, à la tête des forces de Hautjardin et Accalmie, tandis que Tyrion Lannister ourdit de nouvelles alliances et prépare Port-Réal à repousser le futur siège. Mais un nouveau péril se profile : une ombre plane, frappe les rois et renverse les citadelles...

La 7 de la page 7: "Ils comprirent enfin." 

Si le troisième tome du "Trône de Fer" manquait un peu d'action, le tome suivant tombe dans le même schéma à une exception près: le quatrième tome "L'Ombre Maléfique" connaît plus d'action mais surtout ce tome nous donne l'impression d'être une cocotte minute. A chaque chapitre, l'équilibre, précaire, semble vouloir s'effondrer. Ici, on est moins dans la stratégie, mais pas encore dans l'action. Et pourtant, le lecteur reste sur le qui vive à longueur de lecture. Il attend le pion qui fera chuter l'échiquier. Chacun dans sa contrée semble être apte à faire chuter cet équilibre, être le déclencheur d'une révolte sans précédent. Et pendant que le lecteur reste en apnée, Martin continue de jouer avec les nerfs des lecteurs. Là où ces derniers pensent que l'action va changer la donne, c'est ailleurs et sans prévenir que l'intrigue avance. Mais au-delà de cette intrigue bien construite, ce sont surtout les personnages qui sont à épingler dans ce tome. Ils se dessinent de plus en plus, leurs évolutions sont de plus en plus marquées. Il est vraiment temps pour le lecteur de choisir son camp. Aux côtés de qui compte-il frémir? Les Stark? Les Lannister? Les Baratheon? Qui est son Roi légitime? Qui est son traître? Qui est son allié? La révolte gronde et le lecteur n'en peut plus, il veut connaître la suite. Inlassablement. 
Le préféré: Tyrion Lannister. 
Le plus détesté: Stannis Baratheon. 

Extrait: "Des os, songea Catelyn. Ceci n'est pas Ned, ceci n'est pas l'homme que j'aimais, le père de mes enfants. Il avait les mains jointes sur la poitrine, des doigts de squelette reployés sur la garde d'une épée quelconque, mais ce n'étaient pas les doigts ni les mains de Ned, si vigoureux, si débordants de vitalité. On avait revêtu les os du surcot de Ned, c'était bien le beau velours blanc frappé du loup-garou à hauteur du cœur, mais il ne subsistait rien de la chair tiède sur laquelle tant et tant de nuits elle avait reposé sa tête, rien des bras qui m'avait étreinte. On avait beau rattacher la tête au torse par un beau fil d'argent, rien ne ressemble à un crâne comme un autre crâne, et, dans ces cavités vides, elle cherchait vraiment les prunelles gris sombre de son seigneur, ces prunelles qui pouvaient avoir la douceur des brumes ou la dureté de la pierre."

"La vérité sur l'affaire Harry Quebert"

"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker.
Ed. De Fallois Poche 2014. Pages 859.

Résumé: À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

La 7 de la page 7: "Mais rien de bon." 

Quand on ouvre la brique de Joël Dicker, "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", on ne s'attend pas à être happé dans ce roman particulièrement brillant. Dicker parvient à nous livrer un roman intelligent et très bien construit dont le lecteur ne se lasse pas une seule seconde de ses 859 pages. Dicker nous offre un tour de force convaincant et délicieux en mêlant plusieurs genres. "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" est, d'abord, un roman policier. Qui a tué Nola? Pourquoi? Mais ce serait réducteur de ne parler que de l'aspect "enquête" de ce roman. En effet, d'une certaine manière, c'est aussi un roman d'amour. Un amour malsain entre un trentenaire et une jeune fille de quinze ans. Et finalement, Dicker nous offre un exercice de style réussi en mêlant à tout cela les peurs d'un écrivain effrayé de ne plus en être un. 
Si certains se laissent impressionner par le nombre de pages, pour "La vérité sur l'affaire Harry Quebert', il n'y a pas d'inquiétude à avoir car ces 859 pages se lisent avec une facilité déconcertante. Les personnages sont fouillés et crédibles. L'intrigue nous brouille et nous embrouille jusqu'au dénouement final, jusqu'à la dernière page. Dicker maîtrise fiction et sème le trouble dans l'esprit du lecteur. Et si au final, on lisait le troisième roman de Marcus et non le roman de Dicker? Les rebondissements sont brillamment utilisés. Le lecteur est dans l'attente de la vérité et dès qu'il croit la toucher du doigt, Dicker change son fusil d'épaule et nous emmène ailleurs. Époustouflant. A lire. Vite.  

Extrait: "Les jeudis, Jared et moi ne manquions jamais le cours de l'un des personnages centraux de l'université: l'écrivain Harry Quebert. C'était un homme très impressionnant, par son charisme et sa personnalité, un enseignant hors normes, adulé par ses élèves et respecté par ses pairs. Il faisait la pluie et le beau temps à Burrows, tout le monde l'écoutait et se ralliait à ses avis, non seulement parce qu'il était Harry Quebert, la plume de l'Amérique, mais parce qu'il en imposait, par sa large stature, son élégance naturelle et sa voix à la fois chaude et tonnante. Dans les couloirs de l'université et dans les allées du campus, tout le monde se retournait sur son passage pour le saluer."

"Projet Faille: Bienvenue à l'institut" de Benoît Barker

"Projet Faille: Bienvenue à l'institut" de Benoît Barker. 
Autoédité 2016. Epub. 

Résumé: Que feriez-vous si, du jour au lendemain, vous vous retrouviez dans une école ressemblant plus à une prison qu'à un établissement scolaire ? Une école où l’échec signifie au mieux, la mort, au pire... non, mieux vaut ne pas parler du pire. Florian va le découvrir. Entre les faux semblants et la surveillance constante, parviendra-t-il à fuir cet endroit mystérieux avant qu'il ne soit trop tard ? Et surtout, supportera-t-il la terrible vérité cachée derrière les murs de l'Institut ?

La 7 de la page 7: "L'infime mouvement de sa bouche craquela ses lèvres desséchées."

Avec son premier roman "Projet Faille: Bienvenue à l'institut", Benoît Barker nous offre un roman jeunesse original et assez bien ficelé. On se prend d'affection pour ces personnages qui ne savent pas très bien ce qui leur arrive. On se pose les mêmes questions que ces jeunes enfermés dans cet institut aux pratiques plus que douteuses. Où est on?
Si l'écriture  est parfois un peu forcée pour le lecteur et les tournures de phrases parfois un peu trop faciles, on pardonnera ces quelques défauts pour se concentrer sur une idée assez intéressante. Où se trouvent ces personnages? Et surtout pourquoi? On anticipe et on s'étonne d'une fin qu'on ne voyait pas arriver. Le lecteur se laisse embarquer dans sa lecture et se laisse porter par une histoire bien organisée et originale. 
Un bon roman jeunesse qui tape juste et bien. Un auteur, auto-édité, à qui on souhaite une bonne continuation et qu'on aura plaisir à retrouver. 

Extrait: "Une main agrippée à l'armature de son lit, Florian entreprit de se relever. Ses articulations craquèrent sous l'effort, comme s'il n'était qu'une vieille machine rouillée à cours de graisse. L'impression de pouvoir sentir chacun de ses muscles frotter contre ses os lui donna envie de vomir, mais rien ne sortit, ce qui s'avéra être encore plus désagréable que de vomir tout court." 

jeudi 24 novembre 2016

"Délivrances" de Toni Morrison

"Délivrances" de Toni Morrison. 
Ed. Christian Bourgeois 2015. Pages 197. 
Titre Original: "God Help the Child" 

Résumé: L'histoire de Lula Ann Bridewell, enfant maltraitée, qui a fait un faux témoignage pour plaire à sa mère et passe sa vie à essayer de se racheter en combattant le racisme.

La 7 de la page 7: "De légers tirs de balles aux fenêtres, suivis de filets d'eau cristalline." 

"Délivrances" fait partie de ces romans qu'on ouvre un peu par hasard et qui vous met une gifle colossale. Non seulement les personnages sont intéressants et bien construits mais, en plus, la plume est superbe, envoûtant. Dans ce récit décalé, on passe d'un personnage à l'autre en gardant le même sujet: le racisme et se trouver soi même à travers les autres. Chaque personnage est un emblème différent du même combat. Morrison jongle avec ses personnages avec brio. Un texte fort, violent et pourtant d'une délicatesse subtile. Un livre sur la différence. Un livre sur l'enfance qui engendre l'adulte. On assiste à la renaissance de Bride et on l'accompagne dans sa quête. Un livre court, fort et diablement efficace. 

Extrait: "Quand mon père et elle sont allés au tribunal pour se marier, il y avait deux Bibles et il a fallu qu'ils la posent sur celle réservée aux Noirs. L'autre était pour les mains des Blancs. La Bible. Incroyable, non? Ma mère était femme de ménage chez un riche couple de Blancs. Ils mangeaient chacun des repas qu'elle cuisinait in insistaient pour qu'elle leur frictionne le dos pendant qu'ils restaient assis dans la baignoire, et Dieu sait quelles autres choses intimes ils lui faisaient faire, mais hors de question qu'elle touche la même Bible."  

"Vernon Subutex" de Virginie Despentes

"Vernon Subutex" de Virginie Despentes. 
Ed. Grasset 2014. Pages 400. 

Résumé: QUI EST VERNON SUBUTEX ?
Une légende urbaine.
Un ange déchu.
Un disparu qui ne cesse de resurgir.
Le détenteur d’un secret.
Le dernier témoin d’un monde disparu.
L’ultime visage de notre comédie inhumaine.
Notre fantôme à tous.

La 7 de la page 7: "Mais il a passé l'âge d'imaginer que tout ça vient sans son lot d'exigences en retour." 

J'ai beaucoup entendu parler de ce roman (en bien comme en moins positif) et j'ai longtemps hésité car le résumé ne m'attirait pas réellement. De plus, ayant déjà rencontré l'auteure dans "Baise Moi", je savais que j'avais du mal avec son style. Mais j'ai quand même tenté le coup. Le début m'a emballée et je manifestais un certain enthousiasme. Mais le style m'a rattrapé. Les personnages oscillent entre la naïveté et le pathétique. Le rythme ne permet pas de s'attacher à eux. C'est probablement voulu (voir même être le propos) mais je n'ai pas pu accrocher. Si on touche le thème de l'anticonformisme ou encore le thème de la société en déroute, le côté provocateur du texte est trop frontal en ce qui me concerne. On peut être provocateur sans être agressif. Je n'ai pas été convaincue par le propos et je n'ai trouvé aucun moyen de m'investir dans ces destins croisés. Une grosse déception même si je n'attendais pas grand chose de ce roman. 

Extrait: "Les femmes évoluent avec l'âge. Elles cherchent à comprendre ce qui leur arrive. Les hommes Les hommes stagnent, héroïquement, puis régressent d'un seul coup. Plus ils prennent de l'âge plus l'amour et le sexe sont liés à l'enfance. Ils ont envie de dire des mots d'enfants à des filles qui ressemblent à des gosses, de faire des cochonneries qu'on fait dans la cour de récré. Personne n'a envie d'entendre parler du désir d'un vieillard, c'est trop embarassant." 

"Le Mystère Henri Pick" de David Foenkinos

"Le Mystère Henri Pick" de David Foenkinos. 
Ed. Gallimard 2016. Pages 286. 

Résumé: En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination?

La 7 de la page 7: "Quel est l'intérêt d'entreposer des livres dont personne ne veut?"

Avec "Le Mystère Henri Pick", Foenkinos joue sur l'érudition de son lecteur en l'investissant dans une histoire originale. L'auteur nous offre une déclaration d'amour à la littérature, quelle qu'elle soit. Durant tout le roman, on se demande qui est cet Henri Pick. Génie littéraire? Coup publicitaire? Arnaque? 
En compagnie des personnages de Foenkinos, on enquête sur l'identité de Pick. On découvre l'homme et l'auteur, comme à chaque fois, on découvre un nouvel auteur, la première fois qu'on ouvre un livre d'un auteur qui nous était, jusque là, inconnu. 
La vie défile autour du roman d'Henri Pick. Foenkinos insiste sur l'importance du marketing dans le monde de l'édition. Personne n'a encore lu le livre de Pick mais tout le monde en parle déjà. Il insiste aussi sur le phénomène actuel qui veut que tout le monde se pose en écrivain. Pourtant beaucoup de gens confondent talent et célébrité.Le succès devient plus important que le talent. Mais là où Foenkinos est dans une écriture intelligente, c'est que dans son roman, c'est le critique littéraire qui est obsédé par l'auteur et non l'inverse. On suit ce critique, se posant les mêmes questions que lui. Le livre se lit vite et bien. L'écriture est fluide et agréable, sans prétention, il raconte une histoire originale et intelligente. Le rythme est soutenu avec un chapitrage court et efficace. Un belle découverte. 

Extrait: "Après le départ de sa femme, on ne lui avait pas connu de relation durable et il n'avait pas d'enfant. Difficile de savoir quelle avait été sa vie sexuelle. On pouvait l'imaginer en amant de femmes délaissées, avec les Emma Bovary de son temps. Certaines avaient dû chercher entre les rayonnages davantage que la satisfaction d'une rêverie romanesque. Auprès de cet homme qui savait écouter, puisqu'il savait lui, on pouvait s'évader d'une vie mécanique. Mais il n'existe aucune preuve de cela. Une chose est certaine: l'enthousiasme est la passion de Gouvrec pour sa bibliothèque n'ont jamais faibli. Il recevait avec une attention particulière chaque lecteur, s'efforçant d'être à l'écoute pour créer un chemin personnel à travers les livres proposés. Selon lui, la question n'était pas d'aimer lire, mais plutôt de savoir comment trouver le livre qui vous correspond. Chacun peut adorer la lecture, à condition d'avoir en main le bon roman, celui qui vous plaira, qui vous parlera et dont on ne pourra pas se défaire. Pour atteindre cet objectif, il avait ainsi développé une méthode qui pouvait presque paraître paranormale: en détaillant l'apparence physique d'un lecteur, il était capable d'en découvrir l'auteur qu'il lui fallait." 

mercredi 23 novembre 2016

"Le Bazar des mauvais rêves" de Stephen King

"Le Bazar des mauvais rêves" de Stephen King. 
Ed. Albin Michel 2016. Pages 600. 
Titre Original: "The Bazaar of Bad Dreams" 

Résumé: Un homme qui revit sans cesse sa vie (et ses erreurs), un journaliste qui provoque la mort de ceux dont il prépare la nécrologie, une voiture qui dévore les badauds… 20 nouvelles pour la plupart inédites, précédées chacune d’une introduction du maître sur les coulisses de leur écriture.

La 7 de la page 7: "Son cœur cognait à la pensée de la suite logique des choses." 

Stephen King n'est jamais aussi bon que quand il nous offre un recueil d'histoires totalement différentes, nous plongeant ainsi dans plusieurs univers, toujours efficaces. Ce recueil nous offre une palette d'émotions impressionnante qui confirme le talent de l'auteur. Que cela soit en compagnie de monstres comme dans "Mile 81" ou en compagnie de la folie humaine comme dans "Batman et Robin ont un accrochage". King nous emmène également dans un univers où tout, même l'impensable, devient possible comme dans "La Dune" ou "Sale Gosse". Si toutes les nouvelles ne sont pas de la même qualité, on prend plaisir à lire chacune d'entre elles. King nous envoie dans des mondes différents avec brio sans jamais nous lâcher la main. La mention spéciale de ce recueil est que Stephen King nous y raconte comment ses idées lui sont venues et nous emmène dans son monde d'écriture. Un vrai bon moment de lecture. 

Extrait: "Sa voiture était garée sur le parking A mais Wesley choisit de parcourir à pied les trois kilomètres le séparant de son appartement, chose qu'il faisait souvent quand il voulait réfléchir. Il longea Moore Avenue d'un pas lourd, dépassant d'abord les maisons des fraternités, puis les maisons d'appartements dégueulant du rock et du rap par toutes les fenêtres puis les bars et restos à emporter qui font office de système de survie pour toutes les petites facultés américaines. Il y avait aussi une librairie spécialisée dans les livres d'occasion et les best sellers de l'an passé vendus à moins cinquante pour cent. La librairie avait l'air poussiéreuse et anémique et elle était la plupart du temps déserte." 

"Le Trône de fer : La Bataille des Rois" (tome 3) de George R.R. Martin

"Le Trône de fer: La Bataille des Rois" (tome 3) de George R.R. Martin. 
Ed. J'ai Lu 2009. Pages 416. 
Titre Original: "A Clash of Kings" 

Résumé: Le roi Robert Baratheon est mort, son ami Eddard Stark a été exécuté. La dynastie Baratheon n'aura duré qu'une génération et la paix plusieurs fois centenaire qui régissait le royaume des sept couronnes a volé en éclats.
Joffrey, le bâtard illégitime, se terre dans sa capitale, les frères de robert rallient des troupes â leurs bannières, le fils de Ned a levé son armée et crie vengeance, des pirates razzient les côtes et des brigands pillent les campagnes.
Il y a quatre rois désormais et chacun forge des alliances pour entraîner le royaume dans la tourmente de la guerre. Maintenant c'est l'acier qui va hurler son chant de mort.

La 7 de la page 7: "Dans la mer, reprit le fou; la neige s'élève et la pluie est sèche comme l'os." 

On continue notre aventure "Trône de Fer" avec ce troisième tome, "La Bataille des Rois". J'ai moins accroché à ce troisième tome qu'au deux premiers. Cela ne veut pas, pour autant, dire que je n'ai pas aimé ce volume. Disons que ce troisième tome m'a paru être un tome de transition plus qu'autre chose. Comprenez qu'il n'y s'y passe pas grand chose, chacun bouge ses pions et de ce fait, la stratégie surpasse l'action. Martin met en place l'action à suivre dans les tomes prochains. Seul Tyrion semble évoluer dans cet épisode. On sent bien que le nain Lannister nous prépare un coup grandiose, ayant pour seul maître sa propre personne. L'écriture est toujours aussi efficace et la plume nous emmène toujours un peu plus loin dans son oeuvre. En continuant de nourrir notre envie de continuer avec ses splendides personnages et son histoire exigeante, Martin lance sa saga dans l'imagination de ses lecteurs. Vivement la suite. 
Le préféré: Tyrion Lannister. 
Le plus détesté: Littlefinger. 

Extrait: "Une sottise, soupira Tyrion. Quand vous arrachez la langue d'un homme, vous ne prouvez pas qu'il est un menteur, vous avertissez seulement le monde que vous redoutez ce qu'il proférait." 

"Petty Girls" de Karin Slaughter

"Pretty Girls" de Karin Slaughter. 
Ed. Mosaïc 2016. Pages 517. 

Résumé: Deux sœurs. Deux étrangères.
Plus de vingt ans auparavant, Julia a disparu à seize ans sans laisser de trace. Depuis, Claire et Lydia, ses sœurs, ne se sont plus parlé. Seule la haine farouche qu’elles nourrissent l’une pour l’autre les rapproche encore. La haine, et le désespoir : jamais elles ne se sont remises de la tragédie qui a fracassé leur famille. Deux événements violents vont venir cruellement raviver leurs blessures mais aussi les obliger à se confronter : l’assassinat du mari de Claire, et la disparition d’une adolescente.
A tant d’années de distance, ces événements ont-ils un lien quelconque avec Julia ? Lasses de se faire la guerre, Claire et Lydia plongent dans la noirceur du passé familial. Une spirale sanglante...
Avec la froide efficacité qui l’a rendue célèbre, Karin Slaughter fait ressurgir la noirceur et la sauvagerie au sein d’une famille frappée par la perte. Elle explore au scalpel les liens qui unissent les personnages et écorche leurs secrets. Un roman puissant, à vif, par l’un des écrivains contemporains les plus marquants.

La 7 de la page 7: "Très jolie." 

"Pretty Girls" est une très belle surprise. J'ai ouvert ce livre sans m'attendre à être scotchée par ce récit et pourtant j'ai tourné les pages avec avidité et envie. Non seulement les personnages sont solides et attachants mais en plus, l'intrigue est très bien menée. Slaughter nous balade et on en redemande. Les rebondissements sont rondement menés et on se laisse mener à la baguette par cette intrigue magistrale. On se prend des claques et on lit les pages en apnée, se demandant ce que Slaughter va encore nous réserver. Un excellent thriller. 

Extrait: "Il avait été adopté par son beau père (Qui n'avait épousé sa mère que pour qu'on ne puisse pas obliger celle ci à témoigner contre lui.) Le père de Lloyd est mort (en prison.) Lloyd est parti pour le Mexique où il devait annoncer une nouvelle à ses grands parents (non pour réceptionner vingt kilos de cocaïne) Sa voiture a été emboutie par un camion (Il a été retrouvé mort sur une aire d'autoroute après avoir essayé de sniffer la moitié d'une brique de coke.)" 
 

"A Banquet of Consequences" de Elizabeth George

"A Banquet of Consequences" de Elizabeth George. 
Ed. Hodder 2016. Pages 678. 

Résumé: Et si le secret de famille était le plus indétectable des poisons ?
Qu'est-ce que Lily a bien pu découvrir dans le journal intime de son fiancé William Goldacre pour que celui-ci se précipite du haut d'une falaise du Dorset ? Et est-ce un hasard si, quelque temps plus tard, sa mère, Caroline Goldacre, se retrouve mêlée à une sombre affaire : la mort suspecte de Clare Abbott, l'auteur féministe dont elle était l'assistante ?
Si le lien entre les deux décès semble ténu, voire inexistant, le sergent Barbara Havers est néanmoins déterminée à faire éclater la vérité. Il n'en faudra pas moins pour restaurer auprès de sa hiérarchie son image salement écornée par une précédente enquête. Elle est soutenue par son supérieur, l'inspecteur Thomas Lynley, qui suit une piste à Cambridge, où le corps de Clare a été retrouvé. Barbara Havers, de son côté, cherche quel mystère se cache dans la campagne du Dorset, d'apparence si paisible...

La 7 de la page 7: "This is your home." 

Mon premier Elizabeth George. J'ai préféré le lire directement en anglais afin de bien m'imprégner de l'ambiance dans la version originale. Si les personnages sont assez intéressants, il faut bien avouer que ce roman est d'une longueur affligeante. On passe un temps incommensurable à piétiner dans une histoire pourtant simple. Et tout à coup, à la fin, l'histoire s'accélère et tout est terminé en quelques pages seulement. On s'écrie "tout cela pour ça..." Et c'est justement là que réside toute la déception générée par "A Banquet of Consequences". Ce roman policier aurait été une belle découverte avec 300 pages en moins. Mais là, franchement, 678 pages pour en arriver là... C'est un peu dur à avaler. Et du coup, tout devient agaçant. Même les personnages, pourtant séduisants, nous paraissent, après toutes ces pages, un peu "too much". Par contre, là où réside la véritable déception, est le manque d'ambiance (ce qui n'aurait pas été aussi dérangeant dans un roman plus court) Dans un roman qussi long, si l'ambiance n'est pas feutrée et inquiétante, on se lasse et cela devient problématique. Mauvais choix de roman pour commencer avec cet auteur? Suis je tombée sur une exception de l'auteur? Il faudrait sans doute que j'en lise un autre pour me faire une idée. Mais cela sera pour un autre moment car je reste, pour l'instant, sur une très grosse déception. 

Extrait: "When Charlie and India arrived at the site of the memorial for Will, something of a crowd had gathered. Charlie knew most of them as they worked for his stepfather, both in Alastair's bakery and his seven shops across Dorset where he sold his baked goods. Among them was the middle aged widow who managed those businesses for Alastair and arranged near her where the ladies of Shaftesbury's women's leasure always identifiable by the hats they wore to any occasion deemed remotely suitable for headgear." 

"On dirait nous" de Didier Van Cauwelaert

"On dirait nous" de Didier Van Cauwelaert
Ed. Albin Michel 2016. Pages 380. 

Résumé: « On dirait nous, à leur âge... »
Deux jeunes amoureux en détresse.
Un vieux couple irrésistible qui envahit leur vie et réalise leurs rêves.
Le bonheur absolu ?
Ou le plus dangereux des pièges... ?
Soline est une jeune violoncelliste, Illan un brillant glandeur au potentiel en sommeil. En dehors de leur amour, rien ne va plus dans leur vie... jusqu'au jour où un vieux couple attachant leur propose une existence de rêve. Mais qu'attendent-ils en échange ?

La 7 de la page 7: "Comme le train était de plus en plus complet, je lui ai proposé de l'emmener en taxi à Laval." 

En règle générale, j'aime beaucoup les thèmes abordés par Van Cauwelaert. Il est rare que cet auteur me déçoive tant le style et les thèmes intéressants sont au rendez vous des romans de cet auteur. Et pourtant, cette fois, la sauce n'a pas pris. Le verdict est sans appel, "On dirait nous" ne m'a pas attrapée dans ses filets. Le côté "surnaturel" ne m'a pas vraiment dérangée mais je n'y ai pas cru une seule seconde. Même le côté métaphorique du côté "surnaturel" ne m'a pas convaincue. Ces deux couples m'ont laissée de marbre. Van Cauwelaert tire son intrigue en longueur, lui donnant des rebondissements trop faciles, trop prévisibles. Si les thèmes généraux de l'auteur sont bien présents et que la plume reste constante, je ne suis pas entrée dans cette histoire. Une petite déception. 
Extrait: "Par dessus l'archet aux va et vient frénétiques, Soline ne se lassait pas de contempler les variations d'humeur et de chagrin sur le visage de son percussionniste. Tantôt serrant les dents de rage, tantôt souriant sous la montée d'un beau souvenir, George martelait le daim du tambour tlingit sans la moindre allégeance au tempo de la partition en cours. Il n'accompagnait pas le violoncelle, il bruitait ses états d'âme. Assis en tailleur sur le tapis, le dos cambré, le regard ardent, vêtu de sa veste d'intérieur grenat cintrée sur une chemise noire à foulard gris clair, il affectait l'élégance arrogante des milliardaires psychopathes dans les anciens James Bond. Seules ses larmes qui pleuraient en cadence sur le tambour ramenaient la situation à sa juste mesure." 
 

lundi 7 novembre 2016

"La reine de la Baltique" de Viveca Sten

"La reine de la Baltique" de Viveca Sten
Ed. Le Livre de Poche 2014. Pages 476.
Titre Original: "I de lugnaste vatten"

Résumé: Archipel de Stockholm, en pleine saison estivale : les cadavres s'accumulent, la population s'affole...
Un corps est retrouvé sur une plage de l''île de Sandhamn. L'inspecteur Thomas Andreasson est chargé de l'enquête. Habitué des lieux pour y passer toutes ses vacances, il va se voir proposé une aide bien inattendue : celle de Nora, son amie d'enfance, jeune femme d'une perspicacité redoutable.
L'été vire au cauchemar quand un second cadavre est découvert dans une chambre d'hôtel. Et si, désormais, plus personne n'était à l'abri ?
Thomas croyait tout savoir de sa petite île paradisiaque. Il n'est pourtant pas au bout de ses lugubres découvertes...

La 7 de la page 7: "Comme il avait en outre un embonpoint qui correspondait en grande partie à la corpulence d'un homme politique, il était d'autant moins enclin à s'amuser des comparaisons que ses collègues bien intentionnés n'arrêtaient pas de faire circuler." 

"La reine de la Baltique" est ma première rencontre avec Viveca Sten. Et on ne peut pas dire que j'ai été déçue. Certes, l'intrigue est assez lente, comme souvent dans les romans scandinaves. Mais ce n'est pas vraiment dérangeant dans ce roman tant les personnages sont bien construits et se laissent découvrir avec facilité. On se laisse facilement embarquer dans cette histoire policière et on aime à se balader dans ce décor suédois somptueusement décrit. La plume est efficace et permet à l'intrigue de couler de source mais aussi de surprendre le lecteur. Et il se laisse bercer par cette intrigue policière et ne voit pas venir la fin tragique. Un très bon policier qui laisse le lecteur avec l'envie de continuer les aventures de Sten. 

Extrait: "Normalement, elle avait toujours du glucose ou quelque chose de sucré dans ses poches, mais là, elle n'avait rien pris, puisqu'elle ne partait pas pour longtemps. De rage, elle aurait pu se botter les fesses. Avait elle donc tout fait de travers, ce soir? Où était sa lampe de poche? Lentement, elle rampa pour essayer de la trouver dans le noir. Elle pourrait peut être attirer l'attention avec? Habituée à la mer, elle connaissait par cœur le signal sos. Trois courts signaux, trois longs et encore trois courts. Avec la lampe, elle pouvait signaler sa présence. Elle tâtonna de nouveau. Enfin. Là. D'un doigt tremblant, elle presse l'interrupteur. Rien."