Ed. Le Livre de Poche 1995. Pages 232.
Résumé: Un jeune homme veut mourir. Il entre par hasard chez un antiquaire et ce
dernier lui fait cadeau d'une peau de chagrin couverte de signes
mystérieux. Attention, la peau réalise tous les désirs, mais la
réalisation de chacun d'eux la fait se rétrécir et raccourcit d'autant
la vie de son possesseur. Ce jeune homme va être comblé de richesses et
d'amour, seulement, il prendra peur de tous ses désirs et sera incapable
de supporter le destin qu'il a choisi en acceptant le terrible
talisman...
La 7 de la page 7: "Chose inouïe! les vieillards émoussés, les employés pétrifiés, les spectateurs et jusqu'au fanatique Italien, tous en voyant l'inconnu éprouvèrent je ne sais quel sentiment épouvantable."
Balzac part d'une idée assez simple: un homme possède une "peau de chagrin". Dès qu'il fait un vœu, celui-ci se réalise en même temps que la peau de chagrin se réduit. A chaque fois que cette peau de chagrin diminue, il perd du temps de vie. Simple. Efficace.
Balzac s'attaque ici à la "magie". Cela lui permet de mettre en avant la thèse selon laquelle il vaut mieux, parfois, se contenter de ce que l'on a. A force de souhaiter ce qu'il ne peut avoir, le protagoniste perd un peu plus de ce qu'il a déjà.
Balzac nous confronte à une réalité toujours moderne: si on pouvait, par magie, avoir tout ce que l'on souhaite, que serions-nous prêts à donner en échange?
Alors que la fin tragique avance inexorablement, Balzac met aussi sa plume à l'épreuve: son protagoniste ne peut plus émettre aucun souhait. Véritable coup de maître syntaxique et de vocabulaire.
Un classique qui se lit rapidement et avec un plaisir toujours renouvelé.
Extrait: "Je vais vous révéler en peu de mots un grand mystère de la vie humaine.
L’homme s’épuise par deux actes instinctivement accomplis qui tarissent
les sources de son existence. Deux verbes expriment toutes les formes
que prennent ces deux causes de mort : Vouloir et Pouvoir. Entre ces
deux termes de l’action humaine, il est une autre formule dont
s’emparent les sages, et je lui dois le bonheur et ma longévité. Vouloir
nous brûle et Pouvoir nous détruit, mais savoir nous laisse notre
faible organisation dans un perpétuel état de calme."
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