lundi 14 septembre 2015

"Underworld USA" de James Ellroy

"Underworld USA" de James Ellroy. 
Ed. Rivages/Noir 2011. Pages 923. 

Résumé: 24 février 1964, 7 h 16 du matin à Los Angeles. Attaque d'un fourgon blindé de la Wells Fargo. Quatre convoyeurs abattus, trois braqueurs morts ; le quatrième a pris la fuite en emportant seize sacs de billets et quatorze mallettes remplies d'émeraudes. C'est sur ce braquage, disséqué avec une maestria éblouissante, que s'ouvre Underworld USA, dernier volet de la trilogie commencée avec American Tabloid. Le narrateur reste dans l'ombre ; il a " suivi des gens, posé des micros et mis des téléphones sur écoute ". Il nous prévient que le livre est fondé sur " des documents publics détournés, des journaux intimes dérobés, la somme de mon expérience personnelle et quarante années d'études approfondies ". Le récit lui-même peut alors commencer, suite directe d'American Death Trip. Eté 1968 : Martin Luther King et Robert Kennedy ont été les victimes de conspirations meurtrières. La Convention démocrate de Chicago est sabotée par des spécialistes en coups fourrés. Howard Hughes s'est fait escroquer dans le rachat des casinos de Las Vegas par la mafia. Les militants noirs se préparent à l'insurrection dans les quartiers sud de Los Angeles, et le FBI, toujours sous la houlette de J. Edgar Hoover, utilise tous les moyens pour les détruire. A la croisée de ces événements, le destin a placé trois hommes : Dwight Holly, l'exécuteur des basses oeuvres de Hoover, Wayne Tedrow, ancien flic et trafiquant d'héroïne, et Don Crutchfield, jeune détective obsédé par les femmes. Dwight, Wayne, Don : leurs vies s'entrechoquent sur la piste de Joan Rosen Klein, la " Déesse rouge ", et chacun d'eux paiera " un tribut élevé et cruel à l'Histoire en marche ".

La 7 de la page 7: "Mon travail de surveillance établit le lien entre "Alors" et "Maintenant" d'une façon qui n'a jamais été révélée auparavant." 

Dernier tome de la trilogie "Underworld USA", Ellroy nous livre les clés de cette prodigieuse aventure. Il répond aux questions que l'on se posait (et répond même à celles qui ne nous avaient pas effleurées.) Qu'il est bon de se vautrer dans la vision paranoïaque d'un Ellroy au sommet de son art. 
On s'attache à la lie de l'humanité et on en reste le souffle coupé une fois que le destin les rattrape. Cette trilogie demande du temps et de la concentration mais que c'est bon de suivre ces personnages dans une histoire de l'Amérique "Made by Ellroy".

Extrait: "Le camion laitier braqua sèchement à droite et mordit le trottoir. Le volant échappa aux mains du chauffeur. Pris de panique, il écrasa les freins." 

 

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