“Le retour au pays de
Jossel Wassermann” de Edgar Hilsenrath.
Ed. Le Tripode 2016.
Pages 260.
Titre Original:
“Jossel Wassermanns Heimkehr”
Résumé: Un froid glacial s’est abattu sur le village de Pohodna. Les
habitants juifs de ce shtetl ont reçu l’ordre de rejoindre le wagon qui les
attend à la gare. À l’intérieur, oubliant l’obscurité et la crainte, le rabbin
confie à l’esprit du vent : « Les goys sont stupides. En ce moment ils pillent
nos maisons. Et ils creusent le sol de nos jardins. Et ils croient que nous
avons laissé là-bas tout ce que nous possédions. Et ils rient dans leur barbe.
Mais ils ne savent pas que nous avons emporté le meilleur. » « Et c’est quoi,
le meilleur ? » demande le vent. Et le rabbin de répondre : « Notre histoire.
Elle, nous l’avons emportée avec nous. »
Pour ceux qui admirent les romans d’Edgar Hilsenrath, Le Retour au pays de Jossel Wasserman apparaîtra comme un nouveau chef-d’œuvre. Sur son lit de mort, Jossel Wassermann raconte les péripéties, célébrations, joies et misères d’une famille haute en couleurs, depuis son installation dans les shtetls, ces petites communautés juives éparpillées dans l’Est de l’Europe, réduites à néant par la seconde guerre mondiale. Texte tardif dans l’œuvre d’Hilsenrath, il est peut-être le plus émouvant de tous par sa douceur et son humble drôlerie, son désir de faire revivre un monde qui a bercé l’enfance et l’imaginaire d’un auteur désormais culte. Cette nouvelle édition, dans une traduction revue par Chantal Philippe, paraît à l’occasion des 90 ans d’Edgar Hilsenrath.
Pour ceux qui admirent les romans d’Edgar Hilsenrath, Le Retour au pays de Jossel Wasserman apparaîtra comme un nouveau chef-d’œuvre. Sur son lit de mort, Jossel Wassermann raconte les péripéties, célébrations, joies et misères d’une famille haute en couleurs, depuis son installation dans les shtetls, ces petites communautés juives éparpillées dans l’Est de l’Europe, réduites à néant par la seconde guerre mondiale. Texte tardif dans l’œuvre d’Hilsenrath, il est peut-être le plus émouvant de tous par sa douceur et son humble drôlerie, son désir de faire revivre un monde qui a bercé l’enfance et l’imaginaire d’un auteur désormais culte. Cette nouvelle édition, dans une traduction revue par Chantal Philippe, paraît à l’occasion des 90 ans d’Edgar Hilsenrath.
La 7 de la page 7:
“En cette saison, la nuit tombe vite.”
Dernier Hilsenrath à
avoir rejoins ma bibliothèque, “Le retour au pays de Jossel Wassermann” est un
récit décalé de la vie d’un juif. On y rencontre ses ancêtres et ses
contemporains. Histoire atypique d’une généalogie juive condamnée au pire, le
destin de Jossel Wasermann raconte son histoire et celle de milliers d’autres.
La plume d’Hilsenrath est toujours aussi efficace. L’auteur frappe là où le
lecteur a mal. Avec ses mots acérés, il nous dresse une gigantesque fresque
oscillant entre le pathétique et le courageux. Un très grand roman signé par un
des plus grands auteurs européens contemporains.
Extrait: “Nous avons appelé la Chevra Kaddisha, c’est
une société de pompes funèbres, des gens pieux qui lavent les morts et les
enveloppent dans un linceul blanc. Comme un mort ne doit pas rester plus de
vingt-quatre heures sur la terre, dont la surface n’a été créée par Dieu que
pour les vivants, tandis que les morts doivent reposer dessous, sans retard et
recouverte de cette même terre dont Dieu a façonné les humains mon père fut
enterré au cimetière juif à l’aube, c’est-à-dire peu de temps après que le
soleil eut déjà atteint la hauteur du pont, je veux dire, notre petit pont de
bois sur le Prut. Je me souviens du long cortège funèbre, car presque tous les
juifs étaient venus. Ils se lamentaient et pleuraient, et leurs voix étaient
presque aussi fortes que celles des pleureuses qui se contentaient de faire la
mascarade, s’arrachaient les cheveux et chantaient et braillaient et
imploraient Dieu qui voyait tout. Les goys, pour la plupart des paysans et des
valets de ferme, se tenaient au bord de la route et ricanaient, plaisantaient
ou riaient bruyamment, car ils étaient joyeux qu’il y ait un Juif de moins.”
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