" La couleur des sentiments" de Kathryn Stockett.
Ed. Babel 2012. Pages 608.
Titre Original: "The Help"
Résumé: Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le
ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les
lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a
appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient
tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra
chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans
un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que,
pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
La 7 de la page 7: "Mon Dieu, il va sûrement falloir faire ça pendant que ces dames sont là."
Un véritable coup de cœur. C'est le premier livre de Stockett et on a qu'une seule envie: qu'elle en écrive d'autres! Beaucoup d'autres!
L'histoire
est surprenante. On est envahi de tendresse mais aussi de réelle haine
envers certains personnages. La palette de couleurs différentes est
particulièrement intéressante. On vibre avec les injustices commises par
les blancs mais on se rend compte aussi qu'ils ne sont pas tous les
mêmes. Mêmes conclusions pour les noirs.
L'auteur
nous montre bien ici ce que c'était d'être noir dans une Amérique très
blanche. Or nous sommes en 1962... Ce n'est pas si loin. Et le livre
pose les bonnes questions qui sont malheureusement toujours
d'actualité.
Revenons-en aux personnages.
On
a envie de prendre Aibileen dans nos bras. On a envie de soutenir
Skeeter. Et on partage la colère de Minny. Et on a vraiment envie de
dégommer Hilly!
On passe
par divers sentiments. On se rend compte qu'on juge tout autant que les
personnages. Et c'est en ça que le livre est puissant. On nous raconte
une histoire simple mais on ne peut s'empêcher de prendre parti. On est
plein de certitudes comme les personnages du roman. Et il nous arrive
aussi de nous tromper.
Il
est difficile de comprendre le comportement des personnages les plus
crapuleux du livre puisqu'on ne vit pas dans le Mississippi en 1962...
Un livre très prenant et très bien écrit! Que le nombre de pages ne vous fasse pas peur... Ca se lit tout seul!
Extrait: "Je suis revenue à la maison ce matin-là, après qu'on m'a renvoyée, et je suis restée dehors avec mes chaussures de travail toutes neuves. Les chaussures qui avaient coûté autant à ma mère qu'un mois d'électricité. C'est à ce moment, je crois, que j'ai compris ce qu'était la honte, et la couleur qu'elle avait. La honte n'est pas noire, comme la saleté, comme je l'avais toujours cru. La honte a la couleur de l'uniforme blanc tout neuf quand votre mère a passé une nuit à repasser pour gagner de quoi vous l'acheter et que vous le lui rapportez sans une tache, sans une trace de travail."
Extrait: "Je suis revenue à la maison ce matin-là, après qu'on m'a renvoyée, et je suis restée dehors avec mes chaussures de travail toutes neuves. Les chaussures qui avaient coûté autant à ma mère qu'un mois d'électricité. C'est à ce moment, je crois, que j'ai compris ce qu'était la honte, et la couleur qu'elle avait. La honte n'est pas noire, comme la saleté, comme je l'avais toujours cru. La honte a la couleur de l'uniforme blanc tout neuf quand votre mère a passé une nuit à repasser pour gagner de quoi vous l'acheter et que vous le lui rapportez sans une tache, sans une trace de travail."
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