"Shutter Island" de Dennis Lehane.
Ed. Rivages/Noir 2009. Pages 393.
Résumé: Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot
nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l'allure
sinistre. C'est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le Marshal
Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les
autorités de cette prison-hôpital car l'une des patientes, Rachel
Solando, manque à l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule
fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est
une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et
de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d'une
malade ou cryptogramme ? Progressivement, les deux policiers s'enfoncent
dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final
de la vérité.
La 7 de la page 7: "Non, c'était toute cette eau qui s'étendait autour d'eux comme s'il n'y avait plus rien d'autre au monde."
Petit bijou lu en une soirée!
L'histoire: au-delà du fait d'être
particulièrement bien écrite, elle est diabolique! Dennis Lehane est un être
maléfique! Il vous aspire sur cette île et vous fait frissonner en compagnie de
Teddy et Chuck. La fin est assourdissante, choquante et totalement
inspirée! Lehane nous emmène jusqu'en haut du phare où on tombe en même temps
que Teddy. On souffre et on est en colère tellement cette fin nous est
intolérable. On s'envole sous la plume de Lehane, toujours aussi efficace.
Les personnages sont attachants mais
en même temps, on est pris de paranoïa et on soupçonne tout le monde. Confiance
en personne. Toujours sur nos gardes.
Ce livre ne se lit pas, il se mange. On
engloutit les pages et on en redemande. Véritable tourbillon psychologique, on
ne sait plus où donner de la tête.
Lehane pose une vraie question: jusqu'où
notre esprit est-il prêt à aller pour se protéger?
Extrait: " Il y a des années que je n'ai pas revu l'île. La dernière fois, c'était du bateau d'un ami qui s'était aventurer dans l'avant-port; je l'ai aperçue au loin, par-delà le port intérieur, enveloppée d'une brume estivale, pareille à une tache de peinture laissée par une main insouciante sur la toile du ciel."
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