mardi 12 avril 2016

"A visage couvert" de P.D. James

“A visage couvert” de P.D. James
Ed. Le Livre de Poche 2012. Pages 251.
Titre Original: “Cover Her Face”

Résumé: À Martingale, la belle demeure des Maxie dans la campagne anglaise, on est assez tolérant pour admettre une domestique mère célibataire, et qui ne veut pas être séparée de son enfant. Mais rien ne va plus lorsque celle-ci arbore la même robe que la fille de la maison... et annonce ses fiançailles avec le " jeune maître ". Un meurtre est commis le soir même chez les Maxie. Et le policier Dalgliesh, spécialement mandaté par Scotland Yard, va entrer dans une des affaires les plus troublantes de sa carrière...

La 7 de la page 7: “Elle avait recommandé Sally sans réserve, tout paraissait si satisfaisant, en apparence.”

C’est dans “A visage couvert” que Adam Dagliesh fait sa première apparition. Comme toujours chez P. D. James, l’ambiance est ce qu’il y a de plus efficace. On reste sur ses gardes tant la menace est pesante à chaque page. Malheureusement, dans “ A visage couvert”, les personnages ne sont pas à la hauteur de l’auteur. Si l’intrigue est efficace, on s’enlise dans une histoire qui s’est trop vite révélée. On découvre vite qui est le tueur et quel est son mobile. Cependant, “A visage couvert” reste une bonne histoire, agréable à lire.

Extrait: “ll méritait bien son nom, s'adressant à la catégorie de lecteurs qui aiment une histoire solidement ficelée sans beaucoup se soucier de celui qui l'a écrite, préfèrent s'éviter la tâche fastidieuse du choix personnel et pensent qu'une bibliothèque de volumes de mêmes dimensions dans des reliures de même couleur donne de la classe à n'importe quelle pièce. “

"Hannibal" de Thomas Harris



“Hannibal” de Thomas Harris
Ed. Pocket 2002. Pages 601.

Résumé: Sept ans ont passé depuis Le Silence des agneaux. Depuis, Hannibal Lecter vit sous nom d'emprunt à Florence, en Italie, où le faux docteur, vrai serial killer, mène la grande vie. Sur ses traces, Clarice Sterling, agent modèle du FBI. Mais elle n'est pas la seule à le pister : Mason Verger, une des premières victimes d'Hannibal Lecter, attend sa vengeance. La lutte peut-elle être égale entre cet homme cloué à son lit d'hôpital, accroché à son respirateur artificiel, qui tente de tirer parti de toutes les potentialités d'Internet pour mener sa traque, et le redoutable Lecter ?

La 7 de la page 7: “Vous voyez, le bâtiment de la criée donne directement sur la rive.”

“Hannibal” est probablement le roman le plus abouti de Harris. Troisième volet de la saga Hannibal Lecter, on entre enfin dans un roman où le célèbre psychiatre est le personnage central. En compagnie d’une Clarisse Sterling qui a beaucoup plus de substance que dans “Le Silence des Agneaux”, le lecteur passe plus de temps en compagnie du psychopathe inventé par Harris. “Hannibal” est aussi le roman le plus gore et le plus violent de la saga. On assiste à des scènes presque insoutenables et pourtant, on en ressent une certaine satisfaction. Car, comme Lecter, on donne énormément d’importance à la courtoisie et on veut, vraiment, que Lecter s’en sorte. La relation entre Clarisse et Hannibale évolue, pour monter crescendo vers une fin, peut-être prévisible, mais néanmoins très jouissive. Une romance qui dérange. Beaucoup. Mais on en redemande quand même.
Harris nous offre une intrigue efficace et acérée. Chaque passage est réfléchi. Chaque personnage, du plus insignifiant au plus important est écrit sans faille. On vit cette histoire en apnée. Désireux de connaître la fin. Et en même temps, une déception nous envahi quand le livre se termine. La boucle est bouclée et c’est avec déception qu’on quitte un Lecter qui, au final, malgré son côté épouvantable, va quand même nous manquer. Féru d’arts, implacable, Lecter devient une sorte de mythe contemporrain. Le pire de ce que l’être humain peut offrir et en même temps, une érudition et un mystère qui ne peut que nous ensorceller.
La fin parfaite à une saga sans faille.

Extrait: Cordell guettait les larmes, un sanglot. Lorsqu'il vit que les épaules de l'enfant étaient secouées de frissons, il s'approcha et lui essuya les joues avec des compresses stériles. Puis il plaça les bouts de tissu mouillé dans le verre de martini destiné à Mason Verger, qui refroidissait dans le frigidaire de la salle de jeux au milieu des jus d'orange et des coca-cola.”

"Une nuit pour tuer" de Whit Masterson


“Une nuit pour tuer” de Whit Masterson
Ed. Omnibus 1995. Pages 126.
Titre Original: “All Throught the Night”

Résumé: Années 50, aux Etats-Unis. Un homme, déjà condamné pour crime sexuel, va céder à de nouvelles pulsions machiavéliques. Pas de chance pour lui, la jeune femme sur laquelle il va jeter son dévolu est la fille de l'inspecteur principal. Commence alors une traque décrite heure par heure par l'auteur...

La 7 de la page 7: “Hé! Cria-t-il de nouveau.”

Deuxième polar des années cinquante du recueil de Omnibus.
La trame est simple: Une fille a disparu et est aux mains d’un criminel.
“Une nuit pour tuer” est écrit du point de vue de la police mais aussi du point de vue du criminel. On entre dans une course poursuite don’t les enjeux montent lorsqu’on apprend que la fille qui a disparu est la fille d’un des membres de la police. Les différents services de police se tirent dans les pattes et le criminel commence à perdre les pédales. Masterson maîtrise bien son texte et ne se réfugie jamais  dans une facilité qui aurait été fatale au texte.
L’auteur fait monter la tension dans un style qui transpire l’Amérique  d’après-guerre. Si cette histoire n’est pas n’est pas ultra-passionnante, elle a le mérite d’être courte, d’aller droit à l’essentiel. Elle se laisse lire tranquillement, sans prétention.

Extrait: “Trudy redoutait de devenir la femme d’un policier. Elle en avait connu un trop grand nombre don’t l’existence et les projets étaient toujours à la merci du service. Un policier n’a jamais réellement fini son service et quand il y a conflit, c’est toujours le service qui l’emporte.”

"Ne le dit à personne..." de Harlan Coben


“Ne le dis à personne...” de Harlan Coben
Ed. Pocket 2004. Pages 430.
Tiyre Original: “Tell No One”

Résumé: Pédiatre, David Beck exerce dans une clinique pour le compte de Medicaid, structure sociale qui prend en charge les pauvres sans couverture sociale. Il aime son métier et l'exerce avec passion. Mais sa vie a été brisée lorsque son épouse, Elizabeth, qu'il connaissait depuis l'enfance, fut assassinée par un tueur sadique qui marquait ses victimes au fer rouge.
Huit ans après ce drame, il reçoit un étrange e-mail codé dont la clé n'était connue que de lui-même et d'Elizabeth. Abasourdi, David essaie de se souvenir des détails qui entourèrent l'assassinat de sa femme, dont le propre père, officier de police, identifia formellement le corps. Impatient, il guette le prochain message qui lui donne rendez-vous le lendemain.
En cliquant sur un lien hypertexte, il découvre alors le site d'une caméra de surveillance de rue et dans la foule, il voit, stupéfait, passer Elizabeth qui le regarde en articulant "Pardon, je t'aime"…

La 7 de la page 7: “Elle m’a tendu le couteau, et j’ai gravé la treizième encoche sur l’arbre.”

Premier Harlan Coben en ce qui me concerne. Et un véritable coup de coeur. Les personnages sont mystérieux et intriguants. Comment peut-on leur faire confiance? Comment peut-on prendre pour acquis ce qu’il nous disent? Comment peut-on croire un seul mot de ce qu’ils racontent On reste sur ses gardes. On doute de tout et de tout le monde. L’intrigue est solide et on est happé par ces rebondissements prenants  qui nous poussent à continuer notre lecture, inlassablement. Impossible de lâcher ce livre sans connaître le dénouement en apothéose.
Une vraie réussite.

Extrait : “Je suis, comme tout le monde, enclin à juger sur les apparences - ou, pour employer une expression plus actuelle, le profil racial.On le fait tous. Si vous traversez la rue pour éviter une bande d'adolescents noirs, c'est de profilage racial ; si vous ne traversez pas de peur de passer pour un raciste, c'est du profilage racial ; si vous croisez la bande et qu'elle ne vous inspire aucune réaction, c'est que vous venez d'une autre planète où je n'ai jamais mis les pieds. “

"Cercueils sur mesure" de Truman Capote


“Cercueils sur mesure” de Truman Capote
Ed. Folio 2013. Pages 121.
Titre Original: “Hand carved Coffins”

Résumé: Jake Pepper enquête jusqu'à l'obsession sur une série de meurtres mystérieux. Toutes les victimes ont reçu peu avant leur mort un cercueil miniature contenant une photo très personnelle... Un suspect : l'intouchable Bob Quinn, propriétaire du B. Q. Ranch traversé par la Rivière Bleue, objet de toutes les convoitises.
Dans la lignée de son chef-d'oeuvre De sang froid, Truman Capote, l'enfant terrible de la littérature américaine, fait preuve dans ce court roman d'une parfaite maîtrise du récit, d'un art d'écrire incomparable.

La 7 de la page 7: “On avait cinq types travaillant sur cette affaire; nous en savions plus sur George et Amélia Roberts, sur les Baxter et les Hogan qu’ils n’en ont jamais su eux-mêmes.”

Même si Capote a toujours proclamé que “Cercueil sur mesure” était tiré d’une histoire vraie, jamais personne n’a trouvé de faits divers se rapprochant de ce récit. Mais ce n’est que secondaire car l’intrigue est particulièrement percutante. Des membres d’une petite ville américaine recoivent des petit cercueils. Quelques temps après la réception de ceux-ci, ils meurent d’une mort particulièrement atroce. Capote est en contact avec le policier chargé de l’affaire. Ceux-ci communiquent épistolairement pendant un moment jusqu’au jour uù Capote fait le voyage afin de rencontrer le policier. Il nous raconte qui est le suspect. Pourquoi. Et comment il s’y serait pris pour tuer toutes ces personnes. Amoureux d’une potentielle victime, le policier ne parvient pas à lâcher l’affaire. Celle-ci le détruit à petits feux. Capote s’intéresse à l’histoire et tente de donner quelques pistes. Ensuite, il se désintéresse un peu de l’affaire. Jusqu’au dénouement final.
Capote, que l’histoire soit vraie ou pas, nous livre un roman maîtrisé et efficace. Le souci de réalisme se ressent particulièrement dans ses descriptions qui nous font voyager dans cette Amérique profonde. Entre dialogues et descriptions, “cercueils sur mesure” est peut-être l’oeuvre la plus prenante de capote (au même titre que “De Sang Froid”. Non seulement c’est agréable à lire mais le jeu entre la réalité et la fiction est tout aussi prenant. On se laisse emporter par ce roman court mais juste qui met en valeur aussi bien une intrigue particulière qu’une Amérique bien éloignée des strass et paillettes. Les personnages sont attachants et bien écrits. Du très bon Capote. De l’excellent Capote.


Extrait: “Mai 1975. Une ville dans un petit Etat de l’Ouest. Point de ralliement pour es nombreux ranches d’élevage et grandes fermes d’exploitation quil’environnent, cette ville, avec une population de moins de dix mille habitants, compte douze églises et deux restaurants. Un cinéma, encore que pas un film n’y ait été projeté depuis dix ans, se dresse encore, lugubre et délabré, dans la Grande Rue. Il y avait également un hôtel; mais lui aussi a été fermé, et, de nos jours, le seul endroit où le voyageur peut trouver à se loger est le Prairie Motel. Ce motel est propre, les chambres sont bien chauffées ; c’est à peu près tout ce qu’on peut en dire. Un homme du nom de Jake Pepper y vit depuis près de cinq ans. Il a cinquante-huit ans, il est veuf avec quatre grands fils. Il mesure un mètre soixante-quinze, est en pleine forme et paraît quinze ans de moins que son âge. Il a un visage à la fois beau et sans grâce avec des yeux bleu pervenche et une bouche mince qui se crispe en brefs tressaillement qui sont parfois des sourires.”

"les Trois Mousquetaires" de Alexandre Dumas


“Les Trois Mousquetaires” de Alexandre Dumas.
Ed. Petits Classiques Larousse 2003. Pages 763.

Résumé: Le roman raconte les aventures d'un Gascon désargenté de 18 ans, d'Artagnan, monté à Paris faire carrière afin de devenir mousquetaire. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au premier ministre, le Cardinal de Richelieu et à ses agents, dont la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche.

La 7 de la page 7: “Aussi, plein de cette conviction, enfonça-t-il son bérêt sur ses yeux, et, tâchant de copier quelques uns des airs de cour qu’il avait surpris en Gascogne chez des seigneurs en voyage, il s’avança, une main sur la garde de son épée et l’autre appuyée sur la hanche.”

Si “Les Trois Mousquetaires” n’avait pas été un roman dit “classique”, j’aurais eu énormément de mal à le classifier. Premièrement, je n’entrerai pas, ici, dans la polémqiue Auguste Maquet. Que cela soit Dumas qui at écrit “Les Trois Mousquetaires” ou pas, ce n’est pas, ici, le propos. Laissons les polémiques aux polémistes et aux historiens littéraires.
Concentrons-nous, dès lors, sur le roman en lui-même. Trois mousquetaires: Athos, Porthos et Aramis. Ils sont accompagnés du jeune d’Artagnan qui ne souhaite qu’une seule chose: être le quatrième de ces mousquetaires. Quels sont les sujets abordés par ce roman magistral? Difficile de répondre à cette question sans écrire une thèse tellement les réponses peuvent être vastes. Allons donc à l’essentiel. L’amitié d’abord. L’amitié entre ces trois mousquetaires et aussi celle qui se développe au fur et à mesure entre eux et D’Artagnan. L’amour, ensuite. Mais surtout, “Les trois Mousquetaires” est une épopée française fantastique. Entre querelles, trahisons, combats, il ne manque rien dans ce roman inclassable.
Sur fond d’espionnage, ces “quatre mousquetaires” voyagent, honneur sur le coeur, afin de protéger leur roi. Là où ce roman est extraordinaire, c’est que pas une seule fois, on ne s’ennuie. 763 pages de bonheur livresque.
Le phrasé est parfait , les personnages attachants, les méchants efficaces et complexes. On dévore ce classique avec ardeur en se demandant où ces personnages vont encore nous emmener. De la grande littérature aussi bien classique que roman d’action et d’aventure, Dumas nous emporte et on ne lâche jamais sa plume, avide de connaître la suite. Inlassablement. De la grande littérature.

Extrait: Athos comprit qu’il était reconnu, poussa la fenêtre du genou et de la main ; la fenêtre céda, les carreaux se rompirent, et Athos, pareil au spectre de la vengeance, sauta dans la chambre. Milady courut à la porte et l’ouvrit. Plus pâle et plus menaçant encore qu’Athos, d’Artagnan était sur le seuil.
Milady recula en poussant un cri ; d’Artagnan, croyant qu’elle avait quelque moyen de fuir et craignant qu’elle ne leur échappât, tira un pistolet de sa ceinture ; mais Athos leva la main.
- Remets cette arme à sa place, d’Artagnan, dit-il, il importe que cette femme soit jugée et non assassinée.”

lundi 11 avril 2016

"La Firme" de john Grisham


“La Firme” de John Grisham
Ed. Pocket 2015. Pages 475.
Titre Original: “The Firm”

Résumé: Son attaché-case à la main, un jeune homme court à perdre haleine dans les rues de Memphis. Il s'appelle Mitch McDeere : troisième de sa promotion en droit à Havard, cible des chasseurs de têtes de Wall Street, il a surpris tout le monde en choisissant la firme Bendini, Lambert & Locke. Ce très riche et très confidentiel cabinet de Memphis a su, par des arguments irrésistibles, s'assurer sa collaboration reconnaissante et, le pense-t-il, éternelle. Alors pourquoi tant de hâte et vers quel contrat mirifique notre brillant juriste est-il en train de se ruer, au point d'en oublier la gravité nécessaire à la profession ? Méfions-nous des apparences. Mitch McDeere a d'excellentes raisons pour courir ainsi : il cherche à sauver sa vie.

La 7 de la page 7: “Vous devez savoir, Mitch, que notre firme réprouve la boisson et les aventures féminines.”

Si je ne suis pas très fan des thrillers juridiques, mais force est de constater que “La Firme” de John Grisham est une réussite. On entre dans le monde très fermé des grands cabinets d’avocats. Jeune avocat aux dents longues, Mitch est engagé par une firme très réputée. Mais ce qu’il va y découvrir est loin de ce à quoi il s’attendait et va mettre sa vie en danger. La trame est assez simple mais diaboliquement efficace.
Grisham impose à son lecteur une ambiance de plus en plus lourde et oppressante. Le lecteur se retrouve dans les chaussures de Mitch et ne sait plus vers qui se tourner. On ne fait confiance à personne, comme Mitch. Chaque personnage a sa zone d’ombre qui le rend suspect. Au détour d’une phrase anodine, nos doutes et notre paranoïa entrent en action. Au final, un excellent thriller signé Grisham.

Extrait: L’associé en charge du recrutement relut le curriculum vitae pour la centième fois. Il ne trouvait décidément rien qui lui déplût chez ce Mitchell Y. MacDeere, du moins sur le papier. Le jeune homme avait tout pour lui : intelligence, ambition et même le physique. Il était avide de réussir, ce qui, vu le milieu dont il était issu, n’avait rien d’étonnant. Comme il se devait, Mitchell McDeere était marié ; la firme n’avait jamais recruté un avocat célibataire et il était très mal vu de divorcer, de courir le jupon et de lever le coude. Pour la drogue, le contrat stipulait qu’il devrait se soumettre à des analyses. McDeere, titulaire d’un diplôme d’expert-comptable, voulait se spécialiser dans le droit fiscal, la moindre des choses pour travailler dans un cabinet d’audit. Il était naturellement de race blanche. La firme n’avait jamais recruté un seul Noir, ce qui lui permettait de demeurer « immaculée ». Un cabinet très discret, très fermé, pouvait se le permettre. De plus, son siège se trouvait à Memphis et les meilleurs étudiants de race noire étaient attirés par New York, Washington ou Chicago. Enfin, McDeere était du sexe masculin, car la société ne recrutait aucune femme. Cette erreur n’avait été commise qu’une seule fois : au milieu des années 70, ils avaient recruté le major de Harvard, un génie de la fiscalité qui se trouvait être une femme. Au bout de quatre années de relations orageuses, elle avait péri dans un accident de la circulation.”

"Il" de Derek Van Arman


“Il” de Derek Van Arman
Ed. Pocket 2014. Pages 956.
Titre Original: “Just Killing Time”

Résumé: "La plupart des tueurs en série n’ont rien à voir avec les mythes qu’ils ont engendrés. Ils ne vivent pas isolés, au milieu des bois ou au fin fond d’un asile. Ce sont vos propres voisins. Comme Bundy, Statler, Gacey, Williams, Merrin et des centaines d’autres sur cette liste, ce sont des individus que vous croisez aux réunions de parents d’élèves ou aux matchs de base-ball de Little League, ils prennent le bus avec vous, leurs enfants jouent avec les vôtres, et ils récitent peut-être même le Notre Père avec vous, lors de vos réunions de famille."
Ainsi parle Jack Scott, directeur de l’agence fédérale en charge des crimes violents et spécialiste des serial killers. Lorsqu’une mère et ses deux filles sont sauvagement assassinées dans une mise en scène macabre, c’est le début d’une chasse à l’homme impitoyable. Jack, qui pensait avoir tout enduré, devra affronter son passé pour mettre la main sur un tueur atypique, aussi pervers que machiavélique.

La 7 de la page 7: “Il avait puisé en eux tout un éventail d’émotions fortes: des histoires de trésors et d’explorateurs, des caches pillées par des espions confédérés, des grottes d’indiens regorgeaient de bijoux, d’or perdu, de poteries anciennes, et tout cet univers lui tendait les bras.”

Ce roman a été écrit en 1992. Et je ne doute pas un instant, qu’à cette époque, il devait être écrit dans un style nouveau et a dû soulever les enthousiasmes.
Or nous sommes en 2016. Et depuis, beaucoup d’eau est passée sous les ponts. Si vous regardez “Les Experts” et/ou “Esprits Criminels” vous avez déjà toutes les clefs pour dénouer ce sac de nœuds. Et c’est justement là où le bas blesse. Ce roman n’est absolument plus d’actualité. Il est répétitif (au point qu’il amène le lecteur à un certain agacement) et est composé des codes utilisés et réutilisés jusqu’à la corde par d’autres auteurs ou scénaristes. Je ne vais donc pas m’appesantir pendant de longues minutes sur “Il”. Si ce roman devait être bon en 1992, aujourd’hui il est désuet et ne comporte que très peu de bons éléments. 956 pages d’ennui. Évitez ce roman. Dommage.

Extrait:”Le son de cette voix le fit tressaillir. Après cette collision d’images, il revint à son affaire du moment. La blonde était une roulure, le garçon était un crétin et ce chien, il fallait le crever. Pleurer, c’est rien que de l’eau gâchée.”

"Entretien avec un vampire" de Anne Rice


“Entretien avec un vampire” de Anne rice.
Ed. Pocket 1997. Pages 444.
Titre Original: “Interview with the vampire”

Résumé: De nos jours, à la Nouvelle-Orléans un jeune homme a été convoqué dans l'obscurité d'une chambre d'hôtel pour écouter la plus étrange histoire qui soit. Tandis que tourne le magnétophone, son mystérieux interlocuteur raconte sa vie, sa vie de vampire. Comme l'interviewer, nous nous laissons subjuguer, fasciner et entraîner à travers les siècles dans un monde sensuel et terrifiant ou l'atroce le dispute au sublime. Véritable livre culte, premier volet des désormais incontournables Chroniques des vampires, Entretien avec un vampire renouvelle totalement l'un des mythes les plus riches et les plus ambigus du fantastique.

La 7 de la page 7: “Au début, il n’y fit que quelques allusions, mais cessa totalement de prendre ses repas.”

“Entretien avec un vampire” est le premier volet des Chroniques des vampires de Anne Rice. Sacralisé par un film plutôt réussi, “Entretien avec un vampire” est devenu un classique de la littérature vampirique. On traverse les âges et les océans en compagnie des ces êtres surnaturels. On est très loin de la “bit-lit” actuelle. Entre épouvante et érotisme, Rice nous offre une ambiance unique. La cruauté des uns est mise en parallèle avec la pureté des autres. La grâce et la froideur accompagnent le lecteur à travers les pages de ce roman. La barbarie y côtoie l’élégance dans cette fresque vampirique splendidement exécutée. Une tendresse douloureuse nous étreint. On se sent triste pour ces êtres à l’immortalité dérangeante et pesante. Rice nous engloutit de sa plume acérée comme les dents de ses personnages. L’élégance de ce roman nous emporte bien au-delà de l’histoire de vampires. On voyage avec plaisir avec ces êtres différents. Car c’est aussi cela “Entretien avec un vampire”. Une ode à la différence. Lestat aussi bien que Louis représentent une différence gérée de diverses manières. Entre colère et passivité. Entre vengeance et acceptation, il y en a pour tous les goûts. Agressivité ou douleur, Anne Rice nous jette dans une histoire magnifique et magistrale.

Extrait : “Combien pensez-vous qu'il y ait de vampires qui aient la trempe nécessaire pour affronter l'éternité ? Pour commencer, ils ont de l'immortalité les notions les plus sinistres. Car, en devenant immortels, ils voudraient que tout ce qui a été l'accompagnement de leur vie devienne immuable et incorruptible comme ils le sont eux-mêmes. Que les véhicules gardent la même forme rassurante, que les vêtements conservent la coupe qui leur allait du temps de leur jeunesse, que les hommes continuent de s'habiller et de parler de la façon qu'ils ont toujours comprise et appréciée. Alors qu'en réalité, tout change, sauf le vampire lui-même ; tout, à l'exception du vampire, est soumis à décomposition et corruption permanentes. Bientôt, si l'on possède une âme peu flexible, et souvent même si l'on est doué de souplesse d'esprit, l'immortalité devient une peine de prison que l'on purge dans une maison de fous peuplée de figures et de formes totalement inintelligibles et sans valeur. Un soir, le vampire en se levant se rend compte que ce qu'il a craint, pendant des dizaines d'années peut-être, est arrivé : il se rend compte tout simplement qu'à aucun prix il ne veut vivre davantage. Que les styles, les modes, les formes d'existence qui lui rendaient l'immortalité attrayante ont tous été balayés de la surface du globe. Et que rien ne subsiste qui puisse le libérer du désespoir, sinon l'acte de tuer. Alors, le vampire va mourir. Personne ne trouvera ses restes. Personne ne saura où il s'en est allé. Et souvent personne dans son entourage – si toutefois il cherche encore la compagnie d'autres vampires –, personne ne saura qu'il est atteint de désespoir. Depuis longtemps il aura cessé de parler de lui-même ou de rien d'autre. Il disparaîtra.

"Aurora Teagarden: A vendre: Trois chambres, un cadavre" de Charlaine Harris


“Aurora Teagarden: A vendre: Trois chambres, un cadavre” de Charlaine Harris
Ed. J’ai Lu 2013. Pages 285.
Titre Original: “Three Bedrooms, One corpse”

Résumé: Aurora avait décidé de devenir agent immobilier, et c’est lors de sa première visite organisée qu’elle découvre dans la maison, un cadavre. Fait du hasard ? Soit. Mais, alors qu’elle retente l’expérience, elle fait à nouveau une macabre rencontre. C’est bien la preuve qu’un serial-killer, sévit dans la petite ville de Lawrencetown. Mais il semble très bien renseigné sur la vie de Roe…

La 7 de la page 7: “Je montai l’escalier en courant pour remonter le chauffage et descendis pour refermer et allumer cette fois-ci le lustre.”

Troisième volet des aventures de Aurora Teagarden. Si les deux premiers tomes sont assez légers et les intrigues assez simplistes, force est de constater que ce troisième tome est encore pire que les autres. On entre dans un roman vraiment simpliste. A la limite du roman jeunesse. J’ai de plus en plus de mal à m’accrocher à cette saga. On aurait pu penser qu’une fois tout bien installé, Harris aurait augmenter la qualité de ses romans poilicers. Mais ce n’est vraiment pas le cas. De roman en roman, les intrigues sont de plus en plus simplistes et les personnages de moins en moins intéressants. Je ne sais vraiment pas si je vais continuer. Je me laisse le temps de la réflexion. Parce que, là où on passait un bon moment dans les autres tomes, ici, on s’ennuie ferme. Dois-je continuer à espérer que Harris nous offre, enfin, un roman policier à la hauteur de son talent? L’avenir nous le dira.

Extrait: “Je m’étais habillée de la sorte afin de suivre mère dans ses rendez-vous, pour le troisième jour consécutif. J’étais en effet censée apprendre le métier, tout en suivant des cours du soir pour obtenir ma carte professionnelle d’agent immobilier.”

"L'Ambre du Diable" de Mark Gatiss


“L’ambre du Diable” de Mark Gatiss.
Ed. Bragelonne 2016. Pages 303.
Titre Original: “The Devil in Amber”

Résumé: Voilà ce qui se passerait si Sherlock Holmes croisait Flashman dans le Temple Maudit ! » G.Q.L'irrésistible dandy anglais est de retour ! Une vingtaine d'années se sont écoulées depuis les événements scandaleux relatés dans Le Club Vesuvius. Lucifer Box, le plus sulfureux des agents secrets de Sa Majesté, est en mission à New York, où sévit un messie fasciste aux desseins purement diaboliques. Du Manhattan des années 20 aux sommets enneigés suisses, Lucifer Box s'embarque dans un périple décoiffant, avec sa décontraction légendaire...

La 7 de la page 7: “C’est la moindre des choses d’aider un vieux camarade en poistion délicate..., railla-t-il avant de jeter un regard goguenard à ma main blessée.”

“L’ambre du Diable” est le deuxième volet des aventures de Lucifer Box, le héro atypique de Mark Gatiss. J’avais été subjuguée par le premier tome “Le Club Vesuvius” et j’attendais énormément du deuxième tome. Je voulais retrouver ce personnage au plus vite. Je n’ai donc pas su résister longtemps à l’appel de la librairie et du deuxième tome. Me voici donc, après la lecture de “L’ambre du Diable”. Et dire que j’ai passé un bon moment serait mentir. J’ai passé un excellent moment! On retrouve le caustique Lucifer Box dans une aventure rocambolesque.On se ballade dans cette histoire avec une facilité déconvertante. L’écriture est efficace et percutante. Un petit bémol cependant, ce deuxième tome est un peu (beaucoup) plus lent que le premier. Paradoxalement, cela n’empêche pas la mise en tension de l’intrigue et des personnages (peut-être trop nombreux) Mais tout est maîtrisé et controlé. Vivement le tome 3!!

Extrait: “Imaginez-moi le lendemain matin, perdu dans mes pensées au beau milieu de Central Park enneigé, les yeux rivés sur les eaux brunes de l’étang tandis que les arbres dénudés et agités par le vent entrechoquent leurs branches dans un concert de bois sec. Pandora! Ma soeur! Après toutes ces années! Pour tout vous dire, ma frangine et moi ne nous sommes jamais entendus. Comme dans la grande majorité des disputes familliales, l’origine du conflit est d’une banalité confondante et remonte au jour funeste où ma mère a annoncé, sur un ton solennel mais ravi, que le petit Lucifer alors âgé de trois ans aurait bientôt la compagnie d’un ou d’une camarade de jeu. J’étais un enfant très sérieux, très choyé par mes parents, à la pâleur toute victorienne et aux culottes courtes toujours aussi impeccables que mes cheveux gominés. J’attendais un petit frère, naturellement. Quel garçon rêve d’une petite soeur? Aussi, quand ma soeur Pandora fit son arrivée, emmaillotée dans ses langes et parfumée à l’eau de lavande de maman, je la regardais d’un oeil mauvais par-dessus ma cuillère en bois tout en me faisant la promesse qu’elle ne resterait pas longtemps. S’ensuivit une série de manigances diaboliques consistant généralement à assommer bébé à l’aide de cubes en bois colorés ou à précipiter le landau dans la Serpentine avant de faire porter le chapeau à la nourrice. Ma carrière d’assassin professionnel se dessinait déjà, voyez-vous. Cependant, les années passant –lentement, entre les quatre murs vert olive de notre triste nursery- je finis par m’habituer à la présence de cette chipie. En rechanche, à mesure que mes tendances homicides diminuaient, les siennes prirent de l’ampleur. Sa beauté était comparable à la mienne, pourtant, elle semblait considérer que je lui faisais de l’ombre. Je ne comprenais pas du tout son point de vue. Mes parents nous prodiguaient leur amour de façon éminemment équitable: nous n’en recevions pas une miette chacun.”

jeudi 7 avril 2016

"Qui a tué Daniel Pearl" de Bernard-Henri Lévy


“Qui a tué Daniel Pearl?” de Bernard-Henri Lévy.
Ed Grasset 2003. Pages 536.

Résumé: On se souvient avec effroi des images diffusées en février 2002 montrant le supplice de Daniel Pearl, ce journaliste américain enlevé puis décapité, à Karachi, par une bande de " fous de Dieu ".
Hanté par le meurtre barbare du reporter du Wall Street Journal, à la fois juif et ami du monde arabo-musulman, Bernard-Henri Lévy a mené sa propre enquête. Celle-ci l'a conduit de Karachi à Londres, de Sarajevo à Dubaï, de Kandahar à Los Angeles et... Karachi. Il a remis ses pas dans les pas de la victime et de son bourreau. Il a retrouvé les témoins, les acteurs et les lieux. Il s'est plongé dans un monde de fanatismes et de passions sanglantes, de traques interminables, de manipulations périlleuses et de mensonges d'Etat.
Il a côtoyé la nébuleuse terroriste dans ses ramifications les plus stupéfiantes, dans ses complicités les moins avouables. A chaque étape de cette immersion dans l'univers des nouveaux " possédés ", deux questions : qui a vraiment tué Daniel Pearl ? Quel secret s'apprêtait-il à révéler quand ses assassins l'ont égorgé ? Bernard-Henri Lévy explore ces ténèbres en journaliste, en romancier, en philosophe.
Son livre propose un tableau moderne du mal. C'est une descente vers les enfers où couvent, peut-être, nos prochaines apocalypses.

La 7 de la page 7: “Et je suis bien décidé, maintenant que je suis ici, à ne pas en dire davantage.”

Si vous ne connaissez pas l’histoire de Daniel Pearl, elle est très simple et terriblement douloureuse. Journaliste américain enlevé et ensuite décapité à Karachi. Les images ont fait le tour du monde en 2002. Ces images étaient tellement insoutenables que même quatorze ans plus tard, je m’en rappelle.
BHL décide de mener l’enquête en marchant dans les pas de ce journaliste. Cela peut sembler louable aux premiers abords. Essayer de comprendre comment un tel drame a pu se produire. L’intention était effectivement louable. L’exécution est pathétique. Beaucoup trop auto-centré sur l’auteur. Une récupération personnelle d’un drame, d’abord politique, et ensuite (et surtout) famillial. Il est rare d’avoir envie de gifler un auteur. Si vous avez envie de tester de sentiment, n’hésitez-pas, lisez ce livre. L’écriture est moyenne et le propos complètement ruiné par une conclusion qui précède l’enquête. C’est minimaliste et dénote une méconnaissance des conflits de la région. Daniel Pearl et sa famille ne méritait vraiment pas un tel comportement d’un “écrivain” en mal d’actualité. Mauvais. Très mauvais.


Extrait: “Arrivée à Karachi. La première chose qui frappe c’est, dès l’aéroport, l’absence totale d’Occidentaux.”

"Anges et Démons" de Dan Brown


“Anges et Démons” de Dan Brown.
Ed. J.C. Lattès 2005. Pages 569.
Titre Original: “Angels and Demons”

Résumé: Robert Langdon, le célèbre spécialiste de symbologie religieuse, est convoqué au CERN, en Suisse, pour déchiffrer un symbole gravé au fer rouge retrouvé sur le corps d'un éminent homme de science. Il s'agirait d'un crime commis par les Illuminati, une société secrète qui vient de resurgir après une éclipse de quatre siècles et a juré d'anéantir l'Église catholique. Langdon ne dispose que de quelques heures pour sauver le Vatican qu'une terrifiante bombe à retardement menace !

La 7 de la page 7: “Langdon était sceptique.”

J’avais déjà lu le “da Vinci Code” écrit par cet auteur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’avais pas du tout adhéré à ce récit. Vraiment pas. Mais je vouais donner une autre chance à Brown en lisant “Anges et Démons”. Et force est de constater que ce roman est bien meilleur que le “Da Vinci Code” (ce qui n’est pas un exploit en soi...)
Mais malgré une intrigue assez solide, Brown démollit lui-même son récit. La fin est bâclée au possible. Invraisemblable au possible. Un grand n’importe quoi. Et c’est bien dommage car les descritptions du Vatican et les intrigues religieuses sont assez réussies dans l’ensemble mais malheureusement, Brown ne peut convaincre personne avec cette fin qui descend méthodiquement tous les points forts de son roman.
En un mot comme en cent, Brown ne verra pas une troisième place se libérer dans ma bibliothèque. Deux, c’est bien assez. C’est même déjà trop.

Extrait: “Que vous croyiez ou non en Dieu, reprit-il sur le ton de la réflexion, comprenez au moins ceci: lorsque l’espèce humaine perd confiance en une puissance qui lui est supérieure, elle perd aussi son sens de la responsabilité (...) La foi nous rend responsables envers nous-même, envers les autres, envers une vérité supérieure. Si la religion est défaillante, c’est seulement parce quer l’homme est imparfait.”

"Ténèbres sur Sethanon" de Raymond E. Feist.


“Ténèbres sur Sethanon” de Raymond E. Feist.
Ed. Milady 2012. Pages 608.
Titre Original: “A Darkeness at Sethanon”

Résumé: La quête du Silverthorn a été couronnée de succès, et la Princesse Anita sauvée. Mais le prince Arutha sait que les forces du mal n'y ont pas dit leur dernier mot : Les faucons de la nuit, une dangereuse guilde d'assassins, sont de retour et rôdent DANS LES rues de Krondor, tandis qu'au nord l'armée des ténèbres vient de se mettre en marche. Seule la magie pourra peut-être sauver Midkemia des assauts et sortilèges du terrible nécromant Murmandamus... Pug, Le puissant magicien, et Tomas, le guerrier héritier des seigneurs dragons Valherus, entreprennent alors une quête désespérée. car voici venir l'ennemi, surgi du fond des âges pour reprendre ce qui lui appartenait autrefois...

La 7 de la page 7: “Il s’avança, plié en deux, vers un grand homme blond qui tenait ton cheval.”

“Ténèbres sur Sethanon” est le dernier tome de la Guerre de la Faille des Chroniques de Krondor. Du coup, on en attend beaucoup. Ce dernier tome est sensé nous donner les clefs et finir en feu d’artifice. Et c’est bien une fin en apothéose que Feist nous livre ici. Oh, bien sûr, on peut lui reprocher quelques défauts comme des intrigues parfois un peu trop “faciles” et fortement prévisibles ainsi que des rebondissements qui n’en sont pas vraiment. Mais cela ne gâche pas cette saga spectaculaire, tellement on se laisse emporter par cette histoire unique. Ce dernier tome clôture une saga maîtrisée du début à la fin.
Par contre, “Ténèbres sur Sethanon” sera mon dernier voyage au pays de Krondor. Je ne compte pas lire la suite de cette saga. Je n’ai pas forcément envie de continuer l’aventure avec d’autres personnages ou d’autres lieux. J’en garderai cependant un très bon souvenir même si le genre de Feist n’est pas celui que je préfère.

Extrait: “Soudain le vent fit voler les rideaux dans la pièce. Par réflexe, soudain alerté par un sens du danger acquis dans les rues mal famées, le jeune homme se retrouva à moitié hors de sa chaise, accroupi ; un couteau, comme jailli de sa botte, apparut dans sa main. Prêt à frapper, le cœur battant, il resta là un long moment ; son instinct lui susurrait qu’il allait livrer un combat à mort, comme cela lui était si souvent arrivé au cours de sa vie tumultueuse. Ne voyant personne, le jeune homme se détendit peu à peu. C’était fini. Perplexe, il secoua la tête. Une inquiétude inexpliquée lui nouait l’estomac lorsqu’il se dirigea lentement vers la fenêtre. De longues minutes s’écoulèrent tandis qu’il regardait vers le nord, dans la nuit, là où il savait que se trouvaient de grandes montagnes, au-delà desquelles attendait un ténébreux ennemi.”

"Le Club Vesuvius" de Mark Gatiss.


“Le Club Vesuvius” de Mark Gatiss.
Ed. Bragelonne 2015. Pages 306.
Titre Original: “The Vesuvius Club”

Résumé: Portraitiste de talent, dandy, bel esprit, mauvais garçon… et le plus irrésistible des agents secrets de Sa Majesté. Lorsque les meilleurs scientifiques du royaume sont mystérieusement assassinés, Lucifer se lance dans une enquête trépidante, des clubs de gentlemen londoniens aux bas-fonds volcaniques de Naples, tout en déterminant la façon la plus seyante de porter un œillet blanc à sa boutonnière. Une immersion étourdissante dans les arcanes d’un ordre occulte aux pratiques décadentes – et de ses secrets les plus sulfureux.

La 7 de la page 7: “A présent, j’allais pouvoir apporter cet échantillon à mon tailleur.”

Je connaissais déjà Mark Gatiss en tant que scénariste de “Docteur Who” ou encore de “Sherlock”. J’admire l’imagination que demande la première série et suis émerveillée de l’intelligence de la l’adaptation de la deuxième. J’étais donc très impatiente de découvrir Mark Gatiss, l’auteur de romans.
Déjà, le livre est terriblement beau et attrayant. Bragelonne a vraiment mis le paquet pour son édition “steampunk”.
L’histoire du “Club Vesuvius” est d’abord assez originale tout en restant dans des codes connus et reconnus. Gatiss part de ce qu’on connaît pour ensuite tout déconstruire et shooter un grand coup dans son texte. Une véritable réussite.  Un rythme assez soutenu et des situations cocasses, “Le Club Vesuvius” ne laisse pas son lecteur en attente.
Enfin, le personnage principal. Lucifer Box. Il est trucculent, sarcastique et savoureux à souhait. Un espion tel que Wilde aurait pu l’inventer. Que demander de plus?
Si il y a quelques lenteurs et quelques répétitions inutiles, on ne s’ennuie jamais tellement la plume de Gatiss est implacable.
J’attends déjà le deuxième tome avec impatience!

Extrait: “Comme vous vous en doutez, j’avais suffisamment traîné mes guêtres de par le monde pour savoir qu’il ne s’agissait pas simplement de la réunion annuelle d’un bordel de luxe. Ce genre d’événement requiert rarement que les membres du conseil se déguisent, et le titre le plus exotique qui circule est sans doute “Monsieur le directeur!”. Non, voilà qui était plus louche qu’une cuillère à soupe. Les trois nouveaux venus avaient allumé des torches supplémentaires, si bien que je pus voir divers plans et cartes épinglés aux murs. Je remarquai également que les quatre mannequins de paille avaient été menottés à leur chaise, comme s’il risquaient de s’enfuir.”