vendredi 11 mai 2018

"Après la chute" de Dennis Lehane

« Après la chute » de Dennis Lehane.
Ed. Rivages 2017. Pages 456.
Titre original : « Since we fell »


Résumé : Journaliste à l’avenir prometteur, Rachel Childs grimpe les échelons à toute vitesse jusqu’au moment où la rédaction de sa chaine de TV l’envoie à Haïti couvrir le séisme de 2010. L’horreur dont elle est témoin lui cause un tel choc qu’elle s’effondre en direct devant les téléspectateurs. C’est le début de la fin. Elle perdra son emploi et restera sujette à des attaques de panique. Cette fragilité psychologique s’explique par le fait que la mère de Rachel, une manipulatrice perverse, lui a toujours caché l’identité de son père. C’est en se lançant dans une quête pour le retrouver qu’elle croisera la route du détective privé Brian Delacroix, dont elle tombera amoureuse. Leur mariage durera trois ans, jusqu’à ce qu’elle découvre qu’il mène une double vie. De la quête du père au mariage avec un homme parfait — trop parfait pour être honnête —, Rachel va aller de révélation en révélation et tout ce qu’elle croyait savoir sur elle-même et sur son entourage va être remis en cause

La 7 de la page 7 : « Lors de sa première année de fac à Boston, Rachel assistait à un cours sur l'histoire de la littérature anglaise depuis 1550 quand, au volant de sa Saab, sa mère avait grillé un feu rouge à Northampton avant d'être percutée de plein fouet par un camion d'essence qui respectait la limite de vitesse autorisée. »

Je suis une très grande fan de Dennis Lehane, surtout de sa sage Kenzie et Gennaro. Et c'est toujours avec anticipation que j'ouvre un de ses romans, curieuse de savoir jusqu'où il va m'emmener. Et avec « Après la chute », il ne m'emmène pas vraiment loin. Le début est assez bon. On est tenu en haleine par la description implacable de l'angoisse, par les personnages bien campés et une intrigue qui commence à se faire découvrir. On y croit pendant la bonne moitié du roman. Et ensuite, tout retombe. Cela ne pouvait quand même pas être aussi évident ? Et bien si pourtant. Lehane ne nous prend pas par surprise avec une histoire alambiquée qui nous aurait permise de continuer son histoire avec entrain. Non Lehane nous sert une histoire où le fil central est ténu. Difficilement acceptable et narrativement faible.
Pourtant cela avait bien commencé, on sentait l'angoisse de Rachel, ce personnage était palpable, on pouvait presque sentir sa peur. Pour un final de ce type ? Jusqu'au bout, on continue sa lecture, espérant que Lehane nous offre plus tellement il nous avait habitués à mieux. Et pourtant non. Inlassablement, on tourne les pages en espérant un feu d'artifice qui rachèterait le manque d'originalité de l'intrigue. Et jamais rien ne vient. Une vrai déception. Lehane nous a habitué à mieux. A bien mieux !

Extrait : « Les chemins de Rachel et de Brian Delacroix se croisèrent à nouveau au printemps, dans un bar du South End, un an après leur dernier échange de mails. Lui, s'y était rendu parce que l'établissement se situait à quelques centaines de mètres seulement de son immeuble, et que ce soir-là, le premier de l'année à annoncer l'été, un parfum d'optimisme flottait dans les rues mouillées. Elle y entra parce que son divorce avait été prononcé l'après-midi même et qu'elle avait besoin de courage. »

dimanche 6 mai 2018

"Le seigneur des anneaux" de JRR Tolkien

« Le Seigneur des Anneaux » de J.R.R. Tolkien
Ed. Pocket 2011. Pages 1390.
Titre Original : « The Lord of the Rings »


Résumé : Un jeune Hobbit nommé Frodon Sacquet, hérite d'un anneau. Mais il se trouve que cet anneau est L'Anneau UNIQUE, un instrument de pouvoir absolu crée pour Sauron, le Seigneur des ténèbres, pour lui permettre de régner sur la Terre du Milieu et de réduire en esclavage ses peuples. Frodon a donc comme mission de détruire l'anneau en le jetant dans les laves de la Crevasse du Destin où l'Anneau à été forgé et ainsi le détruir pour toujours. Pour cela, Frodon sera aidé d'une Compagnie constituée d'Hobbits, d'Hommes, d'un Magicien, d'un Nain, et d'un Elfe, Un tel périple signifie s'aventurer très loin en Mordor, les terres du Seigneur des ténèbres, où est rassemblée son armée d'Orques maléfiques.
La Compagnie doit non seulement combattre les forces extérieures du mal mais aussi les dissensions internes et l'influence corruptrice qu'exerce l'Anneau lui-même sur Frodon...

La 7 de la page 7 : « Ils étaient, si les choses en venaient là, difficiles à abattre ou à tuer ; et peut-être la raison pour laquelle ils aimaient si insatiablement les bonnes choses était-elle qu'ils pouvaient s'en passer en cas de nécessité ; ils étaient capables aussi de survivre aux plus durs assauts du chagrin, de l'ennemi ou du temps au point d'étonner qui, ne les connaissant pas bien, ne regardait pas plus loin que leur panse et leur figure bien nourrie. »

Peut-on vivre plus de trente ans sans jamais avoir lu « Le Seigneur des Anneaux » ? La réponse est clairement oui. Mais à mon corps défendant, je ne me suis mise qu'assez récemment au fantasy. Donc... Faute avouée, à moitié pardonnée.
Et bien évidemment, « Le Seigneur des Anneaux » est une œuvre majeure de la littérature de fantasy. Tolkien livre ici un récit magistral, épique et glorieux.
Si le début a été un peu ardu, je suis ravie d'avoir tenu le coup et d'avoir continuer l'aventure. Certes le style est très descriptif mais c'est pour mieux imprégner le lecteur de cette ambiance si grandiose. Non seulement l'histoire est magistrale mais elle est portée par des personnages gigantesques. Ils sont complets et complexes, qu'ils soient hobbits, homme, elfes ou mages, ils nous transportent et nous accompagnent dans le monde de Tolkien. Et quel monde ! Parfaitement maîtrisé, intelligemment structuré. Un vrai chef-d’œuvre.
On se prélasse avec avidité dans cette lutte du bien et du mal, tremblant pour nos héros. Trahisons, magie, corruption, amour, amitié... Tout y est. Vraiment tout.
Mention spéciale à Aragorn, bon sang qu'on l'aime celui-là !
Aucun regret si ce n'est de ne pas l'avoir lu plus tôt.

Extrait : « Soudain, Frodon remarqua qu'un homme basané à l'air étranger, qui était assis dans l'ombre près du mur, écoutait aussi avec attention la conversation des hobbits. Il avait devant lui une grande chope, et il fumait une pipe à long tuyau, curieusement sculptée. Ses jambes, étendues, montraient de hautes bottes de cuir souple, de bonne façon, mais qui avaient beaucoup d'usage et qui étaient maintenant plaquées de boue. »