“Entretien avec un
vampire” de Anne rice.
Ed. Pocket 1997.
Pages 444.
Titre Original:
“Interview with the vampire”
Résumé: De nos
jours, à la Nouvelle-Orléans un jeune homme a été convoqué dans l'obscurité
d'une chambre d'hôtel pour écouter la plus étrange histoire qui soit. Tandis
que tourne le magnétophone, son mystérieux interlocuteur raconte sa vie, sa vie
de vampire. Comme l'interviewer, nous nous laissons subjuguer, fasciner et
entraîner à travers les siècles dans un monde sensuel et terrifiant ou l'atroce
le dispute au sublime. Véritable livre culte, premier volet des désormais
incontournables Chroniques des vampires, Entretien avec un vampire renouvelle
totalement l'un des mythes les plus riches et les plus ambigus du fantastique.
La 7 de la page 7:
“Au début, il n’y fit que quelques allusions, mais cessa totalement de prendre
ses repas.”
“Entretien avec un
vampire” est le premier volet des Chroniques des vampires de Anne Rice.
Sacralisé par un film plutôt réussi, “Entretien avec un vampire” est devenu un
classique de la littérature vampirique. On traverse les âges et les océans en
compagnie des ces êtres surnaturels. On est très loin de la “bit-lit” actuelle.
Entre épouvante et érotisme, Rice nous offre une ambiance unique. La cruauté
des uns est mise en parallèle avec la pureté des autres. La grâce et la
froideur accompagnent le lecteur à travers les pages de ce roman. La barbarie
y côtoie l’élégance dans cette fresque vampirique splendidement exécutée. Une
tendresse douloureuse nous étreint. On se sent triste pour ces êtres à
l’immortalité dérangeante et pesante. Rice nous engloutit de sa plume acérée
comme les dents de ses personnages. L’élégance de ce roman nous emporte bien
au-delà de l’histoire de vampires. On voyage avec plaisir avec ces êtres
différents. Car c’est aussi cela “Entretien avec un vampire”. Une ode à la
différence. Lestat aussi bien que Louis représentent une différence gérée de
diverses manières. Entre colère et passivité. Entre vengeance et acceptation,
il y en a pour tous les goûts. Agressivité ou douleur, Anne Rice nous jette
dans une histoire magnifique et magistrale.
Extrait : “Combien pensez-vous qu'il y ait de vampires
qui aient la trempe nécessaire pour affronter l'éternité ? Pour commencer, ils
ont de l'immortalité les notions les plus sinistres. Car, en devenant
immortels, ils voudraient que tout ce qui a été l'accompagnement de leur vie
devienne immuable et incorruptible comme ils le sont eux-mêmes. Que les
véhicules gardent la même forme rassurante, que les vêtements conservent la
coupe qui leur allait du temps de leur jeunesse, que les hommes continuent de
s'habiller et de parler de la façon qu'ils ont toujours comprise et appréciée.
Alors qu'en réalité, tout change, sauf le vampire lui-même ; tout, à
l'exception du vampire, est soumis à décomposition et corruption permanentes.
Bientôt, si l'on possède une âme peu flexible, et souvent même si l'on est doué
de souplesse d'esprit, l'immortalité devient une peine de prison que l'on purge
dans une maison de fous peuplée de figures et de formes totalement
inintelligibles et sans valeur. Un soir, le vampire en se levant se rend compte
que ce qu'il a craint, pendant des dizaines d'années peut-être, est arrivé : il
se rend compte tout simplement qu'à aucun prix il ne veut vivre davantage. Que
les styles, les modes, les formes d'existence qui lui rendaient l'immortalité
attrayante ont tous été balayés de la surface du globe. Et que rien ne subsiste
qui puisse le libérer du désespoir, sinon l'acte de tuer. Alors, le vampire va
mourir. Personne ne trouvera ses restes. Personne ne saura où il s'en est allé.
Et souvent personne dans son entourage – si toutefois il cherche encore la
compagnie d'autres vampires –, personne ne saura qu'il est atteint de
désespoir. Depuis longtemps il aura cessé de parler de lui-même ou de rien
d'autre. Il disparaîtra. “
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