“La couleur pourpre” de Alice
Walker.
Ed. Pavillons Poche (Robert Laffont)
2014. Pages 344.
Titre Original: “The Color Purple”
Résumé: Depuis leur séparation, depuis des années, Nettie et
Celie, deux jeunes Noires, sœurs tendrement unies, n'ont cessé de s'écrire.
Mais aucune missive, jamais, n'est parvenue ni à l'une ni à l'autre.
C'est que Celie, restée là-bas, près de Memphis, subit la loi d'un mari cruel qui déchire toutes les lettres venues d'Afrique – où Nettie est missionnaire. Alors Celie, la femme-enfant, écrira via le bon Dieu, qui, lui, sait tout... Pourquoi, entre elles, cette correspondance déchirante et sans fin, obstinée, presque immatérielle ?
C'est que Celie, restée là-bas, près de Memphis, subit la loi d'un mari cruel qui déchire toutes les lettres venues d'Afrique – où Nettie est missionnaire. Alors Celie, la femme-enfant, écrira via le bon Dieu, qui, lui, sait tout... Pourquoi, entre elles, cette correspondance déchirante et sans fin, obstinée, presque immatérielle ?
La 7 de la page 7: “Mr... il est
venu ce soir justement.”
Le discours est clair et précis. Il
frappe tel un sniper littéraire et nous touche en plein milieu de nos
certitudes. Certitudes d’avoir déjà lu ce qu’il y avait à lire sur la question
afro-américaine. Et là, on ouvre “La couleur pourpre” et on est pris au coeur
qui se serre en lisant le témoignage poignant de Celie.
Walker frappe juste dès le départ,
pas de faux semblant, pas de complaisance. On va s’en prendre plein la figure
et on ne sera pas ménagés.
L’histoire est simple et pourtant
efficace. L’intrigue est riche, beaucoup plus riche qu’on ne pourrait d’abord
penser. Petite fille maltraitée et donnée à un homme beaucoup plus vieux
qu’elle, le destin de Celie semble totalement tracé. Et bien non. Même au fin
fond du Sud Américain et ayant grandi dans des conditions déplorables, on peut
continuer à rêver et vivre une extraordinaire histoire. On souffre avec Celie.
On partage ses joies et ses colères. On s’insurge contre les injustices
sociales et celles de la vie.
Les passages de Nettie m’ont
cependant moins embarquée. Probablement parce que je souhaitais de tout coeur
retourner voir ce qu’il se passait pour Celie.
Un livre à mettre entre toutes les
mains aussi bien pour le récit implacable que pour la plume assumée et
efficace.
Extrait: “L’homme il se met partout et il pourrit tout. Il est sur la boîte de
céréales, dans ta tête, sur toutes les radios. Il veut te faire croirequ’y a
que lui partout. Et quand tu le crois, alors tu penses que Dieu c’est lui. Mais
c’est pas vrai. Donc quand t’as
envie de prier et que l’homme se met devant toi comme si c’était pour lui,
envoie-le balader. Pense aux petites fleurs, au vent, à l’eau, à un gros
caillou. Mais c’est pas facile , laisse-moi te l’dire. Ca fait si longtemps
qu’il est là, il veut pas bouger. Et il menace le monde avec les éclairs, les
inondations, les tremblements de terre. Faut qu’on se défende. Maintenant je
pris plus très souvent. Et chaque fois que je m’représente un caillou dans ma
tête, c’est pour le lancer! Amen!”
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