"Le vin de la jeunesse" de John Fante.
Ed. 10/18 2002. Pages 329.
Titre Original: "The Wine of Youth"
Résumé: "Personne ne sait mieux que Fante dire les humiliations de l'enfance,
les espoirs insensés et déçus, les rages au coeur et au ventre, les
tendresses frustrées, les désirs impétueux. Personne ne sait dire aussi
bien cette enfance-là, avec ses drames et ses rêves. Sans eau de rose,
sans trémolos, avec une émotion vibrante et sèche. Le Vin de la Jeunesse
est à coup sûr un grand classique de la littérature sur l'enfance."
La 7 de la page 7: "Ma mère en eut assez."
John Fante n'est jamais aussi juste que quand il semble mêlé autobiographie et fiction. Avec "Le vin de la jeunesse", il aborde, magistralement, les thèmes de l'enfance, de l'émigration italienne mais aussi la religion. Au détour de chaque phrase, on entre un peu plus dans cette famille unique et pourtant si semblable à des milliers d'autres. Chaque mot est à sa place, chaque phrase est intelligemment composée. Fante nous livre avec "Le vin de la jeunesse" un texte maîtrisé et envoûtant, tout en restant d'une sobriété saisissante. Pourtant, il touche à des sujets importants, mais il le fait avec brio. Il nous livre son personnage et nous raconte une histoire attachante. La sienne ou pas, n'est pas la question tant le livre est réussi. La structure nous emmène partout mais surtout à l'éveil à la religion. Intrinsèque au personnage, on y perçoit une relation à Dieu qui évolue et qui résonne de justesse. Roman sur l'enfance, sur ses illusions et, parfois, sa magie. Tout est important mais rien n'a d'importance. Sublime. Tout simplement.
Extrait: "Cette année là, l'équipe de football est composée d'Irlandais et d'Italiens. Les premières lignes sont irlandais, mais au fond de terrain il y a quatre italiens, dont moi. Nous formons une bonne équipe et gagnons de nombreux matches. Mes camarades sont d'excellents joueurs qui travaillent la main dans la main. Mais je déteste mes trois compatriotes du fond de terrain; notre nationalité nous ridiculise. L'équipe me nomme capitaine, je mets au point des tactiques codées et force mes compatriotes du fond de terrain à commettre le moins de fautes possible. Le journal de l'école et les journalistes sportifs de la ville nous surnomment bientôt les Prodigieux Ritals. J'interprète cela comme une insulte. Un après midi, à la fin d'un match important, un groupe d'élèves quitte la tribune principale pour rejoindre l’extrémité du terrain et improviser quelques cris de guerre. Trois fois, ils lancent un hourra pour les Prodigieux Ritals. Ça me rend malade. Je sens des grenouilles dans mon estomac; après le match, je rends mon équipement et démissionne de l'équipe."
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