Ed. le Livre de Poche 1987. Pages 116.
Titre Original: "Cronica de una muerte anunciada"
Résumé: Les frères Vicario ont annoncé leur intention meurtrière à tous ceux
qu'ils ont rencontrés, la rumeur alertant finalement le village entier, à
l'exception de Santiago Nasar. Et pourtant, à l'aube, ce matin-là,
Santiago Nasar sera poignardé devant sa porte. Pourquoi le crime
n'a-t-il pu être évité ? Les uns n'ont rien fait, croyant à une simple
fanfaronnade d'ivrognes; d'autres ont tenté d'agir, mais un
enchevêtrement complexe de contretemps et d'imprévus - souvent
joyeusement burlesques -, et aussi l'ingénuité ou la rancoeur d'une
population vivant en vase clos, ont permis et même facilité la volonté
aveugle du destin. Dans cette Chronique d'une mort annoncée, l'humour et
l'imagination du grand écrivain colombien, prix Nobel de littérature,
se débrident plus que jamais pour créer une nouvelle et géniale fiction
sur les thèmes éternels de l'honneur et de la fatalité.
La 7 de la page 7: "Un homme comme ça, il n'en est jamais né d'autre me dit-elle, grasse et fanée, entourée par une progéniture issue d'autres amours."
Ce roman, assez court, m'a prise par surprise et transportée bien au-delà du point final. Récit rondement mené, haletant, on suis une journée "banale" de Santiago. Enfin ce qu'il croit être une banale journée. Ses heures sont comptées. Tout le monde le sait, sauf lui. Garcia Marquez nous offre une course contre la montre. Mais le destin a décidé que ce serait le dernier jour de Santiago. Et quand le destin décide, il n'y a rien qui puisse se mettre entre son objectif et lui.
Au-delà de cette superbe histoire, Garcia Marquez nous offre une promenade dans chaque ruelle où il nous fait sentir les odeurs de cuisine. On a chaud sous ce soleil de plomb qui bat au-dessus de nos têtes. On s'implique énormément dans cette histoire où chaque mot est à sa place et où chaque phrase a son importance.
Un livre à lire.
Extrait: "Avant de se coucher, il alla au petit coin mais s’endormit assis sur la
tinette, et quand mon frère Jaime se leva pour se rendre à l’école, il
le trouva affalé à plat ventre sur le carrelage, et chantant dans son
sommeil. Ma sœur la nonne, qui ne put descendre au débarcadère
accueillir l’évêque parce qu’elle avait une gueule de bois carabinée, ne
parvint pas à le réveiller. « Cinq heures sonnaient quand je suis allée
aux toilettes », me dit-elle. Ce fut, plus tard, ma sœur Margot, en
entrant se doucher avant de partir pour le port, qui réussit à le
traîner à grand-peine jusqu’à son lit. De l’autre rive du sommeil, il
entendit, sans ouvrir les yeux, les premiers beuglements du bateau de
l’évêque. Puis il s’endormit comme une masse, épuisé par la bombance,
jusqu’au moment où ma sœur la nonne entra dans la chambre en essayant
d’enfiler sa bure au pas de course. Elle le réveilla de son cri de folle
: « On a tué Santiago Nasar ! »"
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