samedi 24 octobre 2015

"Lettres de mon moulin" de Alphonse Daudet

"Lettres de mon moulin" de Alphonse Daudet
Ed. Le Livre de Poche 1977. Pages 302.

Résumé: Jeune encore et déjà lassé du sombre et bruyant Paris, Alphonse Daudet vient de passer les étés dans son moulin de Fontvielle, " piqué comme un papillon " sur la colline parmi les lapins. Dans cette ruine ensoleillée de la vallée du Rhône , naissent ces contes immortels qui assureront sa gloire. Au loin, on entend la trompe de Monsieur Seguin sonnant sa jolie chèvre blanche. Dans le petit bois de chênes verts, un sous-préfet s'endort en faisant des vers. Au ciel, où les étoiles se marient entre elles, le Curé de Cucugnan compte ses malheureux paroissiens. Et dans la ville voisine, un jeune paysan meurt d'amour pour une petite Arlésienne tout en velours et dentelles qu'on ne verra jamais. Le vieux moulins abandonné est devenu l'âme et l'esprit de la Provence. Dans le silence des Alpilles ou le trapage des cigales et des tambourins, parfumés d'émotions , de sourires et de larmes, ces contes semblent frappés d'une éternelle jeunesse. 

La 7 de la page 7: "Le Camarguais racontait qu'il venait de Nîmes mandé par le juge d'instruction pour un coup de fourche donné à un berger." 

Lecture d'enfance, "Lettres de mon moulin" conserve une saveur particulière dans mon cœur. J'ai, en effet, lu ce livre très jeune. Et je me régalais de passer mes vacances en Provence avec mes parents en me remémorant ce livre qui sent le soleil et sonne les cigales. 
Avec le recul, force est de constater que ce recueil de nouvelles est, somme toute, assez inégal. Toutes les nouvelles ne se valent pas mais les descriptions restent implacable et on voyage dans cette Provence de Daudet. On emprunte les sentiers ensoleillés et on se repose à l'ombre des arbres. 
Et juste pour ça, "Lettres de mon moulin" conservera toujours cette saveur d'enfance et de vacances. 

Extrait: "De temps en temps, le coup de vent du large parvenait à se glisser dans la baie et enveloppait notre maison. On le sentait à la montée subite de la flamme qui éclairait tout à coup les visages mornes des matelots, groupés autour de la cheminée et regardant le feu avec cette placidité d’expression que donne l’habitude des grandes étendues et des horizons pareils. Parfois aussi, Palombo se plaignait doucement. Alors tous les yeux se tournaient vers le coin obscur où le pauvre camarade était en train de mourir, loin des siens, sans secours ; les poitrines se gonflaient et l’on entendait de gros soupirs. C’est tout ce qu’arrachait à ces ouvriers de la mer, patients et doux, le sentiment de leur propre infortune. Pas de révoltes, pas de grèves. Un soupir, et rien de plus! 

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