Ed. Gallimard 2014. Pages 326.
Résumé: Londres, 1958. Thomas Foley dispose d’une certaine ancienneté au
ministère de l’Information quand on vient lui proposer de participer à
un événement historique, l’Exposition universelle, qui doit se tenir
cette année-là à Bruxelles. Il devra y superviser la construction du
Pavillon britannique et veiller à la bonne tenue d’un pub, Le Britannia,
censé incarner la culture de son pays. Le jeune Foley, alors qu’il
vient de devenir père, est séduit par cette proposition exotique, et
Sylvia, son épouse, ne voit pas son départ d’un très bon œil. Elle fera
toutefois bonne figure, et la correspondance qu’ils échangeront viendra
entrecouper le récit des nombreuses péripéties qui attendent notre héros
au pays du roi Baudouin, où il est très vite rejoint par de savoureux
personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la
manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d’une machine,
la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire,
Anneke, enfin, l’hôtesse belge qui va devenir sa garde rapprochée…
La 7 de la page 7: "Très heureux de faire votre connaissance, Foley."
Jonathan Coe nous livre ici un roman d'espionnage complètement atypique. Le ton est effectivement très différent de ce qu'on peut généralement trouver dans un roman d'espionnage de base. L'ambiance de ce roman est très agréable et paradoxalement très étouffante. Étouffante car on se sent enfermé dans cette Exposition Universelle. Mais en même temps, il fait quand même bon vivre dans ce huis-clos assez particulier. C'est donc une ambiance assez paradoxale.
Le personnage de Foley est très bien écrit. Il oscille entre la naïveté (voire la bêtise) et un côté extrêmement attachant (mais on se tape le front assez fréquemment quand même)
Coe, grâce à ce roman, met en avant une certaine couche de la société qui aime se mettre en avant alors qu'ils n'ont pas forcément les moyens d'assumer leurs propos ou leurs bravades.
Les descriptions de Coe sont implacables et nous emmènent bien dans les méandres de l'Expo 58. On se promène de pays en pays tout en restant dans un univers feutré. Cela nous ferait presque regretté de ne pas nous être promenés nous-mêmes dans cette Exposition Universelle. Mais grâce à Coe, finalement, c'est un peu comme si on y avait été.
Extrait: "Ici, pendant les six prochains mois, convergeraient tous les pays dont
les relations complexes entre conflits et alliances, dont les histoires
riches et inextricablement liées avaient façonné et continuaient de
façonner la destinée du genre humain. Et cette folie éblouissante était
au cœur du phénomène, gigantesque treillis de sphères interconnectées,
impérissables, chacune emblématique de cette minuscule unité mystérieuse
que l’homme venait si récemment d’apprendre à fissionner : l’atome.
Cette vue seule lui fit battre le cœur."
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