“L’alouette” de Jean
Anouilh.
Ed. Folio 2001. Pages
189.
Résumé: "JEANNE
- Messire saint Michel ! sainte Marguerite ! sainte Catherine ! vous avez beau
être muets maintenant, je ne suis née que du jour où vous m'avez parlé. Je n'ai
vécu que du jour où j'ai fait ce que vous m'avez dit de faire, à cheval, une
épée dans la main ! C'est celle-là, ce n'est que celle-là, Jeanne ! Pas
l'autre, qui va bouffir, blêmir et radoter dans son couvent - ou bien trouver
son petit confort - délivrée... Pas l'autre qui va s'habituer à vivre..."
La 7 de la page 7: “Il faut considérer que je
suis petite et ignorante et pas forte du tout.”
L’histoire de cette
pièce est simple: Anouilh nous livre un texte sur le procès de Jeanne d’Arc.
Les didascalies sont bien présentes mais n’empêchent aucunement la possibilité
d’aménagements pour la mise en scène.
Anouilh part du
principe que, dès le départ, ce procès est une mascarade.
“Warwick: (...) C’est d’un coût exorbitant pour
ce que c’est mais je l’ai. Je la juge et je la brûle.”
L’exposition est
simple et pourtant ingénieuse. Lors du procès même, Jeanne raconte son histoire
par le biais de scénettes jouées à même la scène. Ce stratagème permet de
raconter une histoire sans pour autant tomber dans le piège de trop parler et
de ne pas assez jouer.
Si la pièce traite du
procès de Jeanne d’Arc, Anouilh en profite pour exposer la lutte entre les
religions:
“Jeanne: (...) mais je sais que le diable est
laid et que tout ce qui est beau est l’œuvre de Dieu.
Le Promoteur: (...) Le diable choisit la nuit
la plus douce, la plus lumineuse, la plus embaumée, la plus trompeuse de
l’année... Il prend les traits d’une belle fille toute nue, les seins dressés,
insupportablement belle...
Cauchon: Chanoine! Vous vous égarez. Vous voilà
bien loin du diable de Jeanne, si elle en a vu un. Je vous en prie, ne
mélangeons pas les diables de chacun.”
Mais au-delà de cela,
Anouilh met en opposition la religion et Dieu lui-même:
“Jeanne: Je dis que Sa Volonté soit faite même
s’Il a voulu me rendre orgueilleuse et me damner. C’est aussi Son Droit.
Le Promoteur: Epouvantable, ce qu’elle dit est
épouvantable! Dieu peut-il vouloir damner une âme? Et vous l’écoutez sans
frémir, Messires? Je vois là le germe d’une affreuse hérésie qui déchirera un
jour l’Eglise...”
Anouilh utilise son
sujet pour réellement aborder son propos: religion et politique. Là où les
personnages religieux s’écharpent, seul Warwick reste calme. Or il est le
personnage qui représente la politique. Il le fit lui-même: il se fiche du sort
de Jeanne, il la trouve même sympathique. Cependant, il doit rester cohérent: Jeanne doit être jugée coupable.
Afin de sauver la face de l’Angleterre, ni plus, ni moins.
Au final, force est
des constater que le texte est assez ennuyeux. Seuls le personnage de Warwick
est assez intéressant pour qu’on continue la lecture.
Ce n’est certainement
pas la meilleure pièce d’Anouilh et on est plutôt content de voir “L’Alouette”
se terminer.
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