“Sujet 375” de Nikki Owen
Ed. Super 8 2015. Pages 413.
Résumé: Maria Cruz-Banderras
est en prison. Si elle est convaincue d’être innocente des faits qui lui sont
reprochés, toutes les évidences sont contre elle. Son alibi ne tient pas la
route et les tests ADN confirment qu’elle était bien sur les lieux du crime au
moment du meurtre. Atteinte du syndrome d’Asperger, Maria se souvient de tout…
sauf de ce qui la concerne intimement. Auprès des thérapeutes, elle va puiser
dans ses facultés uniques pour tenter de se remémorer son passé récent. Des
endroits étranges. Des gens plus étranges encore… Le puzzle épars qu’elle
essaie de reconstituer ne semble pas faire sens. Sauf à croire à des années de
mensonges et de faux-semblants. Ce qui est, bien sûr, totalement impossible. À
moins que… Trauma, amnésie, menace latente… le roman de Nikki Owen entraîne le
lecteur dans un véritable cauchemar éveillé. Entrez dans ce thriller
psychologique à l’intrigue diabolique, où la tension monte au fil des pages
jusqu’à devenir insupportable.
La 7 de la page 7: “L’homme incline
la tête.”
Avec “Sujet 375”, on oscille entre un
côté psychologique et un côté conspiration. On ne sait pas très bien où
l’auteur veut nous emmener. Maria est-elle psychologiquement instable ou
est-elle le centre d’une expérience menée par le gouvernement? Le doute plane
longtemps. Trop longtemps. Le récit s’enlise dans sa propre intrigue. Dès que
l’on pense avoir trouvé la solution, on nous envoie ailleurs. Sans réellement
se soucier de savoir si on continue à suivre. Danser d’un pied sur l’autre
pendant 413 pages, c’est beaucoup trop long. Surtout qu’on tergiverse
longtemps pour une fin qui, somme toute, ne relève pas l’attente engendré par
l’histoire. Vous hésitiez entre x et y? Voilà, c’est y. Merci bonsoir. C’est un
peu léger quand on vient de se manger 400 pages... Là où le roman se veut
complexe, il est juste contradictoire. Là où il se veut haletant, il est
inutilement répétitif.
Et c’est vraiment dommage car cela
commençait bien. Et le procédé d’attente fonctionne un moment. Mais au final,
est-ce que ça en valait vraiment la peine? Dans sa conclusion, l’intrigue se
dégonfle et l’auteur choisit la solution de facilité, celle qui demande le
moins d’explication et fait écrouler des personnages qui, un moment, étaient
bien écrits voir même attachants. Tout ça pour ça. Vraiment dommage.
Extrait: “L’homme s’accroupit et ramasse la photographie: l’image de la tête pend
entre ses doigts. Nous la regardons, tous les deux, simples spectateurs. Un
léger courant d’air s’immisce par la fenêtre et le visage s’agite d’avant en
arrière. Nous ne disons rien. Dehors, la circulation bourdonne, les bus
crachent des nuages de pollution. Et la photographie continue à se balancer. Le
crâne, les os, la chair. Le prêtre est vivant. Il n’est pas éclaboussé de sang
et d’entrailles. Ses yeux ne sont pas écarquillés, froids, figés par la mort.
Il est vivant, il est chaud, il respire. Je frissonne; l’homme ne bronche pas.”
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