mercredi 29 juin 2016

"Je suis Pilgrim" de Terry Hayes


“Je suis Pilgrim” de Terry Hayes.
Ed. Le Livre de poche 2015. Pages 910.
Titre Original: “I am Pilgrim”

Résumé: Pilgrim est le nom de code d’un homme qui n’existe pas. Il a autrefois dirigé une unité spéciale du Renseignement américain. Avant de prendre une retraite dans l’anonymat le plus total, il a écrit le livre de référence sur la criminologie et la médecine légale. Mais son passsé d'agent secret va bientôt le rattraper...
Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan.
Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.
Un chercheur torturé devant un laboratoire de recherche syrien ultrasecret.
Des cadavres encore fumants trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.
Et un fil rouge, reliant tous ces événements, qu'un homme est résolu à suivre jusqu’au bout.

La 7 de la page 7: “Peut-être qu’il sait ce qui l’attend, peut-être pas: le GHB a, entre autres enffets secondaires, celui de supprimer le réflexe de haut le cœur.”

“Je suis Pilgrim”  est un roman d’espionnage assez particulier. Il est d’une part très bien écrit et possède une force narrative importante et d’autre part il est particulièrement long et lent. Au final, il n’y a que très peu d’action et l’auteur met très longtemps à joindre les différentes histoires. Si le texte est efficace, force est de constater que parfois, souvent même, on s’ennuie ferme. On reste bloqué en première, freiné par les arrêts, beaucoup trop nombreux, de notre conducteur. Et c’est justement pour cela que mon avis est assez mitigé par rapport à ce roman. J’ai  bien aimé ce roman, et certains passages sont vraiment réussis et donnent réflexion aux lecteurs. Mais en même temps, je me suis souvent ennuyée. La conclusion la plus honnête serait sûrement de dire que  “Je suis Pilgrim” est plutôt un bon roman mais qui n’était pas écrit pour moi.

Extrait: “Il était passé par trois camps différents en cinq ans, tous les camps de la mort, y compris Auschwitz. C’était un tel miracle qu’il ait survécu que je lui ai demandé ce qu’il en avait tiré. Il a ri et ne m’a rien dit de bien original. La mort est terrible, la souffrance est pire; comme d’habitude les connards sont la majorité, des deux côtés des barbelés. Puis il est resté un instant songeur. Il y avait une chose que l’expérience lui avait enseignée. Il avait appris que lorsque des millions de gens, tout un système politique, d’innombrables citoyens qui croient en Dieu disent qu’ils vont vous tuer, il faut les écouter.”

mercredi 15 juin 2016

"Va et poste une sentinelle" de Harper Lee.


“Va et poste une sentinelle” de Harper Lee.
Ed. Grasset 2015. Pages 333.
Titre original: “Go set a watchman”

Résumé: Jean Louise Finch, dite « Scout », l’inoubliable héroïne de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, est de retour dans sa petite ville natale de l’Alabama, Maycomb, pour rendre visite à son père Atticus. Vingt ans ont passé. Nous sommes au milieu des années 1950, à l’aube de la déségrégation, et la nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l’a façonnée mais dont elle s’est éloignée en partant s’établir à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit et voir vaciller toutes les fondations de son existence, politiques, sociales et familiales.
Va et poste une sentinelle est le deuxième roman de Harper Lee, mais fut écrit avant le mythique Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, qui reçut le Prix Pulitzer en 1961. Dernier volet de ce qui devait être au départ une trilogie romanesque dont l’Oiseau moqueur aurait été le premier tome, ce roman inédit marque le retour, après soixante-cinq ans de silence, de l’un des plus grands auteurs américains du siècle.

La 7 de la page 7: “Le colonel Maycomb, persuadé que les indiens détestaient mener bataille en terrain plat, passa au peigne fin la frange septentrionale de la région à la recherche des Creeks.”


Ayant lu “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” pendant mes années d’adolescence, j’attendais beaucoup de “Va et poste une sentinelle”. Les critiques étaient pourtant assez mauvaises. Atticus serait devenu un vieil homme raciste entendait-on dire. J’ai donc attendu un peu avant de le lire. En effet, Atticus Finch représente ce combat pour ses convictions, pour la Justice. Etais-je prête à voir un de mes héros littéraires disparaître au profit d’un vieil homme aigri? Finalement, je l’ai terminée cette fameuse sentinelle! Verdict? Partagé votre honneur.
Avant toute chose, précisons que “Va et poste une sentinelle” est paru après “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” mais a été écrit avant. C’est un point important. Et apparemment, il a été publié en état. Et c’est donc le premier reproche que l’on peut faire à cette suite.
Atticus mit sa carrière en jeu, mit à profit les failles de l’accusation, mit tout son cœur dans sa plaidoirie devant les jurés et réussit ce qui ne l’avait encore jamais été ni ne le serait plus dans l’histoire du comté de Maycomb: il avait obtenu l’acquittement d’un Noir accusé de viol.” Première nouvelle. Dans cette version, Atticus a gagné son procès alors qu’il le perd dans “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur”. Qu’on publie un roman “tel quel” est une chose mais le lecteur serait en droit de demander une certaine cohérence avec le premier roman. Soit. Nous ferons ici abstraction de ces contradictions et déciderons de trouver intéressant que Lee avait d’abord décider de faire gagner Atticus pour ensuite se rétracter. Etait-ce trop irréaliste? Trop naïf? En tout cas, force est de constater qu’elle a fait le bon choix. Si Atticus avait gagné ce procès, le récit du premier livre s’en serait trouvé biaisé vu qu’une des conclusions de l’oiseau moqueur était clairement qu’il y a des combats perdus d’avance qu’il faut quand même mener. Une victoire aurait mis à mal cette théorie.
Le deuxième gros reproche que l’on peut faire à “Va et poste une sentinelle” est probablement la disparition brutale de certains personnages auxquels on était particulièrement attachés. Certes ce sont ses personnages et Lee en fait ce qu’elle veut mais on aurait été en droit de demander des personnages remplaçants ayant plus d’épaisseur. Ce qui n’est pas réellement le cas. Au détour d’une petite phrase, certains disparaissent à jamais, ne nous laissant pas le temps de les regretter.
Et avec un peu de recul, c’est globalement tout ce qu’on peut reprocher à ce roman. La plume est toujours aussi efficace, le roman coule de lui-même. Certes, les personnages ont changés mais pas tant que ce qu’on peut croire.
Il faut bien garder en mémoire que “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” est surtout un roman sur l’enfance. Et ici, Lee détruit cette mythologie enfantine engendrée par Scout pour la mettre en confrontation avec la dure réalité de la vie. Tout n’est pas  blanc ou noir comme dans un monde enfantin, Lee s’engouffre dans les nuances de gris dessinées par l’adulte. Et c’est justement là que se trouve la clef du deuxième (premier?) roman de Lee. L’abandon de l’innocence enfantine. Il faut tuer ses propres mythes et ses héros afin de se construire en tant qu’adulte. On ne peut rester un enfant éternellement. Il faut tuer l’enfant qui est en nous, ses convictions afin de pouvoir se construire en tant qu’adulte, tout en gardant cette part de colère qui nous lie à notre enfance. Et si on part de ce principe, “va et poste une sentinelle” est un excellent roman.

Extrait: “Vous ne me croirez pas, mais si je vous l’assure: jamais de toute mon existence, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai entendu le mot nègre prononcé par un membre de ma famille. Jamais je n’ai appris à penser “les nègres”. J’ai grandi entourée de Noirs, mais c’étaient Calpurnia, Zeebo l’éboueur, Tom le jardinier, et tous les autres. Il y avait des centaines de Noirs autour de moi, c’étaient eux qui travaillaient dans les champs, qui ramassaient le coton, qui réparaient les routes, qui sciaient le bois avec lequel nous construisions nos maisons.Ils étaient pauvres, ils étaient sales et ils avaient des maladies, certains étaient fainéants, indolents, mais jamais, pas une seule fois, on ne m’a donné à croire que je devais les mépriser, les craindre, leur manquer de respect, ou que je pouvais me permettre en toute impunité de les maltraiter. Ils ne sont jamais, en tant que groupe, entrés dans mon univers, pas plus que je ne suis entrée dans le leur quand j’allais à la chasse, jamais je ne m’aventurais sur les terres des Noirs, non pas parce que c’étaient leurs terres mais parce que je n’étais pas censée m’aventurer sur les terres de qui que ce soit. On m’a appris à ne jamais exploiter les gens moins fortunés que moi, qu’ils soient moins fortunés en termes d’intelligence, de richesse ou de statut social; et cela s’appliquait à tout le monde, pas seulement aux Noirs. On m’a fait comprendre que tout manquement à cette règle était méprisable.

"Tuer le père" de Amélie Nothomb


“Tuer le père” de Amélie Nothomb.
Ed. Le Livre de Poche 2012. Pages 130.

Résumé: Allez savoir ce qui se passe dans la tête d'un joueur.

La 7 de la page 7: “A quatorze ans, sa première décision est d’arrêter l’école.”

Oyé, Oyé! J’ai enfin aimé un livre écrit par Amélie Nothomb. Comme quoi, il ne faut jamais dire “fontaine”. Bon, ce n’est pas le roman du siècle mais il a au moins le mérite d’exister. Pour une fois, je suis parvenue à m’impliquer dans le récit. Les personnages sont bien écrits et je me suis impliquée dans leur histoire commune. Le récit est bien mené et bien raconté. Pour une fois, j’ai été prise par surprise par la plume de Nothomb qui ne s’immisce que peu dans le récit. Une vraie surprise. Et une bonne pour une fois. Comme quoi...


Extrait: “Jongler revient à nier tant la pesanteur que la multiplicité des choses. Le pari du jongleur est d’assurer le mouvement perpétuel et aérien d’une matière lourde et nombreuse. L’esprit n’a ni poids ni chiffre, il est indénombrable. Jongler déguise la matière en esprit en conférant à celle-ci les propriétés de celle-là. Le jongleur doit avoir la tête aussi rapide que les mains, doit calculer le temps que prendra la chute de chaque objet et accorder son geste à son estimation. Le jongleur de feu ajoute à ce pari une clause démentielle: la matière, outre son poids et son nombre, possède un danger. Si cette propriété demeure plus d’une fraction de seconde en contact avec le corps, il brûle.”

"Les yeux du dragon" de Stephen King.


“Les yeux du dragon” de Stephen King.
Ed. Flammarion 2016. Pages 466.
Titre Original: “The Eyes of the Dragon”

Résumé: L'ombre de Flagg plane depuis quatre siècles sur le royaume de Delain... Le jour où la silhouette du sinistre magicien se glisse derrière le trône du roi Roland, c'est en vue d'accomplir son noir dessein : assurer le triomphe du mal. La machination se met en marche, vénéneuse comme le poison. Mais c'est compter sans une antique maison de poupée, quelques milliers de serviettes de table, les yeux d'un vieux dragon empaillé et, bien sûr, le courage de ceux qui refusent la tyrannie. On sait que les contes de fées sont les premiers récits de terreur. En écrire un à l'intention de sa fille Naomi était donc pour Stephen King une sorte de retour aux sources.

La 7 de la page 7: “La chasse, c’est ce que Roland avait toujours préféré, l’odeur de la forêt, la morsure de l’air frais, le son du cor, la tension de l’arc quand la flèche suit sa course cinglante!.”

Avec “Les yeux du dragon”, Stephen King nous offre un roman de fantasy particulièrement réussi. Comment ne pas aimer un livre qui commence par “Il était une fois”? Difficile. Le récit est fluide et nous permet de nous investir dans un univers nouveau. Les personnages sont bien construits et on s’attache très vite à eux. Et on se demande, tout au long de notre lecture qui est donc ce Flagg? Quel est son moteur? On souffre aux côtés des uns et on se complait dans la cruauté des autres. Sorte d’allégorie du fils prodigue, “Les yeux du dragon” pose plus de question qu’il n’en donne. Et c’est justement le seul reproche qu’on peut lui faire. Une fin peut-être un peu trop facile et anticipée sans pour autant que l’auteur ne nous donne les clefs.
Une fin qui ouvre les possibilités d’une suite. Ce livre ayant été écrit en 1987, il est probable qu’on attende en vain mais cela ne nous empêchera pas de continuer à nous imaginer une autre fin, voir même de nous imaginer nous même une suite. Un très bon moment de lecture.

Extrait: “Et espionner, c’est bien triste à dire, présente ses propres attraits. Quand vous voyez des gens qui ne savent pas qu’on les voit, les actions les plus triviales semblent de la plus haute importance. Au bout d’un moment, Thomas se sentit un peu honteux, mais n’avait rien de surprenant. Espionner après tout, c’est une sorte de vol, c’est voler une image de ce que font les gens quand ils se croient seuls.”

"Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" de Harper Lee


“Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” de Harper Lee.
Ed. Grasset 2015. Pages 461.
Titre Original: “To kill a mockingbird”

Résumé: Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.

La 7 de la page 7: “Si vous avez besoin que je vous lise quelque chose.”

Quand j’ai appris que “Ne tuez pas l’oiseau moqueur” allait enfin avoir une suite, j’ai décidé de le relire. En français cette fois. En effet, je l’avais déjà lu, bien des années auparavant, en anglais. Ce livre m’avait profondément touché et j’avais trouvé la plume particulièrement envoûtante. J’ai donc relu ce roman en français afin d’être prête pour la suite. C’est donc l’occasion de vous offrir une chronique sur ce pilier de la littérature américaine. Car c’est bien de chef-d’œuvre dont on parle quand on cite “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur”. Récit sur l’enfance plus que sur la cause afro-américaine, “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” nous fait rencontrer Scout, une enfant du Sud  qui vit sans trop se poser de questions jusqu’au moment où son père, Atticus Finch, décide de défendre un homme noir accusé du viol d'une femme blanche. Là, ses certitudes s’ébranlent, elle est confrontée au monde, pas toujours joli, des adultes. Scout ne voit pas de réelle différence entre les races et elle ne comprend pas pourquoi cette petite ville d’Alabama est en émoi face à ce procès. Pourquoi tant de gens en veulent à son père alors qu’il ne fait que son travail? Elle est confrontée aussi à l’adolescence de son frère, complice de toujours qui est en train de changer et prend ses distances avec cette petite sœur envahissante. Mais éluder la question afro-américaine serait trop facile. Car “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” est aussi un pamphlet contre le racisme. On ne doute pas une seule seconde de l’innocence du client d’Atticus. On s’enfonce dans ce Sud du début du Xxème siècle avec envie et en même temps dégoût. Envie des paysages et de ces gens à la chaleur qui leur colle à la peau mais également de dégoût envers leurs idées racistes  et leurs agissements parfois criminels. Mais comme Scout, on se fait rappeler à l’ordre par Atticus qui nous explique qu’on ne peut juger sans savoir, car cela serait réagir comme ceux que l’on méprise. “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur” est un grand roman, un récit époustouflant et une plume implacable. Un chef-d’œuvre, tout simplement.

Extrait: “Elle avait sa propre vision du monde, bien différente de la mienne, peut-être... Je t’ai déjà dit que si tu n’avais pas perdu ton sang froid, je t’aurais quand même envoyé lui faire la lecture. Je voulais que tu comprennes quelque chose grâce à elle, que tu vois ce qu’est le vrai courage, au lieu de t’imaginer que c’est un homme un fusil à la main. Le courage, c’est savoir que tu pars battu , mais d’agir quand même et d’aller jusqu’au bout. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver. Mrs Dubose a gagné, forte de ses quarante-cinq kilos. Ainsi qu’elle l’entendait, elle est morte sans rien devoir ni à quelqu’un ni à quelque chose. C ‘était la personne la plus courageuse que j’ai connue.”

"Promenez-vous dans les bois...pendant que vous êtes encore en vie" de Ruth Ware


“Promenez-vous dans les bois... pendant que vous êtes encore en vie” de Ruth Ware
Ed. Fleuve 2016. Pages 377.
Titre Original: “In a dark, dark wood”

Résumé: Une jeune femme reçoit un message l'invitant à l'enterrement de vie de jeune fille d'une de ses anciennes meilleures amies. Elle arrive dans une grande propriété en verre, perdue au fond des bois. 48 heures plus tard, elle se réveille dans un hôpital couvertes de blessures. Un meurtre a eu lieu pendant la fête. Que s'est-il passé et qu'a-t-elle fait ?

La 7 de la page 7: “Beautés russes.”

“Promenez-vous dans les bois... pendant que vous êtes encore en vie” est un thriller divisé en deux parties bien distinctes. La première se déroule à l’hôpital où la protagoniste se réveille. Elle ne sait pas ce qu’il s’est passé. Elle sait juste que quelque chose de terrible s’est déroulé. Mais pas moyen de s’en souvenir. Cette partie permet d’imposer au lecteur un moment de “calme” dans ce thriller où l’auteure veut casser le rythme afin d’entraîner son lecteur encore plus loin dans l’envie de connaître la suite. La deuxième partie est l’histoire proprement dite. Un enterrement de vie de jeune fille où on découvre que la protagoniste a entretenu une relation avec le futur marié. Qu’elle connaît très bien la future épouse mais que quelque chose les a séparées il y a des années. Elle ne sait pas pourquoi elle est invitée, et franchement, nous non plus.
Ruth Ware met en place une bonne intrigue qui va malheureusement pêché par longueur. Personnellement, ces longueurs m’ont permises de découvrir les tenants et les aboutissants de ce thriller bien avant l’heure de vérité. Les personnages se veulent complexes alors qu’ils sont, au final, assez stéréotypés. Mais cela reste toutefois assez plaisant à lire. L’ambiance est assez réussie et on se prend au jeu. A lire sans pour autant en attendre trop car cela pourrait engendrer une déception qui gâcherait votre lecture.
Prenez le livre comme il est, laissez-vous emporter par le récit sans tenter de trouver vous-même la solution et vous passerez un excellent moment.

Extrait: “J’avais volontairement évité de penser à James et au mariage, comme on évite de toucher une plaie trop sensible. Mais à présent, alors que j’essayais, je me suis rendu compte que je n’y arrivais pas. Le James de mon souvenir, avec son crâne à moitié rasé et le reste de ses cheveux rassemblés en chignon sur le haut de son crâne, sa cravate d’uniforme scolaire déchirée, le James qui se saoulait avec le whisky de son père et grimpait à minuit sur le monument aux morts de l’école pour beugler des poèmes de Wilfried Owen aux étoiles, le James qui écrivait au rouge à lèvres des paroles de Pink Floyd sur la voiture du prof principal le dernier jour d’école... Ce James, je ne parvenais pas à l’imaginer en smoking, à embrasser la mère de Clare et à rire consciencieusement au toast du témoin. Une expérience des plus déplaisante qui m’avait donné envie de vomir, et qu’avaient empirée les regards furtifs de Nina. S’il y a une chose que je déteste plus que souffrir, c’est qu’on le voit souffrir. J’ai toujours préféré me terrer loin des autres pour panser mes plaies en privé.”

jeudi 9 juin 2016

"99 Francs" de Frédéric Beigbeder


“99 francs” de Frédéric Beigbeder.
Ed. Folio 2004. Pages 298.

Résumé:En ce temps-là, on mettait des photographies géantes de produits sur les murs, les arrêts d'autobus, les maisons, le sol, les taxis, les camions, la façade des immeubles en cours de ravalement, les meubles, les ascenseurs, les distributeurs de billets, dans toutes les rues et même à la campagne.
La vie était envahie par des soutiens-gorge, des surgelés, des shampoings antipelliculaires et des rasoirs triple-lame. L'?il humain n'avait jamais été autant sollicité de toute son histoire : on avait calculé qu'entre sa naissance et l'âge de 18 ans, toute personne était exposée en moyenne à 350 000 publicités. Même à l'orée des forêts, au bout des petits villages, en bas des vallées isolées et au sommet des montagnes blanches, sur les cabines de téléphérique, on devait affronter des logos "Castorama", "Bricodécor", "Champion Midas" et "La Halle aux Vêtements".
Il avait fallu deux mille ans pour en arriver là.

La 7 de la page 7: “Le bon temps des vilains autodafés permettait de distinguer les gentils des méchants.”


J’aime beaucoup Frédéric Beigbeder. J’aime son cynisme mais aussi cette fausse insouciance qui règne dans chacun de ses romans. Et pourtant, je n’ai pas du tout aimé “99 francs”. Le roman est trop décousu pour que je ne me sois vraiment attardée sur les points qui auraient pu m’intéresser. Certes, le roman est percutant dans son propos mais je me suis proprement ennuyée. Mais ce n’est pas bien grave si on considère que “99 francs” reste l’exception de l’œuvre de Beigbeder. Ce roman est l’exception qui confirme la règle. Je n’en reste, donc, pas moins une grande admiratrice de l’écriture de cet auteur.

Extrait:“Chère Obsession,
Pourrais-tu avoir la gentillesse de me sauver de moi-même ? Sinon je mets les pieds dans l'eau et les doigts dans la prise. Il existe une chose qui est pire que d'être avec toi : c'est d'être sans toi. Reviens. Si tu reviens, je t'offre une New Beetle. Bon, d'accord, c'est un peu con comme proposition mais c'est de ta faute : depuis que tu es partie, je deviens de plus en plus sérieux. Je me suis aperçu qu'il n'existait pas d'autre fille comme toi. Et j'en ai conclu que je t'aimais
. “

"Et si c'était vrai" de Marc Levy


“Et si c’était vrai” de Marc Levy
Ed. Pocket 2005. Pages 251.

Résumé:Lauren est dans le coma, c'est indéniable. Mais elle est aussi dans le placard d'Arthur, un peu comme un fantôme, cela est tout aussi indéniable... Arthur, en tout cas, est bien obligé de l'admettre : il la voit, l'entend, la comprend et finit même par l'aimer. Mais que peut-on espérer d'un fantôme que l'on est le seul à distinguer ? On ne tombe pas amoureux d'un mirage, on ne force pas son meilleur ami à dérober une ambulance pour kidnapper un corps dans le coma, on ne ment pas à la police pour sauver une ombre, et pourtant...
Marc Lévy signe ici un premier roman particulièrement grisant, qui s'amuse du lecteur et de ses certitudes, toujours avec légèreté : comme Arthur, on se laisse prendre au jeu de Lauren, et comme lui, on finit par se dire, entre deux rebondissements : Et si c'était vrai....

La 7 de la page 7: “Six croisements avant Van Ness, l’une des deux grandes artères qui traversent la ville, elle passe à la vitesse supérieure.”

“Et si c’était vrai” de Marc Levy est un roman difficile à classer. Certes, c’est une histoire qui nous parle d’amour et de possibilités surnaturelles qui sont assez efficaces quand on pense au résultat de Levy. Si les lieux qui nous sont chers étaient habités par leurs anciens habitants? Ici, une femme dans le coma. Et si le nouvel habitant était capable de voir ce “fantôme” ? Et si il lui prenait l’idée de découvrir qui est cette femme? Et si au final, c'était vrai? Une histoire légère et pourtant prenante qui nous plonge dans des “et si” plus qu’agréables. On se laisse emporter par cette histoire qu’on déguste allongé sur un transat, un verre de rosé à la main.

Extrait: “Tu veux comprendre ce qu'est une année de vie : pose la question à un étudiant qui vient de rater son examen de fin d'année. Un mois de vie : parles-en à une mère qui vient de mettre au monde un enfant prématuré et qui attend qu'il sorte de sa couveuse pour serrer son bébé dans ses bras, sain et sauf. Une semaine : interroge un homme qui travaille dans une usine ou dans une mine pour nourrir sa famille. Un jour : demande à deux amoureux transis qui attendent de se retrouver. Une heure : questionne un claustrophobe, coincé dans un ascenseur en panne. Une seconde : regarde l'expression d'un homme qui vient d'échapper à un accident de voiture, et un millième de seconde : demande à l'athlète qui vient de gagner la médaille d'argent aux jeux Olympiques, et non la médaille d'or pour laquelle il s'était entraîné toute sa vie. La vie est magique... alors je t'en prie, profitons de toutes ces secondes qui nous restent. “

"Et un jour de plus" de Jonas Gardell.


“Et un jour de plus” de Jonas Gardell.
Ed. 10/18 2004. Pages 186.
Titre Original: “Sa gar en dag ifran vart liv och kommen al drug ater.”

Résumé: Quelques jours révolus, au moment de Noël avant l'an 2000, des vies s'entrecroisent... Celles de Pia, célibataire de trente ans qui traîne sa solitude au café, d'Anna et Hakan marié depuis dix ans et de Henning, un vieillard solitaire qui écrit au courrier des lecteurs. Avec un humour caustique, à la fois tendre et cruel, Jonas Gardell dresse le portrait acide de gens ordinaires face à leur vie qui fiche le camp, tout simplement.

La 7 de la page 7: “A son âge, sa mère avait déjà trois enfants.”

“Et un jour de plus” de Jonas Gardell est une histoire sans prétention qui nous permet de nous évader mais aussi de nous faire réfléchir. On suit ces personnages intelligemment écrits et on ressent de la tendresse pour leur désarroi, leurs désillusions. L’écriture est efficace, simple et percutante. Les personnages sont intéressants et nous invite dans une histoire de vie. Que cela soit celle qu’on a choisie ou qui nous a été imposée. On se laisse bercer par leurs interactions et la facilité avec laquelle on s’investit et qui nous fait faire des parallèles avec notre propre vie. Histoire universelle d’une vie qui nous échappe et des regrets qu’on nourrit soi-même. On sourit, on réfléchit, bref, on passe un très bon moment.

Extrait: “Pia essaye de s’imposer une discipline, elle essaye de résister à la tentation de nettoyer le frigo, elle essaye de se retenir de trier la lessive propre, stressée par les années qui passent et par le doctorat sur Freud qui n’est pas le sien mais celui d’un autre, un autre qui a le même âge qu’elle mais qui a été plus loin qu’elle, stressée par l’impression sournoise que pas une personne au monde n’a besoin d’un article de plus sur Wittgenstein qui du reste ne sera jamais prêt. Sa vie s’emballe. Pourtant elle ne va nulle part.”

"Simetierre" de Stephen King


“Simetierre” de Stephen King
Ed. J’ai Lu 1998. Pages 571.
Titre Original: Pet Sematary”

Résumé: Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s'installer avec sa famille à Ludlow, charmante petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Grandall, les emmène visiter le pittoresque vieux "simetierre" forestier où des générations successives d'enfants de la localité ont enterré leurs animaux familiers. Mais, au-delà de ce "simetierre", tout au fond de la forêt, il en est un second, et c'est un lieu imprégné de magie qui vous enjôle et vous séduit par de mystérieuses et monstrueuses promesses. Bientôt, le drame se noue, et l'on se retrouve happé dans un suspense cauchemardesque, tellement affreux que l'on voudrait s'arracher à cette lecture...

La 7 de la page 7: “Tu as…?”

Avec “Simetierre”, Stephen King touche à un sujet douloureux et qui est parlant pour la majorité des lecteurs: le deuil. Dans ce roman, il pose une question essentielle: jusqu’où seriez-vous capable d’aller pour retrouver les êtres qui ont disparus? Le cœur prédomine et la raison a disparu. Le protagoniste de King sait que ce qu’il tente est non seulement dangereux mais également totalement fou et contre-nature. Mais c’est son cœur qui a pris les manettes et qui décide de ses actions. C’est la douleur qui est son moteur. Il fait les mauvais choix car ses émotions sont les seules qu’il écoute. Le désespoir et le complexe de Dieu tout puissant donnent, ici, un roman exceptionnel. Avec “Simetierre”, le maître de l’épouvante signe un page-turner efficace basé sur la mythologie américaine. Un roman implacable et remarquablement écrit. King maîtrise son sujet du début à la fin. Un tout grand Stephen King.


Extrait: “Après cela, il n’y avait plus rien de lisible le long de deux cercles entiers, mais ensuite, alors qu’il était encore à bonne distance du centre, Louis découvrit une plaque de grès sur laquelle on avait maladroitement gravé une phrase qui disait : « HANNAH, LA MEILLEURE CHIENNE DE TOUS LES TEMPS, 1929-1939 ».
Bien sûr, le grès est une roche relativement tendre (en conséquence de quoi il ne subsistait d’ailleurs de l’inscription qu’un squelette), mais Louis n’en avait pas moins de mal à s’imaginer les trésors de patience qu’il avait fallu à un malheureux gamin pour tracer ces quelques mots dans la pierre. La charge d’amour et de désespoir que cela représentait lui paraissait immense ; c’était un monument comme aucun adulte n’en élèverait jamais à ses propres parents, ni même à un enfant mort en bas âge. »

"Si c'est un homme" de Primo Lévi.


“Si c’est un homme” de Primo Lévi.
Ed. Pocket 1999. Pages 315.
Titre Original: “Se questo è un Uomo”

Résumé: On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant.
Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'on prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité.

La 7 de la page 7: “On nous fit alors monter dans des autocars qui nous conduisirent à la gare de Carpi.’”

S’engager dans la lecture d’un roman traitant d’un sujet aussi dur que la guerre et l’Holocauste n’est jamais une tâche très aisée. C’est d’autant plus difficile quand il s’agit d’un récit véritable, un récit témoignage. La ligne, parfois ténue, entre la réalité et la fiction s’efface totalement pour ne laisser que la consternation de l’horreur. Lévi a bien connu la guerre et a bien connu les camps. On est ici en plein témoignage d’un homme brisé par la guerre et par les atrocités innommables dont il a été victime. Et on plonge avec lui dans cette abomination historique. On serre les dents en tournant les pages. On en a presque la nausée à chaque phrase tellement ce récit est poignant, cruel et horrible. Le texte est implacable et continue à enfoncer le lecteur dans les méandres de l’Histoire. Un génocide préparé et exécuté avec calme et ordre. Un barème de l’horreur à chaque page dépassé. Un livre à lire et à conseiller pour que chacun se rende vraiment compte de l’horreur de cette guerre et de l’ignominie dont l’être humain est capable. “Si c’est un homme” est un chef d’œuvre de la littérature de guerre. “Si c’est un homme” est un chef d’œuvre tout simplement.

Extrait:”'J’ai donc touché le fond. On apprend vite en cas de besoin à effacer d'un coup d'éponge passé et futur. Au bout de quinze jours de Lager, je connais déjà la faim réglementaire, cette faim chronique que les hommes libres ne connaissent pas, qui fait rêver la nuit et s'installe dans toutes les parties de notre corps ; j'ai déjà appris à me prémunir contre le vol, et si je tombe sur une cuillère, une ficelle, un bouton que je puisse m'approprier sans être puni, je l'empoche et le considère à moi de plein droit. Déjà sont apparues sur mes pieds les plaies infectieuses qui ne guériront pas. Je pousse des wagons, je manie la pelle, je fond sous la pluie et je tremble dans le vent. Déjà mon corps n'est plus mon corps. J'ai le ventre enflé, les membres desséchés, le visage bouffi le matin et creusé le soir ; chez certains, la peau est devenue jaune, chez d'autres, grise ; quand nous restons trois ou quatre jours sans nous voir, nous avons du mal a nous reconnaître.”

mercredi 8 juin 2016

"L'Homme à l'envers" de Fred Vargas


“l’Homme à l’envers” de Fred Vargas.
Ed. J’ai Lu 2005. Pages 317.

Résumé: Réintroduire des loups dans le Mercantour, c’était une belle idée. Évidemment, on n’a pas tenu compte de l’opinion des bergers et, quelques mois plus tard, la révolte gronde. Mais est-ce bien un loup qui tue les brebis autour de Saint-Victor ? Les superstitions ressurgissent, un bruit se propage : ce n’est pas une bête, c’est un homme, un loup-garou. Lorsque Suzanne est retrouvée égorgée, la rumeur devient certitude : les loups n’agressent pas les hommes. À Paris, devant sa télé, le commissaire Adamsberg guette les nouvelles de la Bête du Mercantour, d’autant plus intrigué qu’il a cru reconnaître Camille sur la place de Saint-Victor...

La 7 de la page 7: “Un solitaire rusé, cruel, s’approchant des villages où la nuit avec son cul bas sur ses pattes grises.”

Autant le premier volet des aventures de Adamsberg m’avait emballée, autant avec “L’Homme à l’envers” j’ai connu une intense déception. L’intrigue est trop simpliste et ne m’a pas permise de vraiment m’y intéresser. Je me suis fermement ennuyée. Du début à la fin. J’espère simplement que ce n’est qu’un faux-pas dans la saga Adamsberg  parce que je m’étais vraiment attachée au personnage. Cela ne m’empêchera pas de continuer mais il faut bien avouer, qu’en ce qui me concerne, ce volet est une très grosse déception.

Extrait: “Elle avança la main vers ce visage, avec la sensation angoissée qu'à son contact, quelque chose exploserait. La vitre épaisse, peut-être. Ou bien les cales insoupçonnées de cette mémoire, bourrées de vieux trucs en état de marche, qui attendaient, hypocrites, embusqués, défiant le temps. C'est à peu près ce qui se produisit, une longue déflagration, plus alarmante qu'agréable. Elle considéra tout ce fracas, et le fouillis stupéfiant échappé des basses cales de son propre navire. Elle voulut ranger, contenir, mettre de l'ordre. Mais, comme une part de Camille convoitait le désordre, elle renonça et s'allongea contre lui.

"Lestat, le vampire" de Anne Rice


“Lestat, le vampire” de Anne Rice
Ed. Pocket 1990. Pages 606.
Titre Original: “Lestat the Vampire”

Résumé: Un vampire libertin et impie qui ne croit ni à Dieu ni au diable ? Lestat de Lioncourt, benjamin d'une famille de hobereaux auvergnats minés, a été vampirisé dans sa vingtième année par un démon.
Deux siècles plus tard, en Californie, attiré des profondeurs de la terre par le climat dionysiaque qui règne dans le monde, il lance un défi aux puissances des ténèbres en jouant une musique à réveiller les morts... Avec Lestat le vampire, Anne Rice a créé une créature unique et a révolutionné la littérature fantastique. Du San Francisco d'aujourd'hui à la Bretagne druidique en passant par la Venise du XVe siècle et le Paris prérévolutionnaire, un roman admirable et vertigineux, au cœur d'un univers fascinant de sensualité et d'angoisse, peuplé d'êtres mi-anges mi-démons qui nous ressemblent comme des frères...

La 7 de la page 7: “La misère et la saleté qui, depuis des temps immémoriaux, s’étalaient partout dans les grandes cités du monde avaient presque totalement disparu.”

“Lestat, le vampire” est le deuxième volet des Chroniques des Vampires de Anne Rice. On avait déjà rencontré Lestat dans “Entretien avec un vampire”. Là où Louis avait un côté trop sentimental, trop romantique, c’est surtout Lestat qui nous avait intrigué. C’est donc logiquement que Rice consacre son deuxième tome au mystérieux et cruel Lestat. Au-delà d’indices concernant la personnalité du vampire, Rice nous emmène dans un voyage exceptionnel à travers les âges et les paysages. Elle nous fait voyager de l’époque contemporaine au Xvème siècle pour passer à la révolution française. Et tout cela avec fluidité. On suit avec délectation ce vampire atypique. De plus, on découvre plus Lestat, ses colères, ses tristesses. On suit la transformation de cet humain en vampire impitoyable et cynique. Le récit est élégant mais sait être violent quand l’intrigue l’exige. Une très bonne suite qui ne donne qu’une envie: continuer ces chroniques des vampires afin de continuer ce voyage sombre et hypnotisant. 

Extrait: “Le monde n'est par lui-même ni bon ni mauvais. La nature, Dieu, ou quelque principe que ce soit à qui nous attribuons la direction de notre existence, n'apportent ni récompense ni châtiment. A nous de tirer leçon de nos expériences. Il n'est qu'une seule faute : l'ignorance.”

"Le sang du temps" de Maxime Chattam


“Le sang du temps” de Maxime Chattam.
Ed. Pocket 2013. Pages 468.

Résumé: Paris, 2005. Détentrice d'un secret d'Etat, menacée de mort, Marion doit fuir au plus vite. Prise en charge par la DST, elle est conduite en secret au Mont-Saint-Michel.
Le Caire, 1928. Le détective Matheson consigne dans son journal les détails d'une enquête particulièrement sordide: des cadavres d'enfants atrocement mutilés sont retrouvés dans les faubourgs du Caire. Rapidement, la rumeur se propage: une goule, créature démoniaque, serait à l'origine de ces meurtres. Mais Matheson refuse de croire à la piste surnaturelle.
A première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant...
La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver ?

La 7 de la page 7: “L’odeur des antiseptique ne masquait pas totalement celle, plus âpre, de la viande froide.”

Mon premier Chattam. Et il me faudra probablement un autre livre signé par cet auteur pour me faire une idée plus tranchée. Si l’écriture est efficace et les personnages plutôt bien construit, je ne suis pas parvenue à trouver un intérêt réel pour l’intrigue. L’histoire ne m’a emmenée nulle part. La fin m’a laissée perplexe, je l’ai trouvée trop facile, trop prévisible. Il me faudra donc un autre roman de Chattam afin de réellement savoir si c’est le roman qui m’a posé problème ou si c’est l’auteur. Si quelqu’un a un conseil de lecture pour le prochain Chattam, je suis plus que preneuse!


Extrait: Elle déplia la couverture sous la fenêtre qu’elle s’était choisie et se prépara à quitter le XXIe siècle.
Lorsqu’elle ouvrit la page de garde du livre noir, elle eut l’impression d’ouvrir une porte.
Les mots étaient une formule magique.
Elle les prononça délicatement pour commencer, puis accéléra.
Le Mont-Saint-Michel disparut.
Le soleil se mit à briller.
Les odeurs exotiques se répandirent sous son nez.
Et la rumeur d’une époque révolue monta tout autour de Marion.”