Ed. Super 8, 2015. Pages 312.
Titre Original: "The Salinger Contract"
Résumé: Journaliste sur le retour, Adam Langer s’ennuie loin de New York.
Jusqu’à ce que sa route croise celle d’une vieille connaissance, Conner
Joyce – auteur de thrillers à succès sur le retour –, venu à
Bloomington, Indiana, pour assurer péniblement la promotion de son
dernier roman. Bientôt, Conner révèle à Adam qu’il a reçu une offre des
plus étonnantes : celle d’un certain Dexter Dunford (« Dex »), homme
d’affaires richissime flanqué d’un inquiétant garde du corps, qui lui
propose d’écrire un roman rien que pour lui, moyennant une rétribution
considérable. Où est le piège ? Le contrat, précise Conner, s’assortit
de certaines clauses bien spécifiques : d’abord, le livre rejoindra la
collection privée d’exemplaires uniques de Dex, pour lequel ont déjà
travaillé des écrivains aussi renommés que Thomas Pynchon, Norman Mailer
ou J.D. Salinger, et disparaîtra avec lui. Ensuite, Dex se réserve le
droit d’apporter quelques modifications au manuscrit. Pour finir,
l’accord doit rester absolument secret.
La 7 de la page 7: "Un livre publié chez Routledge Press (Fusion et Diffusion: une analyse en réseau du transfert des règles de sécurité nucléaire entre les États membres de l'Europe), un contrat déjà signé pour une suite aux Presses universitaires de Cambridge (Autostimulation et autonomie du modèle de substitution des importations dans les sociétés post-coloniales)."
Le coup de cœur de cette rentrée littéraire. L'histoire est unique et terriblement efficace. L'écriture est fluide et permet aux lecteurs de s'impliquer dans le roman. Langer est le protagoniste indirect de cette histoire qu'il raconte. C'est Conner le personnage principal et pourtant c'est pour Langer qu'on se prend d'affection. Roman dans le roman, cette histoire nous happe et nous offre un roman sans concession. Avoir un exemplaire unique d'une histoire unique d'un auteur qu'on apprécie vraiment. Fantasme de lecteur. Mais aussi fantasme d'un auteur qui, au final, peut vraiment écrire ce qu'il souhaite sans les diktats des éditeurs. Mais cette liberté a un prix. Et c'est ce que le lecteur découvre tout au long de ces 312 pages. Ces pages qu'on engloutit en une seule nuit tellement on veut connaître la fin. Un pur bonheur qui vous donnera envie de lire ou relire Salinger et compagnie.
Extrait: "Et donc nous étions là, casquettes sur la tête, deux quadras en slip de bain discutant en plein cagnard et sirotant nos eaux gazeuses, au bout de cette piscine où on avait pied, dans notre Hilton de West Lafayette avec vue sur l'autoroute, comme deux caïd en train d'organiser un deal. Dans nos rêves, ouais. En réalité, on devait plus ressembler à deux pères de famille au bout du rouleau qui attendaient leurs enfants pour aller dans l'eau. Malgré la casquette, je sentais le soleil me cramer les joues. Conner était déjà bronzé, ce qui résumait assez bien nos différences; lui bronzait, moi je brûlais."
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