“England, England” de
Julian Barnes.
Ed. Folio 2002. Pages
442.
Résumé: Jerry Batson, qui se définit comme un "accoucheur
d'idées", va en vendre une assez sensationnelle à sir Jack Pitman, un
excentrique milliardaire: créer sur l'île de Wight une sorte de gigantesque
parc d'attractions rassemblant tout ce qu'il y a de plus typique, de plus connu
en Angleterre. Cela va des blanches falaises de Douvres à Manchester United, de
Buckingham Palace à Stonehenge, du mausolée de la princesse Diana au théâtre de
Shakespeare.
Le projet est monstrueux, hautement risqué, et voilà qu'il se révèle être un énorme succès. La copie va-t-elle surpasser l'original? Et qu'adviendra-t-il si c'est elle que les touristes préfèrent visiter?
Le projet est monstrueux, hautement risqué, et voilà qu'il se révèle être un énorme succès. La copie va-t-elle surpasser l'original? Et qu'adviendra-t-il si c'est elle que les touristes préfèrent visiter?
La 7 de la page 7: “Un aveuglement persistant
aussi.”
“England, England”
est un roman ambitieux et intelligent. Il met en avant toute l’absurdité des
systèmes politiques et économiques qui ne fonctionnent absolument pas. On part
d’une idée brillante et on devient témoin de l’écroulement des valeurs qu’on
avait, au préalable, établies. Sur fond de divertissement, Barnes nous emmène
dans un texte politique important et brillamment exécuté. Sans pour autant entrer
dans un débat trop lourd, Barnes nous offre un très bon roman ou le fond et la
forme se rejoignent pour une apothéose littéraire très réussie.
Extrait: “Sir Jack aimait faire
l'éloge des plaisirs simples - et le faisait annuellement en tant que président
honoraire de l'Association des Randonneurs -, mail il savait aussi qu'aucun
plaisir n'était plus vraiment simple. La jeune laitière et son galant ne
dansaient plus autour du mât enrubanné en attendant impatiemment de manger une
tranche de pâté de mouton froid. L'industrialisation et l'économie de marché
les avaient depuis longtemps fait disparaître. Manger n'était pas simple, et
une reconstruction historique de l'ordinaire de la laitière se révélait
extrêmement difficile. Boire aussi était plus compliqué à présent. Le sexe ?
Seuls les nigauds ont jamais cru que le sexe était un plaisir simple.
L’exercice ? La danse autour du mât était devenue une séance d’entraînement.
L'art ? L'art était devenu l'industrie du spectacle.”
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